MassaliaLive.com

[spy]

Serber, La victoire contre montpellier serait a la fois excellente comptablement mais aussi psychologiquement.
Tu casserais le syndrome vel et tu devrais prendre des points sur les concurrents.
Ensuite, on n'aurait plus qu'à assurer les matchs a domicile et de gagner soit contre ajaccio ou lorient pour etre sur le podium.
A domicile, il resterait du auxerre, brest, troyes et angers

[Dragan]

Reste encore à aller à Lens, Lyon et Lille

[spy]

Dragan, le calendrier reste quand même ultra favorable

[Serber]

alexduke, +1
Gagner contre rennes et reims à l'exterieur c'est fort.
Montpellier ça sera compliqué à cause de l'absence de certaisn, de la forme de montpellier et de la mini psychose du vel.
Si on gagne, on aura fait quasi le plus dur pour le podium.

Nos victoires face à ces 2 équipes sont determinantes pour le podium, mais même en gagnant contre Montpellier ça nous assure rien du tout. Les mecs vont devoir s'arracher jusqu'à la fin. Avec l'OM ça ne se passe jamais tranquillement.

J'avoue que c'est assez incroyable de ne pas avoir 15 points d'avance sur le troisième, au moins on serait tranquille

A part Naples et le Barca, cite moi une équipe qui n'aura pas a s'arracher jusqu'à la fin pour atteindre ses objectifs?

Je n'ai jamais dit qu'on devrait avoir 15 pts d'avance. Je ne suis pas non plus du genre à regretter les points perdus en route ou à énumérer les "accidents" de parcours car beaucoup d'équipes qui nous chassent pourraient en faire de même. Mais, je ne comprends pas qu'on puisse dire qu'on aura fait "quasi le plus dur pour le podium" en tapant Montpellier, alors qu'il restera 9 matchs avec des déplacements à OL Land et 2 déplacements chez les cousins consanguins. Sans oublier qu'on a aucune garantie face à Troyes au Vél, par exemple.

[gob]

La victoire d'hier n'efface pas la déception d'Annecy.
Mais elle est ultra importante pour la qualif LDC.

[alexduke]

alexduke, +1
Gagner contre rennes et reims à l'exterieur c'est fort.
Montpellier ça sera compliqué à cause de l'absence de certaisn, de la forme de montpellier et de la mini psychose du vel.
Si on gagne, on aura fait quasi le plus dur pour le podium.

Nos victoires face à ces 2 équipes sont determinantes pour le podium, mais même en gagnant contre Montpellier ça nous assure rien du tout. Les mecs vont devoir s'arracher jusqu'à la fin. Avec l'OM ça ne se passe jamais tranquillement.

J'avoue que c'est assez incroyable de ne pas avoir 15 points d'avance sur le troisième, au moins on serait tranquille

A part Naples et le Barca, cite moi une équipe qui n'aura pas a s'arracher jusqu'à la fin pour atteindre ses objectifs?

Je n'ai jamais dit qu'on devrait avoir 15 pts d'avance. Je ne suis pas non plus du genre à regretter les points perdus en route ou à énumérer les "accidents" de parcours car beaucoup d'équipes qui nous chassent pourraient en faire de même. Mais, je ne comprends pas qu'on puisse dire qu'on aura fait "quasi le plus dur pour le podium" en tapant Montpellier, alors qu'il restera 9 matchs avec des déplacements à OL Land et 2 déplacements chez les cousins consanguins. Sans oublier qu'on a aucune garantie face à Troyes au Vél, par exemple.

Là dessus je te suis totalement.
Tous les matchs sont difficiles, c'est la L1, et du coup toutes les victoires nous apporte des émotions. Et c'est aussi ça qui rend l'attente de chaque match kiffante.

Je réagissais plus à ton " avec l'OM ça ne se passe jamais tranquillement", comme si c'était spécifique à l'OM de ne pas survoler les débats

[aristote2]

À lire dans l’Équipe du jour, une interview de Tudor qui parle d’une bonne LDC en tant que quatrième chapeau et un seul regret : la CDF.

[peezee]

Clair que dans notre groupe avec le Real, City et le Bayern, en tant que chapeau 4 on ne pouvait faire mieux que 4èmes, on aurait même pu finir 5 ou 6èmes, donc oui _très_ bonne LdC je dirais même.

[dxd92]

Le mec minimise la débâcle. On rappelle qu'ils n'ont rien proposé face aux Allemands, à l'aller comme au retour. C'était insipide. Et puis le gag de la fin de match face à Tottenham...

