Le stade Vélodrome sonnera creux, dimanche soir, pour l'affiche entre l'OM et le Losc comptant pour la 21e journée de L1. En conformité avec les mesures gouvernementales prises fin décembre et valables, pour l'instant, jusqu'au 23 janvier, le club olympien appliquera une jauge de 5 000 supporters dans l'enceinte du boulevard Michelet. L'institution marseillaise devra aussi se conformer au nouveau protocole de la LFP, avec distance d'un mètre entre les spectateurs et port du masque obligatoire dès l'âge de 6 ans (au lieu de 11).
Reste à savoir qui aura la chance de pénétrer dans le saint des saints. À ce sujet, l'OM fait profil bas et n'a pas souhaité en dire davantage, préférant s'en tenir au lapidaire communiqué publié samedi : "En raison des restrictions d'accès au stade, imposées par le gouvernement, nous ne sommes pas en mesure de satisfaire tous nos supporters pour la rencontre OM-Losc. Un système d'avoirs et de remboursements sera mis en place très rapidement. Les informations seront envoyées directement par mail aux personnes concernées", peut-on lire sur le site internet du club.
Des informations justement reçues la veille par plusieurs abonnés, qu'ils soient en virages ou en tribune Ganay : "Cher supporter, compte tenu des restrictions de jauges liées au contexte sanitaire, nous sommes au regret de vous annoncer que nous ne pourrons pas vous accueillir pour la rencontre OM-Lille. (...) De ce fait, l'OM compensera ce match avec un avoir qui sera automatiquement crédité sur votre compte OM. fr", indique la missive. Rien de neuf pour les groupes en virages. Comme la saison dernière, les responsables d'associations ne désirent pas avoir à choisir parmi leurs membres pour savoir qui pourra assister au match. Pour eux, c'est tout ou rien. Ce sera donc rien. Pour ceux qui ont reçu des places en cadeau à Noël ou qui en ont acheté à l'unité, l'OM procédera au remboursement.
Pour beaucoup, la pilule a du mal à passer. À moins qu'ils ne débusquent les cinq fèves dorées à l'effigie du Vélodrome, cachées dans des galettes ou gâteaux des rois, façon "Charlie et la chocolaterie", donnant droit à dix places pour cette rencontre avec le concours d'Orange et de la boulangerie Hat's, ils devront se contenter du petit écran.
"C'est un peu limite comme façon de faire, on ne sait même pas comment sont choisis les 5 000 spectateurs. Le club ne se comporte pas très bien... Qu'on rate la réception de Troyes, ce n'est pas grave, mais Lille, zut ! Ça fait partie des grands matches de la saison, c'est une déception", déplore un fidèle supporter, abonné en Ganay bien avant la naissance de Pablo Longoria. Les heureux gagnants sont donc ceux positionnés en tribune Jean-Bouin, pour lesquels un tirage au sort est a priori effectué. Une façon pour l'OM de bichonner les fidèles qui paient au prix fort et ses partenaires commerciaux. "Je peux aller au match contre Lille, mais je ne pourrai pas aller au suivant si la jauge est maintenue", précise cet entrepreneur, abonné à la Table des légendes. À l'image des autres clubs, l'OM aurait souhaité que des jauges proportionnelles soient adaptées à la capacité des stades. Mais l'amendement proposé par le député Sacha Houlié et adopté en commission des lois le 29 décembre pour instaurer la proportionnalité a été modifié le 3 janvier par un autre amendement du gouvernement.
Une situation loin d'être unique en Europe. Si l'Angleterre n'a pas fixé de jauge, l'Allemagne, la Belgique et les Pays-Bas ont remis à la mode la généralisation des huis clos. L'Espagne a choisi de fonctionner à 75 % de la capacité des stades et l'Italie à 50 %.
Sauf que les dirigeants de la Ligue transalpine ont finalement opté, samedi sur pression du gouvernement italien, pour un passage à une jauge de 5 000 spectateurs à partir du 15 janvier pour les 21e et 22e journées de Serie A.
La Provence