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SERIE A - VAR, ROUGES ET CHAOS : MAIS QUE S'EST-IL PASSÉ ENTRE LA JUVE ET LA SALERNITANA ?
SERIE A - La fin de match entre la Juventus et la Salernitana (2-2), dimanche soir, a donné une légère idée de ce à quoi pouvait ressembler le chaos. Du but égalisateur marqué par Leonardo Bonucci à celui annulé à Arkadiusz Milik, des quatre cartons rouges au probable oubli du VAR, les polémiques sont nombreuses de l'autre côté des Alpes. Retour sur ces épisodes en six questions.
QUE S'EST-IL PASSÉ ?
Contextualisons. Sifflée, menée à la pause par la Salernitana (0-2, puis 1-2) et au bord du précipice après une prestation catastrophique, la Juventus s'arrache pour égaliser dans le temps additionnel sur un pénalty transformé à deux reprises par Leonardo Bonucci (2-2, 90e+2). Deux minutes plus tard, l'impensable se produit : Arkadiusz Milik décoche une tête décroisée au premier poteau sur corner et pense donner la victoire aux siens (90e+4).
LA POLÉMIQUE : PRIVÉE DE LA VICTOIRE PAR LE VAR, LA JUVE ENRAGE
L'ancien attaquant de l'OM, averti plus tôt dans la rencontre, exulte, enlève son maillot, écope d'un second jaune et voit donc rouge. L'arbitre central, Matteo Marcenaro, est appelé ensuite par l'assistance vidéo, qui lui demande d'attendre avant de valider le but. Leonardo Bonucci serait intervenu sur la trajectoire du ballon, et en position de hors jeu, bien que le défenseur italien ne semble pas toucher le ballon. Entouré par les joueurs des deux équipes, qui en viendront presque aux mains, Mr.Marcenaro se rend devant l'écran de l'Allianz Stadium. Après avoir visionné l'action en moins de dix secondesl décide d'annuler le but, donnant lieu à un véritable chaos.
BONUCCI ÉTAIT-IL HORS-JEU ?
C'est évidemment la grande question. Dans cette nouvelle ère de l'assistance vidéo, elle n'aurait pourtant pas lieu d'être. Mais rapidement, des captures d'écran se répandent sur les réseaux sociaux, notamment des journalistes présents aux stades. Au moment de tracer les lignes pour déterminer la position de l'international italien, considéré en position active sur le but, le VAR aurait oublié de prendre en considération la position d'Antonio Candreva, proche du poteau de corner au moment du coup de tête de Milik. Sky Italia a reconstitué l'épisode. Sur sa présumée position de hors-jeu, le pied droit de Bonucci se situerait à 3.42m de la ligne de but. Celui de Candreva à 2.90m. Si cet oubli est confirmé, on parle donc d'un but annulé à tort... pour plus d'un demi-mètre.
"Bonucci est jugé en position active alors qu'il ne touche pas le ballon et ne gêne ni défenseurs, ni gardien. Une décision qui laisse perplexe, surtout pour la position de Candreva qui semble tenir tout le monde en jeu. Le VAR a évalué, mais aucune image à la télévision n'a montré les lignes en conséquence (...) Le 3-2 semble valable", écrit l'édition du jour de La Gazzetta dello Sport. La Ligue de Serie A, elle, a confirmé au quotidien que la position de Candreva a été prise en compte, bien qu'aucune image n'ait été diffusée.
QUI A ÉTÉ EXCLU ?
Les échauffourées terminées, avec pas moins de 47 personnes sur la pelouse, mais les esprits toujours chauds, l'arbitre de la soirée décide d'exclure, dans la foulée du but annulé, Juan Cuadrado (Juve) et Federico Fazio (Salernitana). La Vieille Dame termine la rencontre à 9 contre 10. Hors de lui après le but annulé, Massimiliano Allegri, le technicien de la Juve, est lui aussi exclu dans la foulée.
POURQUOI LE ROUGE DE MILIK A ÉTÉ CONFIRMÉ ?
Tout simplement car le règlement le stipule. Son but a beau avoir été annulé, l'attaquant polonais n'a pu voir son deuxième carton jaune annulé. En plus d'avoir enlevé son maillot pour un but finalement annulé, Milik a donc été exclu. Décidément...
QUELLES ONT ÉTÉ LES RÉACTIONS ?
Mauvaises, forcément. Du côté de la Juve, on peine à digérer cet épilogue. Certes, la prestation délivrée dimanche soir par Max Allegri et ses hommes mériterait bien des commentaires. Mais le but de la victoire avait été marqué. "La position de Candreva me tient en jeu, a pesté Leonardo Bonucci après la rencontre. J'espère qu'elle a été prise en compte. Et quand bien même, je ne suis pas influent sur l'action même si l'arbitre m'a dit le contraire. Dans tous les cas, ma position n'est pas active." "J'aimerais voir les images complètes, avec cette position de Candreva en bas à gauche", lui a emboîté le pas son entraîneur, qui a toutefois tenu à saluer un arbitre qu'il a jugé "très bon" et capable de "prendre une telle décision dans un moment aussi délicat".
LE MATCH PEUT-IL ÊTRE REJOUÉ ?
La réponse est simple : non. Le règlement de l'IFAB (International Football Association Board) est clair : aucune "erreur" du VAR ne peut être considérée comme "technique", ce qui pousserait à l'annulation du résultat et la répétition de la rencontre. Le score restera donc de 2-2.