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Quand on voit les performances de Mandanda et de Milik hier soir, ça vous fait réfléchir ?
Jorge Sampoli : "On se remet toujours en question, mais je rappelle que le football est un sport collectif, fait de relations et connexions entre les joueurs. L'analyse est bien plus profonde, nous on regarde le joueur qui est bon quand on perd et on regarde le joueur qui n'est pas bon quand on gagne. Tous les jours on analyse ça. La seule chose qui rend sage le coach c'est de gagner, mais hier, moi, je n'ai rien à voir avec la victoire contre Qarabag. Ce qu'il faut regarder, c'est qu'avec le temps, on réussisse à consolider une idée collective qui nous amène à gagner, car les équipes qui sur la longueur sont consolidées collectivement sont celles qui gagnent. On peut parler par exemple de Manchester City, de Liverpool, ces équipes savent gagner avec ou sans numéro neuf. Moi je mettrais un gardien et dix milieux, ça serait mon idée parfaite, car il y aurait dix joueurs qui savent jouer avec leurs partenaires. Mais dans le foot, on centre tout sur les individualités, on le voit avec vous les journalistes, vous posez toujours des questions sur les individualités, on ne parle jamais de collectif, de relations entre les joueurs, alors que c'est le foot c'est ça. Par exemple contre Qarabag, Milik et je lui ai dit ce matin, il devait faire plus dans le jeu, car c'était le joueur qui était préparé pour avoir plus de liberté, quand il décrochait notamment, c'est ce qu'on attendait de lui. Lorsqu'on arrivera à développer tout ça, on grandira collectivement. On cherche toujours à dire qu'on perd ou qu'on gagne à cause de tel ou tel joueur, mais pour moi, on perd quand on joue mal, pour moi c'est la seule raison. Le foot est un jeu d'équipe. Payet quand il était numéro neuf, on avait un milieu en plus et on avait plus de contrôle, à ce moment-là, on était l'équipe qui prenait le moins de buts en Europe, maintenant on encaisse plus de buts mais on en marque plus aussi. C'est un jeu d'aller-retour, c'est à nous de trouver l'équilibre dans tout ça."
Milik n’est donc pas indispensable en ce moment ? Qu'attendez-vous de plus de la part de lui dans le jeu ?
J.S. : "La relation d'un coach avec un joueur est hermétique, c'est avec lui que je m'explique, on parle beaucoup aux entrainements. Il fait partie des tops joueurs à son poste, mais dans le jeu, il a du travail à faire. Il a des fois la possibilité de trouver d'autres espaces et des partenaires libres, car notre jeu demande tout ça. Chaque joueur doit fixer pour lui-même et ses partenaires. Il faut savoir occuper l'espace de chacun, c'est aussi l'une des choses à avoir. En tant que buteur, ce n'est pas son jeu idéal, ce n'est pas ce qu'il fait de mieux, mais il y a un développement à faire à ce niveau-là. En tant que numéro neuf, il a une très bonne finition, mais il peut ajouter ces choses à son jeu, on travaille sur ça, notamment sa relation avec ses partenaires"
Son agacement visible vous pose problème ?
J.S. : "J'en ai parlé avec lui, je lui ai dit qu'il doit être heureux, car il a marqué deux buts, l'OM a gagné, un partenaire est rentré à sa place. Il ne doit pas être frustré. Des fois on dirait que les joueurs se cherchent des excuses pour ne pas être heureux. L'OM a gagné, les gens sont heureux, il a marqué deux buts. Pourquoi il n'est pas heureux ? S'il n'est pas heureux, c'est son problème, il devrait se référer à une autre personne, pas à moi."