Alors que l'Arabie saoudite le courtise avec insistance, le milieu français de 30 ans n'entend pas quitter la Juventus Turin cette année. Parce qu'il veut jouer l'Euro 2024 avec l'équipe de France.
La vidéo de Paul Pogba en Arabie saoudite diffusée dimanche sur les réseaux sociaux a nourri les interprétations les plus folles : et si, après Cristiano Ronaldo, Karim Benzema ou N'Golo Kanté, le milieu international français de la Juventus Turin était la prochaine star à rejoindre ce Championnat du Moyen Orient aux salaires faramineux ? Dans cette vidéo, la « Pioche » n'a pas complètement fermé la porte à un départ. « Aujourd'hui, non », a-t-il précisé, « demain, on ne sait pas ». Sera-t-il capable, cependant, de résister aux assauts saoudiens au fil de l'été, s'ils étaient amenés à se répéter ?
« Paul était en Arabie saoudite pour des raisons personnelles, nous a-t-on fait savoir dans son entourage. Il n'y a rien de lié au football. » Pogba est rentré à Turin, lundi en fin de matinée, et il semble qu'il ait bien l'intention de commencer la saison avec la Juventus, où il est lié jusqu'en juin 2026. Après être passé à côté de la Coupe du monde 2022 à cause d'une lésion à une cuisse, l'ancien Havrais est guidé par l'envie de participer à l'Euro 2024, le trophée qui lui manque en équipe de France.
Il croit en un retour au top, la Juve un peu moins
À 30 ans, il est convaincu par sa capacité de rebond après avoir vécu une saison tronquée par des blessures à répétition et des retours éphémères. Il souhaite alors continuer d'évoluer dans un grand club et un Championnat européen majeur. À Turin, il a confié à certains de ses coéquipiers qu'il se sentait prêt. Pour le moment, il s'entraîne à part et le club espère qu'il sera en mesure de réintégrer le groupe d'ici au stage aux États-Unis, prévu dans deux semaines.
Sa dernière blessure, une lésion à la cuisse gauche contractée après vingt-trois minutes de jeu contre la Cremonese, le 14 mai, l'avait particulièrement affecté. Pogba pensait avoir fait le plus dur, lui qui venait d'enchaîner sept apparitions consécutives (sept entrées en jeu). Cette fois, Massimiliano Allegri avait décidé de le titulariser. Et son corps a lâché. Le milieu français a choisi, alors, d'effectuer une grande partie de ses soins aux États-Unis, en Floride, où il a croisé Neymar, d'ailleurs. Et il est revenu dans le Piémont déterminé à s'imposer comme un homme fort d'Allegri.
Seulement, l'entraîneur italien et ses dirigeants expriment toujours quelques doutes sur sa capacité à retrouver son meilleur niveau. Ils sont surtout très déçus par cette première année d'un contrat qui en compte trois et pour lequel ils ont accepté de verser un salaire annuel net de 8 M€ auquel s'ajouteraient divers bonus, quand bien même est-il arrivé libre de Manchester United. Pour la Juve, l'intérêt de l'Arabie saoudite ressemble ainsi à une aubaine. Les Turinois ne s'opposeraient pas à un départ, au contraire : ils auraient plutôt tendance à pousser en ce sens.
Avec les Bleus, une histoire inachevée
Pour Pogba, il serait facile de céder à la tentation. Entre son club, qui ne le retient pas à tout prix, et l'Arabie saoudite, disposée à aligner les zéros sur le chèque de fin de mois - à titre d'exemple, Kanté perçoit 25 M€ nets par an pendant trois ans, et on peut imaginer que l'offre faite à son compatriote est légèrement supérieure -, tout n'est qu'invitation au départ. Mais il sait aussi que s'il franchit le pas, ses chances d'être du voyage en Allemagne, en juin prochain, deviendraient quasiment nulles.
Didier Deschamps eut beau dire, lors du dernier rassemblement de juin, qu'il allait désormais devoir suivre le Championnat saoudien, il est assez évident que les trentenaires qui s'y exileraient deviendraient nettement moins sélectionnables que ceux qui évoluent en Europe. Et Paul Pogba (91 sélections, 11 buts) estime que son histoire avec les Bleus, entamée en 2013, n'est pas encore achevée.
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