[Odd]

Avec le recul je sais même pas si ça aurait été bénéfique d'aller en EL si on avait conservé ce nul.

Puis si je me souviens bien c'est une perte de balle au milieu de terrain alors qu'on est tranquille en possession, si on marque à la dernière seconde parce qu'on part à l'abordage on aurait crié au génie... donc je sais pas.

[randoulou]

Pour moi, il fallait marquer. Tu as la possibilité de te qualifier. Tu ne joues pas le nul.

Après, sans vouloir défendre Tudor, on est des nains en Europe. On aurait pu mieux faire, c'est clair et net. Mais sur le papier, on était pas favoris et la qualif se joue à pas grand chose

[Cecco]

C'est le même résultat mais faut quand même être de mauvaise foi à mes yeux pour pas voir une différence de comportement entre les LdC de Baup par exemple et celle de Tudor. A part contre Francfort (surtout à l'aller, merci Gerson et Payet), on a plutôt fait des performances honorables.

Pour les bielsistes du forum, il disait bien qu'il n'y a pas que le résultat mais surtout il y a la manière...

[Dragan]

Information

Igor Tudor, entraîneur de l'OM : « Dans mon football, il faut courir »



Igor Tudor, l'entraîneur de l'OM, a accordé un long entretien à « L'Équipe ». Le Croate revient sur ses premiers mois en Ligue 1, sa vision du jeu et son exigence au quotidien.

Ponctuel au rendez-vous, lundi après-midi, Igor Tudor se présente en survêtement du club et avec le sourire dans le bâtiment presse de la Commanderie. La semaine dernière, l'entraîneur croate a profité de la trêve internationale pour retourner chez lui quelques jours à Split, sa ville natale, dont il parle avec les yeux qui s'éclairent : « Il y a des points communs avec Marseille, des gens ouverts, des villes sur la mer, des supporters bouillants. »

Il les a vite découverts cet été, à son arrivée à l'OM, quand il a été sifflé dès son premier match au Vélodrome. Caractère entier, le Croate (44 ans) n'a pourtant jamais dévié de sa ligne, quitte à bousculer certains joueurs dans leurs habitudes. Il explique ne pas beaucoup apprécier l'exercice de l'interview, mais il s'y plie avec bonne humeur, pendant plus d'une heure et dans un italien qu'il maîtrise parfaitement, lui qui a joué et entraîné en Serie A plus de dix ans. Bavard et disponible, il a accepté de détailler ses principes, sa vision de son métier et de revenir sur cette saison marseillaise sans éluder aucun sujet.

« Que saviez-vous de l'OM avant de signer l'été dernier ?
Je savais que c'était un des vainqueurs de la Ligue des champions, déjà. Et qu'Alen (Boksic) y avait joué, que Josip Skoblar y avait joué. J'ai toujours entendu que l'OM, en France, était un club important pour tout le pays, pas seulement dans la région. Et cela s'est vérifié, parce que partout où nous allons, nous trouvons des supporters qui nous attendent. C'est beau, c'est stimulant, mais cela te donne aussi plus de poids sur les épaules.

Est-ce ce qui explique vos difficultés à gagner au Vélodrome parfois (3 nuls et 4 défaites en 14 matches) ?
Le grand avantage de ce public chaud et exigeant, c'est qu'il te pousse. Au stade, c'est toujours une fête superbe. Avec Hari (Vukas, son adjoint), à chaque fois, on se regarde et on se dit : "Encore 60 000 aujourd'hui !" C'est comme si on jouait la finale de la Ligue des champions à chaque match. Et puis, dans ce stade bouillant, arrivent Strasbourg, Angers ou Ajaccio. Et qu'est-ce que se disent leurs joueurs ? ''Mon Dieu, aujourd'hui c'est magnifique, regardez ça, ce public, ce stade, on ne peut pas se rater !'' Ils font le match de l'année, et cela te coûte des points.

Au Vélodrome, vous avez été sifflé avant même le premier match officiel de la saison. Comment l'avez-vous vécu ?
Tout le monde m'avait dit : "Entraîner Marseille, c'est difficile, tu verras c'est spécial." Voilà, cela a été une démonstration que, oui, c'est difficile. Mais c'est passé, je le mets dans le bagage des expériences qui te rendent plus fort comme personne et comme entraîneur. Ensuite, il faut avancer.

