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TRIO; Alors qu'ils n'avaient pas franchement aidé Payet en première partie de saison, Gerson et Harit se sont petit à petit mis au niveau de leur nouveau club et de ses exigences, jusqu'à leur excellente partition contre Nantes mercredi soir. Le numéro 10 olympien, moins génial que durant la phase aller, reste lui indispensable à son équipe
Le cliché est vieux comme la langue de bois dans le football, et comme aucun Olympien ne s'y est risqué mercredi soir, nous nous permettons de l'emprunter : il y a quelques mois, le match contre Nantes n'aurait probablement pas été gagné. Tous les ingrédients qui faisaient s'arracher les cheveux des amoureux du club, qui ont la chance d'en avoir encore après dix ans sans trophée, étaient là : rencontre au Vélodrome face à un bloc très bas, sans ambition offensive, après un enchaînement de six rencontres en 17 jours, Cengiz Ünder forfait, Arkadiusz Milik sur le banc et sans rythme après une blessure en sélection, et surtout deux buts du FCN sur ses deux seules incursions dans le camp marseillais.
N'en jetez plus, le scénario des réceptions de Reims (1-1), Clermont (0-2) ou Brest (1-2) allait se répéter. Sauf que, cette fois, l'OM a retourné la situation. Outre les aspects physiques - cette équipe n'a rien à voir avec celle à bout de souffle de la fin de l'hiver - ou mentaux - même justification -, l'argument technique prend tout son sens avec le flamboyant big three Payet-Gerson-Harit à la mène. "On peut toujours additionner les joueurs qui jouent bien ensemble. Comme aussi Mattéo Guendouzi, Gerson et d'autres, Amine apporte de la créativité et déséquilibre les équipes adverses. C'est comme ça qu'on va continuer à gagner des matches", avait réagi Jorge Sampaoli après la victoire stressante face aux Nantais.
"On ressent les mêmes
choses sur le terrain"
Déjà décisif à La Beaujoire (ils avaient eu les trois meilleures notes dans nos colonnes) ou à Saint-Étienne, ce trio avait très rarement été aligné d'entrée. La réussite de Gerson, pas en grande forme durant la phase aller et celle d'Harit, trop peu titulaire et souvent décevant quand il entrait en jeu, ont donc transformé le visage de l'OM et permis à Dimitri Payet de trouver deux éléments qui parlent le même langage que lui. "Ces trois joueurs, c'est le football !, apprécie Frédéric Meyrieu, ancien milieu offensif du club, mais aussi de Lens ou Metz. Ils sentent le jeu, font reculer l'adversaire, cherchent toujours la solution offensive et ont amené de la folie, tout en étant complémentaires." "Ils se projettent tous les trois vers l'avant et donnent rarement la balle en retrait, analyse Ludovic Asuar, 85 matches avec l'OM, qui met aussi en exergue le plaisir qu'ont le Français, le Marocain et le Brésilien à évoluer ensemble. Ils se cherchent beaucoup. C'est dur de trouver les décalages face à une équipe qui ne joue que dans son camp, ils l'ont fait. On parle de trois internationaux, trois vrais joueurs de ballon."
Qui ont régalé le stade Vélodrome grâce à leurs dribbles, leur engagement, leurs passes et leurs buts. "Ça se passe bien avec eux (Gerson et Payet), ce sont des joueurs de grande qualité, quand on joue le même football, qu'on ressent les mêmes choses sur le terrain, c'est tout de suite plus facile", confiait à l'issue de la rencontre celui qui est toujours sous contrat avec Schalke 04. Si son avenir reste flou (son prêt est sans option d'achat), il reste sept matches, huit en cas de qualification en finale de Ligue Conférence, pour parfaire cette association qui a fait des ravages dans la défense nantaise.
La Provence