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CoachsiHaise et Tudor, eux, marchent sur l’eau
Derrière le PSG de Christophe Galtier en souffrance, Lens et Marseille sont actuellement en pleine forme. Une réussite qu’ils doivent, en grande partie, à l’influence de leurs entraîneurs qui ont trouvé la recette du succès.
David Opoczynski
Une dixième victoire d’affilée dans leur stade de Bollaert-Delelis pour Lens. Un sixième succès consécutif en championnat pour l’OM. Et voilà, après 19 journées, les deux poursuivants du PSG revenus à trois et cinq longueurs.
À l’origine de la réussite actuelle des deux clubs, deux entraîneurs à qui tout réussit actuellement : Franck Haise et Igor Tudor. Leur parcours peut-il leur permettre d’entrevoir une chance d’aller chatouiller d’encore plus près le PSG de Christophe Galtier, voire d’envisager un possible titre de champion de France ?
« Je ne vois quand même pas Paris s’effondrer, remarque Guy Lacombe, l’ancien entraîneur. Il y a un trou d’air, mais on peut le comprendre après la Coupe du monde. On peut penser que quand Christophe Galtier va récupérer tout son effectif, ça sera difficile de battre Paris. Tout peut arriver dans le foot mais, objectivement, je vois Paris mener la danse. »
Lens, un certain état d’esprit
Malgré tout, le travail accompli par Franck Haise et Igor Tudor mérite d’être salué. Son interprétation du « Olélé, olala, mais qu’est-ce qu’il s’est passé, on les a chicotés » à l’issue du succès artésien face au PSG (3-1), le 1 er janvier, est déjà un des moments forts de la saison. Franck Haise, 51 ans et désormais 103 matchs à la tête du RC Lens, peut être fier de ce qu’il a accompli avec son groupe. Le club artésien totalise 44 points au terme de la phase aller, la meilleure de son histoire. « Cette deuxième place et ce total de points représentent une photo à mi-championnat, avance le technicien. Mais le club ne l’avait jamais fait. Je ne sais pas ce que sera la deuxième, mais la première partie de saison est exceptionnelle, et ce 10/10 à Bollaert, c’est exceptionnel. »
Guy Lacombe ne cache pas son admiration face à ce que réalise Haise depuis sa nomination, en février 2020. « Il est dans la continuité de tout ce qu’il a accompli, analyse-t-il. Là, c’est d’autant plus fort que, généralement, il y a un certain essoufflement au bout d’un moment. Lui, il arrive à refaire signer des joueurs, à en incorporer des nouveaux, qui sont dans l’esprit de ce qu’il souhaite et surtout du RC Lens. J’ai eu vent de ce qu’il fait et de sa façon de travailler. C’est très dynamique. À l’entraînement, son équipe travaille comme un match. Il recueille cette saison, par un état d’esprit exceptionnel, les fruits de tout ce travail. Le recrutement a été très ciblé et très performant. Tous les joueurs collent bien à la peau de ce club-là. Il faut des valeurs très puissantes, et c’est le cas. »
Marseille, l’éloge de la persévérance
La saison dernière, à l’issue des matchs aller, l’OM était déjà 3 e avec 33 points, à 13 longueurs du PSG. Après sa victoire à Lorient (3-1), Marseille compte cette saison neuf points de plus. « On a bien travaillé, on a 42 points, mais on n’est que 3 es, c’est comme ça, glisse Igor Tudor. Ça veut dire que deux autres équipes travaillent bien. On est à mi-chemin du marathon, on verra qui saura continuer comme ça. »
Au-delà de ce constat mathématique, les mots du Croate de 44 ans, arrivé en juillet dernier, témoignent d’une ambition élevée. Bien sûr, le 26 février, date du clasico au Vélodrome, est encore loin. Mais l’idée que Marseille puisse se mêler à la lutte pour le titre fait briller les yeux des supporteurs marseillais pourtant pas toujours tendres avec Tudor.
« J’ai beaucoup aimé au départ sa façon d’être, analyse Guy Lacombe. J’ai connu ça d’arriver dans un club et d’être un peu pris à partie. Il a eu une position très noble, très professionnelle. Il en a fait fi et a fait ce qu’il pensait devoir faire. C’est là où on voit que si on laisse travailler un entraîneur… On voit bien qu’il y a une bonne relation avec le président. C’est fondamental. Le président lui a fait confiance et, à partir de là, tout s’est mis en place. »
Même si certains choix ont été discutés, Tudor a conservé sa ligne. « Il aligne ceux qu’il pense être les meilleurs, remarque Lacombe. Surtout ,on voit bien que c’est quelqu’un qui hait la défaite. C’est communicatif et ça correspond bien à l’état d’esprit du club. »
Stade Bollaert (Lens), le 1er janvier. L’entraîneur des Sang et Or Franck Haise savoure la victoire face au PSG. icon psort/Franco Arland
Le Parisien