Êtes-vous satisfait de la saison, pour l'instant ?
Je suis content du travail que nous avons fait jusqu'ici, avec une belle Ligue des champions (dernier du groupe D, derrière Tottenham, Francfort et le Sporting), et une déception en Coupe, c'est vrai (élimination aux tirs au but par Annecy, pensionnaire de Ligue 2, en quarts de finale). Après avoir sorti Rennes et Paris, être éliminé, c'est dur. Ce match de Coupe contre le PSG,
c'est l'un des plus beaux matches auxquels j'ai participé comme entraîneur.

La plus grosse déception, c'est la Ligue des champions ou la Coupe ?
En Ligue des champions, on est une équipe du quatrième chapeau. L'objectif était de bien figurer et nous l'avons fait à chaque match, contre des équipes qui jouent cette compétition tous les ans, ou qui ont un gros budget.

Oui, mais vu le scénario du match contre Tottenham (défaite 2-1, à la 90e+5)...
Il nous a manqué un but, et on a eu la malchance de perdre aussi la Ligue Europa en dix minutes, mais c'est le foot. Et puis, la Coupe de France... J'ai revu ce match contre Annecy trois fois (2-2, 6-7 aux t.a.b), on ne peut pas me dire qu'on a fait un mauvais match et qu'on les a sous-estimés. Il nous a manqué quelque chose, bien sûr, mais on a couru plus de 120 km sur ce match. Eux, ils ont couru comme je n'ai jamais vu courir une équipe à ce niveau-là, 132 km. On voulait, on devait, mais il s'est passé ce qu'il s'est passé. Maintenant voilà, il faut bien finir la saison, on est dans ce sprint, il reste dix matches et ce sera difficile.

Regardez-vous la deuxième place, ou aussi un peu la première ?
Si je dis qu'on regarde aussi la première, ils vont dire : "alors lui, il regarde la première !" Si je dis qu'on ne la regarde pas, ils diront : "quoi, il ne la regarde pas ?" (sourire).

Mais ce PSG vous semble-t-il inaccessible ?
S'ils veulent gagner, ils gagnent. Après, il y a (Kylian) Mbappé. J'ai un immense respect pour (Lionel) Messi, qui est pour moi le meilleur joueur de l'histoire du foot, Neymar est très fort lui aussi, mais aujourd'hui Mbappé est le plus fort au monde et l'équipe n'est pas du tout la même avec ou sans lui. D'ailleurs, quand il n'était pas là, on les a battus (2-1, en huitièmes de finale de la Coupe de France). Ensuite, avec lui, et avec une autre motivation de leur part, ils ont gagné. Ils décident, toujours. C'est un Championnat relevé, où tu dois lutter pour chaque point. On va essayer de tout gagner et on verra où cela nous mène.

Suiviez-vous la Ligue 1 avant de venir ?
Honnêtement, très peu. En Italie, on regarde davantage l'Espagne et l'Angleterre. La France est moins considérée et c'est un tort. Parce que quand tu commences à la regarder vraiment, tu changes complètement d'avis. C'est un Championnat passionnant, avec de beaux stades, des joueurs de talent, et si je devais le décrire, je dirais qu'il est super difficile.

Plus difficile que la Serie A ?
Ici, il y a le PSG, qui en Italie n'a pas d'équivalent, parce qu'il est au-dessus aujourd'hui de l'Inter ou de la Juve. Ensuite, tu as trois ou quatre équipes qui, au niveau de l'effectif, ont peut-être plus de qualités en Italie, comparé à leurs équivalents français. Mais de la 6e place à la dernière, c'est plus fort ici. Si demain il y a Empoli-Strasbourg, Strasbourg gagne largement ; Reims contre La Spezia, Reims gagne largement. Quand tu vas jouer à Reims, tu vois trois ou quatre joueurs que tu aimerais prendre avec toi, même chose à Strasbourg. Alors que si je suis l'Inter et que je joue Empoli ou La Spezia, je ne prends personne. Il y a un écart qu'en France tu ne trouves pas.

L'autre différence fondamentale, c'est qu'en France il y a beaucoup plus de rythme. Parce que la typologie des joueurs est différente, ici ils sont plus jeunes et plus physiques. En Italie, l'intensité n'a rien à voir. Les Anglais, ils achètent des joueurs de Lorient, pas des joueurs en Italie, cela veut dire qu'ici il y a des joueurs qui ont les qualités pour s'intégrer dans le meilleur football.

