Le prometteur défenseur lensois de 20 ans, qui aurait pu rejoindre l'OM cet été, sera titulaire ce dimanche soir (20h45) en l'absence de Kevin Danso.
Il aurait pu être dans le camp d'en face, ce dimanche soir, puisque l'OM, comme Rennes, a fait le forcing pour l'attirer au printemps. Mais il y a sans doute une part de destin pour un natif de Louvres (Val-d'Oise) de signer à Lens. Christopher Wooh n'a connu sa première titularisation en L2 qu'en avril dernier, avec Nancy, et le voilà qui va débuter au Vélodrome, une grosse semaine après avoir fêté son vingtième anniversaire, en raison de la suspension de Kevin Danso.
Révélation de la fin de saison dernière et libre de tout contrat, le gamin du Val-d'Oise était très courtisé. « Notre souhait, c'était d'en faire le quatrième défenseur central pour cette saison, explique Florent Ghisolfi, le coordinateur sportif de Lens. On s'est battus, en lui présentant notre projet et en lui parlant de notre capacité à faire progresser les jeunes joueurs. C'est vrai que le cas Loïc Badé (*) a aidé aussi un peu, il s'est dit, un jeune joueur avec un peu la même trajectoire que moi... »
Wooh n'a d'ailleurs pas attendu pour avoir sa chance en L1. Entre les suspensions de Jonathan Gradit et Facundo Medina et l'arrivée tardive de Danso, il était titulaire lors des deux premières journées, avant d'aller se rasseoir sur le banc. Cela s'est relativement bien passé contre Rennes (1-1), moins contre les Verts (2-2) : une mauvaise appréciation sur une touche lensoise a coûté un but aux Artésiens au bout d'à peine vingt secondes. « Mais, si on n'accepte pas qu'ils fassent parfois des erreurs, on ne va pas les laisser progresser, le dédouane son entraîneur, Franck Haise, qui apprécie notamment sa constance dans les duels ainsi que ses qualités dans le jeu long. L'erreur fait partie du jeu, encore plus quand on est un jeune défenseur central. »
« On a été beaucoup là pour l'épauler, lui dire que cela arrive à tout le monde, raconte son coéquipier Gradit. Mais c'est quelqu'un qui a une grosse force de caractère, il est vite passé à autre chose. Il sait que là, ça va être un match attendu, dans un stade rempli. Il a les épaules pour supporter cette pression-là. »
Car, au-delà de ses grosses qualités physiques, c'est sa tête qui impressionne, au sein du club, et on ne parle pas seulement de ses capacités dans le jeu aérien. « C'est un garçon ambitieux, qui dégage une énorme confiance en lui. Contre Saint-Étienne, après son erreur, il se relève pour sortir un gros match, reprend Ghisolfi. C'est une machine de travail, avec des grosses qualités mentales, celles du joueur de très, très haut niveau, pas celles du joueur de haut niveau, celui qui va sans cesse aller chercher plus haut. »