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DOSSIER RMC SPORT - OM-PSG: COMMENT IGOR TUDOR A MIS TOUT LE MONDE D’ACCORD
Dossier RMC Sport - 18 jours après avoir battu le PSG en Coupe de France, l'OM retrouve le club parisien ce dimanche (20h45) en Ligue 1. Sur le banc, le Croate Igor Tudor pourrait réaliser un nouveau gros coup, lui qui restera à jamais le premier entraîneur olympien à avoir été sifflé par le Vélodrome... avant même d’avoir dirigé un match officiel.
Igor Tudor a retourné tout Marseille. Son image de coach austère et d’entraîneur trop strict et sévère avec ses troupes a vite laissé place à l'essentiel: celle d’un entraîneur ultra compétent et à la philosophie claire, adepte d’un jeu fait d’intensité, de prises de risques et de puissance offensive.
"C'est aussi un coach qui assume ses choix et veut des hommes qui collent à l’intensité qu’il demande. Ce rythme et cette grinta sont non négociables", confie un proche du groupe. Après l'avoir critiqué en début de saison pour avoir osé laisser Dimitri Payet sur le banc, les supporters ont fini par comprendre le style Tudor, franc et direct mais toujours respectueux et honnête.
"Une fois que tu l’as compris, tu ne peux pas avoir de soucis avec lui!"
Un coach capable de sortir Leo Balerdi avant la demi-heure de jeu, ou de faire plusieurs changement dès la mi-temps, sans plus attendre, pour réveiller son équipe. Les fans de l’OM avaient été surpris par la révolution de l’intersaison, ils avouent aujourd’hui apprécier ses choix forts, ses prises d’initiatives et… ils reconnaissent prendre beaucoup plus de plaisir au stade que la saison passée, avec les éternelles phases de possession souhaitées par Jorge Sampaoli.
La transition avec l’entraineur argentin a forcément été brutale pour certains. "Mais une fois que tu l’as compris, tu ne peux pas avoir de soucis", confie un intime du vestiaire. Les joueurs expliquent même que Tudor a réussi à entrer dans leurs têtes. Ils ont cravaché cet été, puis pendant la pause Coupe du monde, mais ils se sentent costauds sur le terrain.
La galette des rois avec les groupes de supporters marseillais
Avec son groupe, Igor Tudor est d’ailleurs très protecteur. Un peu trop aux yeux des groupes de supporters marseillais, qui aimeraient parfois avoir des échanges plus directs avec les joueurs. Ou qui regrettaient, la veille du match OM-PSG en Coupe de France, de ne pas avoir eu plus de temps et de proximité avec les Olympiens, quand les associations ont été invitées à chanter et craquer quelques fumigènes à l’intérieur même de la Commanderie. Peu importe, Igor Tudor n’est pas du genre à changer sa façon de faire pour plaire aux fans.
En janvier, les dirigeants de l’OM avaient invité les représentants des associations de supporters autour d’une galette des rois. Le technicien croate s’était alors assis au premier rang de la salle de conférence de presse, dos à l’assistance. "Mettez-vous face à nous, on veut vous voir! On veut vous parler!", avait lancé l’un des supporters. Tudor, poli et respectueux, voulait prendre le temps de faire connaissance. C’était sa première et c’est jusqu’ici son unique rencontre avec les groupes de supporters marseillais, si influents à Marseille. "Il nous a expliqué, en italien, sa philosophie de jeu, ses méthodes, son management. On aimerait avoir plus de relations avec le staff et les joueurs, ce n’est plus comme avant, mais c’était important de le voir et de lui parler", explique un fan olympien présent ce jour-là.
Strict sur le terrain mais"tactile, drôle et chambreur" en dehors
Le caractère et le charisme du bonhomme plaisent, voire collent à Marseille. Son coup de gueule avant le match contre le Sporting, face au retard des Portugais. Ses petits tacles aux journalistes, quand les questions ne lui conviennent pas. Ses face à face avec les arbitres, pour défendre ses joueurs. Ou encore, après le dernier match à Toulouse, cette célébration amusante et musclée avec son adjoint Giuseppe Maiuri, secoué comme jamais tellement le Croate était heureux de cette énième victoire à l’extérieur. "Il a un tempérament méditerranéen. Tudor est tactile, plutôt drôle, et très chambreur, souvent en italien, parfois en anglais", raconte un habitué du vestiaire.
L’ancien défenseur de la Juventus est intransigeant sur les terrains d’entrainement, mais il sait montrer de l’affection: Vitinha et Ounahi s’en sont rendu compte quand ils se sont fait cajoler par leur coach dès leur arrivée. Une facette de sa personnalité qui a mis du temps à être reconnue. Mais Tudor se moque de l’image qu’il dégage et ne lirait - paraît-il - jamais la presse, que les critiques soient positives ou négatives.
Tudor a dormi pendant plusieurs mois à La Commanderie!
Avec Tudor, il y a un temps pour le travail, mais aussi quelques moments de convivialité et de détente. Par contre, ne cherchez pas le Croate en balade dans les calanques ou sur le Vieux Port: Tudor le reconnaît volontiers, il ne sort que rarement, et uniquement pour quelques repas au restaurant, notamment à "La Villa", dans le VIIIe arrondissement, avec ses adjoints. Pour le reste, Tudor passe sa vie et… parfois ses nuits à la Commanderie! Sans prise de tête, le Croate aime même y partager de bons repas et quelques bons verres de vin avec ses adjoints.
"Il vit football, il est là pour l’OM, pas pour visiter Marseille!", résume un proche. Selon nos informations, le coach croate a effectivement dormi au centre RLD pendant plus de cinq mois, avant de trouver un logement pour, de temps en temps, y accueillir sa famille. "Je crois que l’OM a dû un peu s’adapter, rigole un habitué de La Commanderie. Quand le coach passe ses nuits sur place, ce qui est encore parfois le cas, la sécurité doit s’organiser. Il a pris possession du bâtiment sportif quoi, c’est lui le taulier!"
Un taulier qui impressionne ou intimide les employés du club, parfois, par son charisme et sa grosse voix. Un coach qui a longtemps été craint, aussi, par des membres du staff ou par les joueurs. "Il a une relation plus forte qu’on ne peut le penser avec ses joueurs. Je dirais même qu’il les aime plus que beaucoup de coachs qui sont passés ici et qui avaient l’air plus sympathiques…", ose un cadre du club.