Vous avez la réputation d'être un entraîneur très exigeant avec les joueurs.
Je suis exigeant, oui, c'est vrai. Je veux qu'on travaille, parce que plus tu travailles et mieux cela se passe le dimanche. Mais je ne vais pas au-delà de ce qui est possible, sinon nous aurions dix blessés par semaine. Après, si tu peux pousser à 100, pourquoi t'arrêter à 60 ? Si au-dessus de 100 tu te blesses, alors moi j'essaie toujours de viser le 99. Le problème, c'est que tout le monde ne voit pas les choses comme moi (rires). Les joueurs s'habituent vite à travailler à 50 ou 60 %, et du coup ma façon de faire peut ne pas leur plaire.

N'en demandez-vous pas trop, parfois ?
Mais si on compare avec les autres sports, c'est dans le foot que l'on travaille le moins ! Quand tu vois ce que font certains sportifs... J'ai vu le programme hebdomadaire de Jakob Ingebrigtsen (un athlète norvégien spécialiste de demi-fond). Le lundi, 10 km le matin et 10 l'après-midi, le mardi, du fractionné, le mercredi, il enchaîne... De toute la semaine, il n'a pas un jour de repos, c'est ça le plus beau (rires) ! Le problème, dans le foot, c'est que tu peux avoir des résultats de plein de façons différentes, et donc tout le monde peut avoir raison. Tu peux dire : "On a travaillé tranquille et dimanche on a gagné." C'est le seul sport où l'équipe la plus mauvaise peut gagner, et cela donne raison à beaucoup de monde.

Cet été, beaucoup de joueurs se plaignaient, et vous avez eu des petits accrochages avec certains d'entre eux, comme Gerson ou Mattéo Guendouzi. Avez-vous douté de votre méthode ?
La clé a été le premier rendez-vous avec le président (Pablo Longoria) et le directeur (Javier Ribalta), avant de signer ici. Je leur ai dit : "Je viens si c'est comme ci et comme ça, vous êtes derrière moi ou pas ?" Ils m'ont dit oui, on te soutiendra, viens faire ce que tu veux faire. Je devais être sûr que nous allions dans la même direction. Parce que si nous n'avons pas la même vision d'un club, de comment doit être dirigée une équipe, avec une hiérarchie très claire, moi je ne viens pas. Il y a un rapport très sincère entre nous, avec des valeurs que nous partageons, et cela n'arrive pas partout.

Quand il s'est passé ces petits incidents, qui étaient des choses auxquelles je m'attendais un peu, le président est intervenu et il a été clair face aux joueurs : "Le chemin est celui-là, ceux qui ne sont pas contents peuvent trouver un autre club." À partir de là, la musique a changé. Vous savez, le foot... Tout le monde est là à se demander comment on obtient des résultats, comment on devient un club qui fonctionne. J'ai eu la chance de jouer dans le club le plus fort du monde, la Juventus (entre 1998 et 2007), et quand on me demande pourquoi ils gagnent, c'est parce qu'ils choisissent les bonnes personnes au bon endroit et qu'ils leur font faire ce qu'elles savent faire. Le magasinier fait le magasinier, l'entraîneur entraîne, etc.

Pour être suivi en tant qu'entraîneur, il faut des résultats, surtout.
Oui, sinon le joueur se dit : "On bosse comme des fous, mais à quoi bon ?" Après, il y a toujours cette obsession du résultat. Il y a quelque chose qui me dérange profondément, c'est que quand quelqu'un gagne, il peut dire ce qu'il veut. Et ça, ce n'est pas normal. Si tu fais un super match, que l'équipe joue très bien, et que tu ne gagnes pas, il faudrait que tu te sentes coupable, on te dit : "Non, c'est lui qui a raison, il a gagné." Mais dans le foot, comme je le disais, tu peux gagner
en étant le moins bon.

Si l'on compare avec Vérone, à l'OM, vous avez des joueurs différents à gérer, des ego plus forts aussi. Est-ce compliqué ?
On pourrait parler des heures, mais moi, dans mon foot, il y a une particularité, c'est qu'il faut courir. Et si tu ne cours pas... Si j'en vois un qui ne court pas à l'entraînement, je le dis une fois, deux fois, et la troisième fois j'interviens. Cette heure et quart d'entraînement, il faut la faire à fond. J'ai été clair dès le début, et je maintiens toujours la même ligne, parce que je pense que cela peut nous apporter des résultats. Ensuite, le joueur s'adapte ou pas. Puis les mois passent, le joueur s'adapte et parfois il baisse un peu, mais moi je reste le même, je regarde et je leur dis : "Hey oh, je suis encore là." Aujourd'hui encore, je bataille. La semaine dernière, j'en ai renvoyé un au vestiaire qui ne faisait pas les efforts.

