Démis de ses fonctions de directeur sportif du PSG il y a un mois, le Brésilien revient sur son départ et défend son bilan. Où il place très haut le fait d’avoir recruté Lionel Messi. JOSÉ BARROSO et DAMIEN DEGORRE
Les événements récents n’ont pas altéré sa bonne humeur. Silencieux depuis sa brutale éviction du Paris-SG, le 21 mai, Leonardo a accepté hier de revenir sur son histoire avec le club de la capitale. Pendant plus d’une heure, autour d’un café, le Brésilien a laissé les mauvais sentiments au vestiaire et préféré se souvenir des belles choses. Avec le souci répété de ne pas commenter les choix faits par ses dirigeants. « Pour une fois, je ne veux pas parler du club, je veux parler de moi et de mon rapport au club », explique-t-il.
SON ÉVICTION
« Je pars avec zéro amertume »
« Pourquoi votre départ n’a-t-il jamais été officialisé par le PSG ? Était-ce votre choix ? On en a parlé avec le club. Sans doute est-ce ma manière d’être, mais je trouve toujours un peu pathétique de dire “merci beaucoup, au revoir…” Ce n’était pas important de faire un communiqué. Mon rapport au PSG a toujours été lié à une émotion trop forte. J’y suis arrivé comme joueur à un moment (en 1996) où le club était en ébullition, l’équipe avait gagné la Coupe des Coupes (C2), j’ai vécu un an très intense. Si je suis revenu ici en 2011, c’est parce que j’avais porté ces couleurs. Il y avait de l’affectif au moment d’arriver, au moment de partir et, même là, au moment de couper, maintenant.
Avez-vous senti que ce serait la fin, au soir de PSG-Metz (5-0, le 21 mai) ? Quand il y a une défaite importante comme celle du Real Madrid, en Ligue des champions (1-0, 1-3, en 8es de finale), cela suscite toujours une émotion énorme. (Il marque un silence.) Mais je ne veux retenir que le positif. Si on parle de ces trois dernières années, on peut parler de beaucoup de choses. Bon, il y a eu le Covid au milieu. C’était bizarre. Cette période a pas mal influencé le reste. Mais le reste, ce sont des choses positives.
Pourquoi changer si c’est positif ? Je pense que ce sont des cycles. Peut-être les rapports sont trop intenses et cela implique de changer très vite. Cela n’arrive pas qu’au PSG. Ça change beaucoup, partout. Il y a peut-être de l’impatience, aussi. Le football est devenu encore plus important, plus mondial. Et quand il atteint une telle dimension, cela bouge.
Votre départ intervient aussi le soir de la prolongation de Kylian Mbappé. Y a-t-il un lien de cause à effet, selon vous ? Non. C’était la fin du Championnat et c’était peut-être le moment de décider des choses pour le futur.
On ne vous a pas dit que votre départ était une condition pour qu’il prolonge ? Non, on ne m’a pas dit ça. Mais je ne veux pas entrer dans ce genre de choses. Et le fait d’avoir gardé un joueur de ce niveau-là, français et parisien, est important pour le PSG et la L1.
Savez-vous pourquoi vous partez ? Vous a-t-on donné une explication ? Certaines choses qui se disent en interne doivent rester en interne. C’est ce que j’ai vécu avec le club. Quand on veut se séparer de vous, il n’y a pas de bonne manière de dire que c’est fini.
Mais il y a peut-être un bon timing. Le faire le soir où vous fêtez le titre et la prolongation de Mbappé peut paraître choquant… C’est votre jugement. Juger une décision est plus facile que prendre la décision. Être à un poste de décision n’est pas facile. C’est un poste solitaire. OK, tu as pris une décision, tu vas peut-être choquer, mais c’est ta décision. Tout le monde est un peu sous pression. Tout le monde est dans la difficulté, dans la course.
Aviez-vous l’envie de poursuivre cette aventure ? Oui. Ça oui. Mais je comprends que ce soit des choses qui arrivent. Il y a des situations inattendues qui se produisent, c’est ainsi. Je suis très pragmatique. Trois ans dans le foot, aujourd’hui, c’est énorme.
Cela peut aussi paraître court pour installer ses idées. C’est vrai, mais je pense que le PSG a ses idées.
Partez-vous sans amertume ? Je pars avec zéro amertume ! Honnêtement, zéro ! Après, j’ai ma vision. Mais ce n’est pas le jour de s’épancher. C’est celui de remercier le Qatar et Paris de m’avoir offert cette opportunité. Et je ne le fais pas par démagogie.
Cela risque pourtant d’être interprété de la sorte, non ? Comme si vous prépariez un troisième retour, que l’histoire n’était pas terminée… (Il se marre.) Non, non, non. Ce n’est pas ce que je cherche. Vous savez, il s’est passé quatorze ans entre mon premier départ (comme joueur) et mon retour. Puis six ans entre 2013 et 2019. Je ne suis pas dans l’optique de ne pas insulter l’avenir. Je vais avoir 53 ans en septembre. Si j’attends six ou sept ans avant de revenir, j’en aurai 60, ça risque d’être problématique. (Il rigole.) Je veux parler du côté positif de mon passage parce que c’est ce que je retiens. »
SON BILAN
« Même les dirigeants sont moins forts que le club »
« Quand vous dressez votre bilan de ces trois dernières années, quelle est votre conclusion ? Très bien, bien, peut mieux faire ? On aurait pu mieux faire, on peut toujours mieux faire. Mais j’ai vécu deux étapes très claires. La première, en 2011, était celle de la construction. On partait d’une feuille presque blanche. Mais là, c’était différent. On a eu l’opportunité de faire quelque chose d’exceptionnel et c’est pour ça que je me dois de remercier le Qatar. J’ai vécu quelque chose de très intense. L’idée était de construire quelque chose qui reste même quand tu n’es plus là.
