Information
INTENSES RETROUVAILLES
Extrêmement diminué, l’OL ne semble pas avoir les atouts pour contenir les Marseillais, dans un match reprogrammé à une date que l’OM est soupçonné d’avoir favorisée pour en exclure Paqueta. Les hommes de Sampaoli pourraient se hisser à la deuxième place ce soir. DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL
VINCENT DULUC LYON - Ils ne passeront pas leurs vacances ensemble, et, la dernière fois, se sont quittés au bout de quatre minutes de jeu. Ils ont passé leur temps, depuis, à bâtir un dossier contre l’autre, à fréquenter les commissions de discipline et à solliciter tous les recours possibles, pour tenter de ne pas perdre ou de gagner un match dans les couloirs.
Ils ont continué à ne pas beaucoup s’aimer et à chercher tous les leviers possibles, même les plus grossiers, dans une double communication qui n’a pas beaucoup fait pour la gloire de la Ligue 1. Compte tenu de la gravité des faits et du comportement de leurs supporters à Charléty lors du 32e de finale de Coupe de France contre le Paris FC, quasiment un mois après l’interruption d’OL-OM, le 21 novembre, les dirigeants du club lyonnais n’ont jamais pu dire ce qu’ils pensent vraiment : que la bouteille d’eau n’explique pas que Dimitri Payet soit resté au sol pendant cinq minutes, ou bien que ce genre d’incidents est malheureusement survenu dans toute l’Europe, cette saison, mais que l’OM a été le seul club à avoir refusé, deux fois (après le match à Nice le 22 août), de reprendre le jeu.
Les Marseillais, eux, n’ont toujours pas accepté que la LFP n’ait pas daigné entendre leur version, et ne supportent pas de n’avoir pas gagné le match sur tapis vert. Et puisque cela ne s’arrête jamais, l’OL accuse l’OM d’avoir joué avec la procédure pour que ce match se déroule en l’absence de Lucas Paqueta, retenu avec la sélection brésilienne.
Les revoilà, donc, face-à-face, un mardi soir d’hiver et de stade vide, à l’heure de régler leurs comptes, et de faire le constat qu’ils ne présentent ni les mêmes armes, ni la même dynamique. En regard de ce qui lui est tombé sur la tête, ces derniers temps, Lyon semble plus près de perdre quatre points dans l’affaire que de se refaire la cerise.
L’OL à l’aube d’un mois de février de tous les dangers
Même s’ils viennent de prendre sept points sur neuf en 2022 face au PSG (1-1, le 9 janvier), Troyes (1-0, le 16 janvier) et Saint-Étienne (1-0, le 21 janvier), la faiblesse de leur jeu lors de leurs deux dernières sorties n’est pas vraiment encourageante pour les Lyonnais, profondément diminués : ils n’aligneront ni Paqueta, leur meilleur joueur, ni Toko-Ekambi (CAN), leur meilleur buteur (11 réalisations, toutes compétitions confondues), ni Guimaraes (transféré à Newcastle), le meilleur depuis deux mois, et par-dessus le marché, ni Dembélé (malade), le buteur des deux derniers matches, ni Aouar (cuisse), qui a inscrit deux des trois derniers buts contre l’OM, ni, bien sûr, les deux recrues non qualifiées, Ndombele et Faivre, ni leur seul avant-centre en état de jouer, Slimani, parti au Sporting sur le gong. On ne verra, de fait, ni l’OL de la première moitié de saison, ni celui de la seconde moitié.
Peter Bosz jouera ainsi une partie de son avenir en bricolant, à l’aube d’un mois de février de tous les dangers (OM, Monaco, Nice, Lens, Lille), de toutes les vérités aussi, pour un OL qui doit enchaîner les victoires pour se redresser, ou alors s’enfoncer dans une saison sans flamme ni espoir en Ligue 1, une saison réduite aux rêves aléatoires de Ligue des champions via une victoire en Ligue Europa. En 2022, l’OL a joué un match sans avoir le ballon, face au PSG, puis deux en ne sachant pas quoi en faire : pour l’OM, le moment est choisi, à tous les sens du terme, de faire très mal à son rival des terrains et des couloirs.
Même sans avoir été géniaux face à Montpellier (1-1, 5-4 aux t.a.b.) en Coupe de France, samedi soir, les Marseillais ont mis une intensité dans le pressing, dans la première demi-heure, dont l’OL n’est pas capable. Ils avaient eu de la chance de cueillir un Bordeaux à genoux (1-0),le 7 janvier, et ils auront la même occasion immanquable, ce soir, au Groupama Stadium, face à la moitié d’une équipe déjà bancale au complet. Leur démonstration à Lens (2-0, le 22 janvier) a souligné avec force la différence entre un candidat à la deuxième place et le reste du monde. L’OM n’a un avant-centre qu’une fois de temps en temps, mais il a une méthode et des constantes dont son adversaire du soir peut difficilement se prévaloir. À l’OM, le gardien, Pau Lopez (voir pages 12-13), joue comme un défenseur central à Lyon.
Après avoir gagné à Bordeaux pour la première fois depuis 1977, l’OM est donc assez largement favori à une première victoire à Lyon depuis 2007. La loi des séries vaut aussi pour celles qui s’arrêtent toutes en même temps.
L'Equipe