Pendant l'heure d'entraînement, je suis exigeant, ils l'ont compris. Mais s'ils veulent des jours de repos, je peux leur en donner aussi. Et on peut plaisanter, rigoler, mais le travail, c'est le travail. Parfois, je leur explique : une semaine, c'est sept jours. Il y a un jour libre, un autre on fait du volume, un autre du renforcement musculaire, un autre de l'intensité, il y a deux, maximum trois, entraînements vraiment exigeants. Une heure et quart à chaque fois ! On veut quoi ? Que pendant cette heure et quart, on se pose pour discuter ? Qu'est-ce qu'il nous resterait alors ? Quand je vois que ces trois heures hebdomadaires, quelqu'un ne les fait pas à fond, oui, c'est trop pour moi. Certains entraîneurs diront : "Ah mais lui ce n'est pas grave, dimanche il va me mettre un coup franc." Ils flirtent avec la ligne, pas moi. Peut-être que j'ai tort et qu'eux ont raison.

Vous étiez défenseur et pourtant votre football est assez offensif et risqué. Pensez-vous qu'on ne peut plus gagner seulement en défendant ?
On peut gagner de beaucoup de façons. Mais les gens sont de plus en plus exigeants, ils ne veulent pas s'ennuyer. Et ce n'est pas la même chose d'aller au stade et de prendre du plaisir, ou alors d'aller au stade et de se dire : "On a gagné, c'est vrai, mais quel ennui !" Je pense que dans le futur il y aura de plus en plus d'exigence de la part du public. Mon foot, c'est quoi ? La première chose, c'est qu'il me plaît à moi et qu'il me ressemble, en quelque sorte : je suis à fond, je prends des risques. Les gens apprécient, à mon avis. Bien sûr que le résultat compte. Mais si tu joues le contre en défendant bas et que tu ne gagnes pas, il ne reste rien. Alors que si tu fais un super match et que tu ne gagnes pas, il te restera quelque chose. Et, à moyen terme, le jeu amène des résultats. Si tu passes ton temps à calculer, à long terme, tu ne passes pas.

Vous appliquez aussi le marquage individuel, vient-il des entraîneurs qui vous ont inspiré ?
Oui, (Gian Piero) Gasperini, (Igor) Juric, (Marcelo) Bielsa. Avant Vérone, je faisais un pressing haut mais en zone. Je voulais des équipes qui vont vite, un foot offensif basé sur le pressing. Ensuite, je suis arrivé à Vérone, où Juric avait entraîné pendant deux ans. Alors je me suis appuyé sur son travail, et donc sur le marquage individuel. Tout en essayant de faire en sorte de ne jamais te retrouver en un-contre-un derrière. C'est un équilibre à trouver et un travail très minutieux, chaque semaine.

Vous parliez de la force d'un club comme la Juve. Pensez-vous que les joueurs ont trop de pouvoir dans le foot d'aujourd'hui ?
Je pense que cette énorme quantité d'argent qui est arrivée dans le foot, ce qui pour moi est une chose ridicule et complètement folle, a changé les règles. C'est comme ça, tu investis 100, 200 millions, alors tu réfléchis à deux fois avant de perdre ces 200 millions. Les sous, quand il y en a trop, ils ruinent tout, comme dans d'autres domaines.

Et cet argent a-t-il changé le rapport aux joueurs ?
Je cherche toujours à leur donner de la motivation, à transmettre de la faim, de l'envie. Les joueurs, ils ont commencé par passion, par amour pour ce jeu. Mais quand les sous t'arrivent à 12, 13 ans parfois, à toi, à tes parents, quand tu donnes des sommes pareilles à des joueurs aussi jeunes, quelque chose se casse dans leur tête. Dès que tu vois tout cet argent, tu abordes le monde différemment. Et cela arrive de plus en plus tôt. Et puis, parmi les agents, il y a des gens bons et des moins bons, mais quand ils arrivent c'est pour les sous, donc c'est du business et plus du sport. Pour moi, les choses les plus belles sont toujours celles que tu gagnes difficilement. Et aujourd'hui, tout est trop facile. Même pour un joueur normal, tu vois des sommes incroyables.

