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L’OM veut se rassurer...
Plus poreuse ces dernières semaines, maîtrisant moins le tempo des rencontres, l’équipe marseillaise entend retrouver contre Clermont l’imperméabilité qui l’a menée à la 2e place. DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL PERMANENT
MATHIEU GRÉGOIRE MARSEILLE – Irrité. Jorge Sampaoli l’était encore au lendemain de la victoire contre Karabagh (3-1), en barrages aller de la Ligue Europa Conférence. Un courroux pas forcément alimenté par les états d’âme d’Arkadiusz Milik – il a tranquillement recommandé un accompagnement psychologique et des soins relaxants à son buteur –, mais plutôt par la prestation de son équipe, désunie face aux coups de boutoir des Azéris. Ces derniers ont compté jusqu’à six grosses occasions sur la rencontre, un total beaucoup trop élevé pour le technicien argentin. « Ce match face à Karabagh est une défaite collective, a-t-il tonné. L’adversaire nous a dépassés. On a eu peu de matches cette saison où nous n’avons pas réussi à contrôler le jeu : la rencontre à Lille (0-2, le 3 octobre), la seconde période face à Lyon (1-2, le 1er février)… » Les références de Sampaoli ne sont pas anodines. Entre ces deux défaites en L1, l’OM a anesthésié ses opposants, proposant un jeu de possession maîtrisé et tonique, émoussant les velléités adverses. Pendant cette longue parenthèse, il n’a subi que six réalisations adverses en treize journées. « Avec Payet numéro 9, on a réussi à mettre un milieu de plus et on a eu plus de contrôle, a développé le coach. À ce moment-là, nous étions l’équipe qui encaissait le moins de buts dans les grands Championnats européens. Aujourd’hui, on prend plus de buts et on en inscrit plus. C’est un jeu d’allers-retours, à nous de trouver l’équilibre. »
Et l’équilibre, pour Sampaoli, renvoie au contrôle du tempo de la rencontre, avec le déplacement à Lens comme match référence (2-0), le 22 janvier. Cette notion sert de filet de la sécurité en cas de défaillances individuelles, elle est une police d’assurance pour des défenseurs centraux jeunes et en apprentissage (Saliba, Balerdi) ou instables (Caleta-Car, Peres). La nasse a des trous sérieusement élargis depuis trois semaines, avec onze réalisations infligées en six rencontres disputées, dont quatre à Nice, le 9 février, en Coupe (1-4). Dès que les joueurs offensifs relâchent la pression, l’édifice apparaît soudainement plus fragile.
Des cadres aux jambes lourdes
Même Dimitri Payet, joueur le plus déchargé des tâches obscures, se dépouillait l’automne dernier pour récupérer des ballons dans son camp. Sur une saison, et avec une rotation limitée pour les cadres, il est difficile de tenir le rythme et les efforts physiques demandés par le staff. Des garants de la solidité passée, comme Guendouzi, Kamara, Rongier ou Gerson, ont parfois les jambes lourdes. Et Sampaoli ne les aide pas toujours en alignant, comme à Nice, des centraux sur les côtés de sa défense, qui souffrent si les ailiers adverses sont en verve.
Avec une équipe moins souveraine, transpercée par des formations peu affriolantes tel Metz dimanche dernier, Pau Lopez apparaît démuni sur certaines situations. Guère inspiré sur la frappe de Justin Kluivert à l’Allianz Riviera, ce gardien aimanté par le camp adverse souffre parfois sur sa ligne. De là à relancer la concurrence avec Steve Mandanda, plus alerte dans ses 5,50 m contre Karabagh ? Improbable. Après avoir couvert de louanges le gardien vétéran, Sampaoli a rappelé vendredi : « Pau Lopez a fait preuve d’une belle régularité après avoir remplacé Steve lors de la première partie de saison. La décision sera prise selon les performances. Si Steve récidive, je vais avoir une tâche très difficile à l’avenir. » Plus qu’un nom, l’Argentin cherche avant tout à retrouver la sérénité de l’automne, meilleur remède possible pour s’offrir un dernier tiers de Championnat paisible.
L'Equipe