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MATHIEU VALBUENA; "Un bon tirage, ça n'existe pas"; Pour l'ancien Olympien, l'OM est le grand favori devant le PAOK, mais il incite à la méfiance face à une équipe qui mise tout sur la coupe d'Europe et sur l'ambiance bouillante de son petit stade au retour
Mathieu Valbuena va très probablement rafler un troisième titre consécutif de champion de Grèce avec Olympiakos, après en avoir gagné un avec l'OM en 2010 et avoir été six fois vice-champion avec l'OM en 2007, 2009, 2011 et 2013, Lyon en 2016 et Fenerbahçe en 2018. Plus trois coupes de la Ligue à Marseille et une coupe de Grèce avec le club du Pirée où il est en fin de contrat en juin prochain, mais s'apprête à prolonger. À 37 ans ("tant que je suis performant et que je prends du plaisir...", dit-il), il est un bon observateur du championnat grec et donc du PAOK Salonique que l'OM affronte demain en quarts de finale aller de la Ligue Conférence.
Est-ce que le PAOK, c'est un bon tirage pour l'OM ?
Non. En quarts de finale d'une coupe d'Europe, il n'y a pas de bon tirage. C'est sûr que pour l'OM, ça paraît moins élevé que la Roma, Leicester, le PSV ou Feyenoord, mais je le répète, à ce stade-là de la compétition, il n'y a rien de facile.
Ils savent très bien que l'OM est un club historique, habitué des joutes européennes. Donc, ils seront très méfiants et n'auront rien à perdre, parce qu'ils n'imaginaient pas arriver à ce stade de la compétition.
C'est une surprise pour vous aussi de voir le PAOK en quarts de finale ?
Totalement. Ils ont eu de gros problèmes en début de saison, ils ont changé d'entraîneur. Et le nouveau, Razvan Lucescu est excellent, il connaît bien le jeu. De janvier à dimanche dernier, sans être flamboyants dans le jeu, ils étaient invaincus. Souvent victorieux. Je suis tout de même étonné de les voir arriver là, mais ils ont gagné les matches qu'il fallait.
Ils ont perdu dimanche dernier en championnat contre Panathinaikos. Vous semblent-ils déjà focalisés sur la Ligue Conférence ?
Nous devions les affronter le 10 avril et le match a été reporté par la Ligue grecque pour leur permettre de mieux se préparer. Ils misent tout sur la coupe d'Europe. En championnat, nous sommes en tête et eux deuxièmes, mais nous comptons 13 points d'avance, ils pensent donc que c'est mort. Nous devons les affronter en demi-finale de la coupe de Grèce aussi. Mais pour le moment, leur objectif c'est clairement l'Europe.
Personne ne considère que c'est une protection qui fausse le championnat ?
Vous savez ce que c'est : partout, il y a des gens qui ont plus de contacts que d'autres, plus de pouvoir. Mais il faut comprendre que s'ils réussissent un coup, ça sera bénéfique à tout le football grec.
Vous les avez affrontés fin janvier. Comment les avez-vous trouvés ?
Nous avons fait 1-1 chez eux, après les avoir battus 1-0 lors de la phase aller. Ils ont beaucoup progressé entre les deux. En première mi-temps, chez eux, nous aurions pu être menés 2 ou 3-0. Nous avons été meilleurs en seconde période, sans trop nous créer d'occasions.
C'est une équipe peu spectaculaire, sans grand nom, sans joueur qui t'impressionne. Mais c'est solide. Ils comptent deux, trois joueurs d'expérience, avec les défauts de leur âge, c'est-à-dire un peu lents. Individuellement, l'OM est nettement supérieur et ne devrait avoir aucun problème, mais ils peuvent t'embrouiller. Honnêtement, je ne vois pas l'OM se faire éliminer, mais le football est parfois inattendu.
Le retour chez eux sera chaud...
Leur stade n'est pas grand, 20 000 places environ, mais ça fait du bruit. Ils sont habitués aux contextes chauds, sont très agressifs.
Ils jouent comment ?
En principe, 4-2-3-1. Parfois 4-3-3. Ils sont bien organisés et comme ça manque de vitesse derrière, leur bloc est plutôt bas. Leur charnière centrale est composée de Ingason, l'Islandais qui a fait la coupe du monde, et de Varela, du Cap-Vert, qui a beaucoup joué au Portugal et en Roumanie. Au milieu, ils ont un numéro 6 slovène qui vient de Parme, après avoir fait plusieurs clubs en Italie, Kurtic. Il a marqué, je crois dix ou onze penalties cette saison.
Devant, ils ont Vieirinha, qui est au club depuis très longtemps et surtout le Serbe Zivkovic, qui vient de Benfica et qui est leur meilleur atout offensif, avec, en soutien, El Kaddouri, le Marcocain qui a évolué dans de nombreux clubs italiens.
À quel niveau les situez-vous ?
Les noms étaient plus ronflants à Bâle et je pense que l'équipe suisse était meilleure. Mais moi, je ne vois le PAOK que face à des équipes grecques. En coupe d'Europe, ce sera différent, pour le niveau d'adversité face à eux mais aussi de motivation de leur part. Et depuis janvier, ils sont vraiment difficiles à jouer.
La Provence