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Tactique; Ce que l'OM doit changer défensivement contre le Feyenoord
Lors de la demi-finale aller de Ligue Europa Conférence à Rotterdam, l'OM a pris l'eau sur les nombreux ballons en profondeur du Feyenoord (2-3). C'est l'une des équations clés à résoudre, côté phocéen, pour espérer se qualifier pour la finale, le 25 mai. Les adversaires de l'OM auraient-ils trouvé la formule magique ? En deux rencontres, trois jours et six buts encaissés, beaucoup des certitudes défensives de l'organisation de Jorge Sampaoli ont volé en éclats.Principale vulnérabilité exploitée successivement par le Feyenoord (3-2) et l'OL (3-0) : les grands espaces laissés dans le dos d'une ligne défensive volontairement haute. « On a joué des ballons longs derrière leur défense, comme le Feyenoord jeudi, et on l'a très bien fait », se félicitait d'ailleurs Peter Bosz dimanche soir.Contrairement au match à Rotterdam, cela n'avait cette fois pas directement débouché sur un but.
Mais pour s'en prémunir et ne pas compromettre ses chances de qualification pour la finale, l'OM doit se régler dans trois registres.Gêner les relanceursIl y a une semaine, Marseille défendait avec Dimitri Payet seul devant dans un 4-1-4-1, les attaquants Cédric Bakambu et Bamba Dieng glissant sur les côtés. Le numéro 10 marseillais, tout aussi déterminant soit-il en phase offensive, n'est pas le plus intense des harceleurs et les défenseurs centraux du Feyenoord, Gernot Trauner et Marcos Senesi, ont eu toute liberté pour ajuster leurs ouvertures, comme sur les deux premiers buts néerlandais.Dans ces conditions, la ligne défensive haute du bloc médian marseillais, qui en garantit certes la compacité, est particulièrement exposée ; les attaquants Reiss Nelson, Cyriel Dessers et Luis Sinisterra ne se sont pas privés d'en profiter.Pour régler le problème à la source, Jorge Sampaoli peut-il décréter un pressing tout-terrain ce jeudi, au Vélodrome ? Ce serait en rupture avec les habitudes défensives de son équipe cette saison.Selon les chiffres de StatsBomb, l'OM est, de loin, l'équipe de L1 qui effectue le moins d'actions de pressing sur le porteur de balle : 125 par match, soit neuf de moins que le PSG, avant-dernier, et vingt-cinq de moins que l'OL, qui affichent une possession de balle moyenne - et donc un temps passé sans ballon - relativement similaire.Quant à l'intensité défensive (nombre de duels, tacles et interceptions par minute de possession adverse), les statistiques de Wyscout placent l'OM dans le ventre mou (10e). Mais l'incandescence du Vélodrome sera propice à hausser le curseur dans ce domaine.Coordonner la ligne défensiveÀ la mi-temps, à Rotterdam, Jorge Sampaoli était passé à cinq derrière, insérant Boubacar Kamara entre William Saliba et Duje Caleta-Car. Un ajustement en forme d'aveu que quelque chose ne tournait pas rond pour sa charnière, trop souvent écartelée par les mouvements incessants des offensifs bataves.Sur l'ouverture du score, Sinisterra s'était engouffré dans un intervalle axial bien trop grand, avant de remiser pour Dessers. En venant à l'intérieur, les attaquants du Feyenoord ont compliqué les couvertures, et leurs mouvements complémentaires de décrochage/prise de profondeur ont fait des ravages, profitant notamment d'une certaine apathie et d'un manque d'anticipation de Caleta-Car.La défense à cinq avait en partie stoppé l'hémorragie, mais elle n'a pas tenu face à l'OL. Résoudre le déficit numérique est une chose, affiner l'alignement et le timing des remontées en est une autre. Même si les attaquants du Feyenoord ont été pris sept fois au piège du hors-jeu à l'aller (dont deux dans les deux premières minutes), la défense marseillaise manque de coordination, comme sur le but du 2-0 où Valentin Rongier couvre à l'opposé.Sauver le soldat Luan PeresÀ De Kuip, le latéral brésilien a vécu un calvaire en première période. Il a d'abord été étourdi par les combinaisons rapides et les mouvements coordonnés de Lutsharel Geertruida, Guus Til et Reiss Nelson, sur son côté. En étant aspiré vers l'avant mais sans avoir le timing opportun pour intervenir ni la discipline pour vite se replacer, il a ouvert des espaces béants.Il a ensuite été pris en défaut par les appels dans l'intervalle intérieur - mais pas assez soutenu par Caleta-Car sur ces situations. Il a enfin été bien trop facilement surpris par les ballons aériens dans son dos, notamment les ouvertures en une touche d'Orkun Kökçü.« On leur a donné le match, ils n'ont pas été au-dessus, c'est vraiment à cause de nous, par nos erreurs défensives », pestait Mattéo Guendouzi après l'aller. Pour renverser le Feyenoord, les Marseillais devront avoir retenu la leçon.lire aussiToute l'actu de la Ligue Europa Conférence
L'Equipe