Il y a des joueurs, quand même, qui veulent gagner des titres et pas seulement de l'argent, non ?
Si tu trouves les bons joueurs, les bons caractères, ceux qui en veulent, alors tu as quinze points en plus à la fin de la saison. Quand tu vois Luka Modric, il a 37 ans et depuis que je le connais il aborde chaque match avec la même envie. L'argent ne l'a pas changé. Lui, c'est de la qualité entre les deux oreilles, pas seulement dans les jambes. Parce que le foot se joue toujours avec le cerveau. Il faudrait éduquer les jeunes. Je ne dis pas que c'était mieux avant, mais la tendance, aujourd'hui, c'est beaucoup de droits et peu d'obligations.

Êtes-vous content de votre effectif ?
Oui. Les choix du club dans le recrutement sont toujours décisifs. Parce qu'un entraîneur... Si tu as une équipe pour jouer la 10e place et que tu es un bon entraîneur, tu peux l'emmener à la 7e, si tu n'es pas bon, à la 15e. Ce sont les joueurs qui jouent. Donc il faut bien les choisir. Cette saison, on en a recruté beaucoup et on s'est peu trompé je trouve. On peut toujours faire mieux, on peut les faire progresser. En janvier, on a pris (Ruslan) Malinovski, l'expérience, Azzedine (Ounahi) et Vitinha, deux joueurs plus jeunes.

Que manque-t-il à Vitinha pour jouer davantage ?
C'est un Championnat très différent du Portugal. Lui, c'est un finisseur, qui termine les actions, qui est dans la surface, qui frappe. On va essayer de le faire jouer quelques matches avec Sanchez derrière lui, pour voir.

Alexis Sanchez vous surprend-il ?
Mais je le voyais, à l'Inter, il était très bien déjà. Il m'a toujours plu. Il a une âme, lui, il aime le foot et il veut gagner. Il arrive deux heures avant les autres, il n'a pas un gramme en trop. Cela fait la différence.

Pensez-vous que Dimitri Payet n'est pas adapté à votre football ?
Dimitri s'est très bien comporté, il a une carrière extraordinaire. Je vois qu'il aime ce club. Je ne sais pas s'il va devenir entraîneur, mais s'il le devient à mon avis il sera bon, parce qu'il regarde les matches, il est dedans, il parle à l'équipe. Il faut le voir les motiver avant qu'ils sortent du vestiaire, les soirs de match. Je suis désolé de cette situation, parce qu'il a très bien joué la saison dernière, c'était un autre foot, à un autre rythme, davantage fait pour ses qualités. Mais moi, ce football-là, je ne sais pas faire, et si je suis venu ici, je dois faire ce que je sais faire et ce en quoi je crois. Je dois suivre mon idée de jeu et choisir ceux qui vont avec cette idée. »

https://www.lequipe.fr/Football/Article ... ir/1388458

[Serber]

Dragan, merci beaucoup pour cet article très intéressant.
J'aime bien l'état d'esprit d'Igor, sa méthode, sa vision du foot et des footballeurs. Il emmène, avec lui ceux qui veulent bosser. Pourvu que ça dure...

[jarlandine]

Pas de marcheurs sur le terrain, on est ok

[Kim Nielsen]

Oufff, alors on n'aura pas Messi !

[fourcroy]

Pour être suivi en tant qu'entraîneur, il faut des résultats, surtout.
Oui, sinon le joueur se dit : "On bosse comme des fous, mais à quoi bon ?" Après, il y a toujours cette obsession du résultat. Il y a quelque chose qui me dérange profondément, c'est que quand quelqu'un gagne, il peut dire ce qu'il veut. Et ça, ce n'est pas normal. Si tu fais un super match, que l'équipe joue très bien, et que tu ne gagnes pas, il faudrait que tu te sentes coupable, on te dit : "Non, c'est lui qui a raison, il a gagné." Mais dans le foot, comme je le disais, tu peux gagner
en étant le moins bon.

Que manque-t-il à Vitinha pour jouer davantage ?
C'est un Championnat très différent du Portugal. Lui, c'est un finisseur, qui termine les actions, qui est dans la surface, qui frappe. On va essayer de le faire jouer quelques matches avec Sanchez derrière lui, pour voir.

Il répond même à certains ici.

[carma]

"On va essayer de le faire jouer quelques matches avec Sanchez derrière lui, pour voir."

Alléluia

[randoulou]

Il a juste dit essayer

Ça veut dire quoi par contre sa phrase? Qu'il ne participe pas assez au jeu?

[gigi]

C’est pour ça que la Juventus de Marseille qui aligne Guendouzi attaquant c’est la clé du succès