Information
INTERVIEW|« Paris doit viser la victoire finale, point »
Samir nasri, ex-milieu offensif marseillais
Propos recueillis par Cyril Simon
À partir du 6 septembre, Samir Nasri va entamer sa deuxième saison comme consultant Canal + lors des soirées de Ligue des champions. L’ancien joueur de l’OM, d’Arsenal et de Manchester City nous a donné ses premières impressions.
Le tirage va-t-il permettre au PSG d’en savoir plus sur son niveau de jeu ?
SAMIR NASRI. Non, pas spécialement. Le groupe est prestigieux mais le PSG est largement au-dessus. J’ai vu les deux premiers matchs de la Juve, dont celui face à la Sampdoria. Je trouve qu’au milieu, c’est léger. Après, ce club a l’expérience des grandes compétitions. Benfica, je trouve que c’est une bonne équipe qui travaille bien avec Roger Schmidt, même s’ils ont perdu Darwin Nunez. Ils ont éliminé facilement le Dynamo Kiev, donc c’est un groupe intéressant. Le Maccabi Haïfa, je ne connais pas vraiment, il y a une belle ambiance. Mais ça reste en dessous, surtout quand on voit le PSG de ce début de la saison. La rigueur qu’il a su s’imposer, le nouveau système où Messi, Neymar et Mbappé sont proches les uns des autres, cette défense à trois qui permet de libérer les pistons…
Peut-on regretter qu’il n’y ait pas de vrai test, comme face à Manchester City en première phase la saison dernière ?
Non. La saison va être coupée en deux avec le Mondial, il y aura une autre préparation. Même si tu as une poule relevée, ça ne veut rien dire sur tes forces au printemps.
Le début de saison du PSG peut-il lui donner des garanties pour la C 1 ?
Ce qui a changé, c’est que cette année, le PSG ne prend aucun match à la légère. S’ils doivent mettre sept buts, ils en mettent sept. Et en plus de ça, trois de tes meilleurs joueurs doivent une revanche envers eux-mêmes. Il y en a un qui a gagné sept Ballons d’or, qui était critiqué de partout l’an dernier, et qui a enfin une vraie préparation dans les jambes. Neymar, il y a eu ces rumeurs, comme quoi on voulait le voir dehors, ça a touché son ego. Et pour l’instant, il est à un niveau stratosphérique. Enfin, il y a Ramos qui, après deux saisons blanches, montre son professionnalisme et va prouver à quel point c’est un leader.
C’est ce qui manque à cette équipe en Ligue des champions ?
Exactement. Prends le 8 e de l’an dernier face au Real, où tu as la mainmise mais que tes joueurs se liquéfient après le but de Benzema. Si tu as Sergio Ramos sur le terrain, il peut calmer les choses et te permettre de gérer les choses de manière différente.
Messi et Neymar sont-ils aussi impliqués parce qu’ils veulent être au top pour le Mondial ?
Tout le monde parle de ça. OK, mais la Coupe du monde déjà, elle, est dans plus de deux mois. Il ne faut pas tout ramener à ça. Ce qu’ils font, ils le font pour eux-mêmes. Moi quand j’étais critiqué, le week-end je voulais tout casser pour montrer que ce n’était pas justifié. Alors imaginez eux, avec leurs ego et leurs qualités…
La gestion humaine de Christophe Galtier vous impressionne-t-elle ?
On verra quand il y aura plusieurs matchs par semaine. Mais ce qui a changé, c’est que l’entraîneur et le directeur sportif tirent dans la même direction. C’est ça qui peut faire la différence.
À quel rang le PSG serait-il à sa place cette saison ?
Il doit viser la victoire finale, point à la ligne. S’il perd en demi, on va dire que c’est un échec, s’il perd en finale, on va dire qu’il n’a pas appris de 2020. Quand tu as un effectif XXL et que tu veux encore trois recrues, tu es obligé de viser la victoire.
Quelle recrue serait indispensable, selon vous ?
Un vrai milieu défensif. Vitinha et Verratti se ressemblent trop dans leur façon de jouer. Renato Sanches, non plus, n’a pas ce rôle-là. Moi j’aime beaucoup un style à la Declan Rice (West Ham), un joueur qui fait mal à l’impact et qui a des pieds.
Concernant l’OM, peut-on parler d’un groupe abordable ?
Oui, moi j’en suis très content. On entend que Marseille a besoin de grandes affiches, moi je pense que Marseille a besoin de faire un joli parcours. Il reste sur deux campagnes avec une victoire en douze matchs. Avoir un groupe homogène te donne des chances de voir les 8 es ou de se qualifier en Ligue Europa. Le favori, c’est Tottenham avec Antonio Conte mais derrière, c’est très ouvert.
Le Parisien