Information
GIANNI BRIGNARDELLO (EX-ASSISTANT À L'UDINESE ET À VÉRONE); "Il est dur mais loyal"
Son nom ne vous dit peut-être rien, mais Gianni Brignardello est un préparateur physique respecté de l'autre côté des Alpes. Le quinquagénaire a été en poste à la Sampdoria, à Parme, au Chievo, à Watford, mais aussi au sein de la sélection italienne. Désormais à La Spezia, il a connu Igor Tudor à l'Udinese et à l'Hellas Vérone. Il garde pour le Croate énormément de respect depuis leur collaboration. Pour son premier passage dans le Frioul (2018), nommé à quatre journées de la fin, il avait sauvé le club de la relégation, avant de récidiver pour son retour au cours de la saison suivante (2019), puis de se faire licencier en fin d'année. L'histoire est plus connue et récente avec les Gialloblu : Tudor avait terminé 9e de Serie A après avoir repris un Hellas bloqué à zéro point en trois matches. Brignardello évoque son ancien collègue, notamment sur son attrait pour la préparation physique, qui fait polémique au sein du vestiaire de l'OM cet été.
"À Vérone, il a réalisé un très grand travail et obtenu un excellent résultat, tout en imposant une nouvelle préparation en arrivant alors que le championnat avait déjà commencé. D'un point de vue physique, on avait une équipe qui jouait à haute intensité et courait beaucoup. La préparation est fondamentale pour lui. Tu dois supporter cela quand tu es joueur, il l'instaure pour développer son idée de jeu, un football moderne, frénétique, international. Au niveau mondial on tend vers cette direction, et on joue ce football dans plusieurs pays européens. En Italie, c'est le cas même si tous les clubs ne jouent pas ainsi. Mais ceux qui ont travaillé comme ça, ont eu des résultats : l'Atalanta, qui pratiquait un jeu très intense ces dernières années l'a démontré, Milan également et les Rossoneri ont gagné le Scudetto. Il est très attentif à cela, aux tendances du football. Ce n'est absolument pas une préparation à l'italienne, il est très loin des méthodes classiques, qui se pratiquaient chez nous il y a 15 ou 20 ans. Ce n'est pas possible de tout faire à haute intensité mais c'est son but, le sens de sa méthode.
Il y a évidemment un lien entre son système (en 3-4-2-1 ou 3-4-1-2) et cette haute intensité durant la pré-saison. Il faut avoir les jambes pour imposer un rythme important, tous les joueurs doivent être prêts pour cela. Ça coûte l'été mais les résultats arrivent ensuite, cela a été démontré. C'est normal que les joueurs souffrent en ce moment, mais ils s'y retrouveront très vite. Sincèrement, je ne suis pas surpris que les joueurs de l'OM se plaignent mais c'est uniquement parce qu'ils n'ont pas encore vu ce que cela donnera durant la saison. Ils vont tous s'y retrouver en compétition.
S'ils gardent la patience, qu'ils ont la force de continuer à souffrir, ils récolteront les fruits de leur travail. J'en suis convaincu. C'est évident que les équipes qui travaillent de cette manière, avec cette mentalité, obtiennent des bénéfices dans le temps, plus que ceux qui utilisent une méthode "normale". C'est du sacrifice sur le moment mais ils seront gagnants, collectivement et individuellement.
Sa relation avec les joueurs ? (Il hésite) Comment vous expliquer ? Il faut que je trouve les mots justes. Il avait une bonne relation avec eux, parce qu'Igor est toujours une personne très honnête, très directe. Sur le long terme, les joueurs apprécient cela. Parfois, pour certains, la vérité est inconfortable à entendre mais c'est comme ça, on est dans le monde professionnel, il faut accepter les choses comme elles sont, comme les voit l'entraîneur. Je pense que c'est une qualité, même si en ce moment, peut-être, ça peut être difficile pour certains à l'OM, et je le dis sans savoir ce qu'il s'y passe. Il est exigeant avec les joueurs et le staff. Avec le temps, ils se feront à ce style direct. Il est dur dans ses méthodes mais loyal."
La Provence