par Dragan » 15 Juin 2022, 13:38
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Le spectre du dépôt de bilan
Relégué par la DNCG en National 1, le club girondin se retrouve dans une situation financière périlleuse qui menace son existence si aucune solution, validée par les instances, n’est trouvée. ARNAUD HERMANT (avec E.T.)
Où s’arrêtera la dégringolade de Bordeaux ? Après avoir été relégué sportivement en L2 , il se retrouve ce matin en National 1, soit le troisième échelon du football français après la décision hier de la Direction nationale de gestion et de contrôle (DNCG) de la Ligue de football professionnel (LFP) de rétrograder le club faute d’avoir fourni les garanties financières demandées. La direction bordelaise va évidemment faire appel devant la Fédération. Il sera étudié dans la première quinzaine de juillet afin de pouvoir mettre en conformité les calendriers des différents championnats avec les décisions prises.
Hier pour ce deuxième passage devant le gendarme financier du foot professionnel (le club a perdu 20 M€ environ cette saison), Gérard Lopez, accompagné de ses avocats notamment, devait arriver avec 40 M€ pour financer l’exercice 22-23 : 10 d’apport personnel – il discute notamment avec des grands vignobles bordelais – et 30 de ventes de joueurs.
Or, l’homme d’affaires hispano-luxembourgeois n’a rien fourni. La situation s’annonce d’autant plus tendue que de futurs revenus (pourcentage à la revente sur le transfert d’Aurélien Tchouaméni au Real Madrid pour 100 M€ et celui à venir de Jules Koundé) n’iront pas dans les caisses du club mais dans celles de ses créanciers King Street et Fortress.
Le club leur devait 52 M€ de dettes, plus 15 à la métropole reportés en 2025. Si les Girondins devaient finir au tapis, les deux fonds feraient une croix sur ces quelque 50 M€. Pour éviter cela, la moitié de cette dette (26) a été transférée à la société de Lopez Jogo Bonito. Une manière pour Fortress et King Street d’espérer revoir un jour leur argent même si les Girondins disparaisssaient.
Lopez pas surpris
Si la Fédération devait confirmer la relégation en N 1 de Bordeaux, il devrait déposer le bilan, puisqu’à ce niveau les droits télé ne sont que de 2 M€ environ, l’argent de la société commerciale (16,5 M€ en deux fois) s’envolera et il sera contraint de « brader » ses joueurs . La décision de la commission d’appel de la FFF sera très suivie, notamment par Toulouse qui a déjà menacé les instances de les attaquer en justice à la suite de la décision de maintenir Bordeaux en L1 en début de saison dernière au détriment du TFC.
Gérard Lopez ne semblait pas surpris par cette décision de la DNCG. L’avait-il anticipée afin de pousser ses créanciers à remettre la main à la poche pour éviter de tout perdre ? C’est un peu le message que faisait passer hier soir son entourage : « Le signal de la DNCG, c’est qu’il faut trouver un accord, et elle le fait savoir de manière violente. Là, on ne peut plus jouer au chat et à la souris. C’est très binaire. Soit on trouve un accord, soit on n’en trouve pas. On est dos au mur, confie-t-on au club. Ce qui est bien, par rapport à cette décision très dure, c’est qu’elle force la main aux prêteurs et au club pour trouver un meilleur accord. C’est ça ou rien pour personne. On va être obligés de s’écouter les uns les autres. En aucun cas, je pense que les créanciers aient envie de tout perdre.»
Lopez, dont le club de Mouscron en Belgique a aussi été relégué en D2 amateur, s’est entretenu avec Fortress et King Street dès la fin du rendez-vous avec la DNCG. L’heure est grave. Les trois parties vont bien devoir s’entendre. Il en va de la survie des Girondins.
L'Equipe
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Ventes : Touré, Balerdi, Lopez, Rongier, Veretout, Amavi, Lirola