Le défi était-il plus grand la deuxième fois ? La deuxième fois, le PSG était déjà une équipe compétitive en C1. C’était le moment de changer certaines choses et on arrive en finale (en 2020). On perd dignement contre le Bayern Munich (0-1). Ensuite, on perd contre Manchester City en demi-finales (1-2, 0-2). Et si on regarde les joueurs qu’on a fait venir… Qui a vécu ça ? Qui a eu l’opportunité de vivre ces émotions ? C’est un privilège.
À la pause du match retour contre le Real (Paris mène encore 1-0), le 9 mars, qu’est-ce que vous vous dites ? On ne se dit rien parce qu’on connaît le football. On est confiants, oui, comme l’était Chelsea en quarts (éliminé après prolongation, 1-3, 3-2 a.p.) ou Manchester City en demies (4-3 puis 1-3 en menant encore 1-0 à la 89e minute)… C’est un sujet auquel on doit réfléchir, d’ailleurs : pourquoi arrive-t-il autant de remontadas ?
Pourquoi, selon vous ? Je pense que c’est lié à deux éléments. Aujourd’hui, tu as tellement de choses autour du foot, tellement de choses dans la tête, qu’il n’est pas facile de garder la concentration pendant plus de quatre-vingt-dix minutes. Les joueurs représentent beaucoup de choses, il y a une entreprise derrière, de gros enjeux. Quand j’étais joueur, le contexte était moins lourd, aujourd’hui c’est difficile. Le second élément, ce sont les nouveaux usages. Ce n’est pas possible de se passer tout le temps le ballon devant ton but sans risque. Et quand tu encaisses un but comme ça, tu continues…
Avec votre mercato 2021, tout autre résultat qu’une finale aurait été un échec, non ? On était favoris. Bien sûr. Tu fais un recrutement important, c’est normal.
Avec le recul, était-il équilibré ? Bon, je ne veux pas entrer dans ces questions-là. Je pense que le recrutement était énorme. Honnêtement, il est lié au Covid. Normalement, tu n’as pas de tels joueurs libres à disposition. Après, on a choisi de les faire. Mais si tu gagnes contre le Real…
Estimez-vous que le PSG est trop jugé à la lumière de ses résultats en C1 et pas assez à travers de ce qu’il construit ? Il y a deux jugements. Le jugement national, par ceux qui suivent, observent, vivent, sentent le club au quotidien. Et il y a un jugement international, par ceux qui voient au niveau macro. Au niveau macro, le PSG est énorme. Il est dans le groupe d’élite mondial, c’est indiscutable.
Vous avez souvent répété que les clubs devaient être plus forts que les joueurs qui les composent. Avez-vous réussi à l’obtenir au PSG ? Il y a toujours des hauts et des bas. Évidemment que c’est ce que je pense et, moi, quand je regarde le club, je regarde vers le haut. Même les dirigeants sont moins forts que le club. Moi, je me suis toujours mis dans une position de protection du club. Toutes mes décisions ont été prises dans cette optique.
Pour défendre l’institution, vous avez mené un combat cette saison contre les réseaux sociaux. N’est-ce pas perdu d’avance ? Je le pense, en effet. Ça fait partie de la vie des gens, on ne reviendra pas en arrière. Bientôt, on va avoir des joueurs qui n’ont jamais vécu sans ça. Et ce ne sont pas seulement les joueurs, c’est tout le monde autour.
Vous allez devoir ouvrir un compte Instagram… Mais j’en ai un ! Je ne mets pas de photos, mais ça me permet de regarder les autres. C’est quand même un espace où tu peux observer ce qu’ils mettent.
Quand vous avez pris la parole, en fin de saison, vous avez dit : “On a fait des erreurs.” Lesquelles ? Je pense qu’on aurait pu marquer plus le coup. Il y avait des moments où on se disait que c’était peut-être mieux d’attendre ou que c’était mieux d’avancer.
Dans la communication ? Pas seulement. Au quotidien, aussi. Après, on a fait aussi un recrutement l’été dernier, souvenez-vous, tout le monde était content. Quand arrivent trois jeunes talents comme Hakimi (alors 22 ans), Nuno Mendes (19 ans) et Donnarumma (22 ans à ce moment-là), Ramos, Wijnaldum et Messi, tu te dis : qu’est-ce que c’est, ça ? Tout le monde l’a dit. Puis tu perds en huitièmes de finale (de C1), on dit : “C’est nul, c’est la gestion, c’est le groupe…” C’est vrai aussi que je pense qu’il y a eu des moments de fatigue. La saison de Covid a eu un impact sur celle d’après. Moi, j’ai eu le Covid deux fois et il m’arrive de le ressentir encore. Alors, oui, peut-être qu’on aurait pu parfois plus marquer le coup. On ne sait jamais. Il y a des moments où tu vas intervenir et l’influence n’est pas bonne. Il y a des moments où tu restes dehors et il va peut-être manquer quelque chose. Mais quand même : à la fin, on a fait Messi ! On peut dire ce qu’on veut.
Vous y attendiez-vous ? Non ! On y avait pensé, oui. On en avait parlé. Mais Messi n’avait jamais trop pensé à partir. Ce sont les derniers moments, avant son arrivée, qui ont été déterminants. Après, tout devient un peu normal mais put…, tu as réalisé la seule mutation de Messi dans sa carrière ! Alors, oui, je remercie. Messi, il n’y a rien de plus que ça. Chronologiquement, il y a Pelé, Maradona, Messi. Il est dans l’Olympe. Donc quand je dresse mon bilan de trois ans, je vois une finale de C1, une demi-finale, le 10e titre de champion, sept trophées nationaux (1) et je rajoute Messi.
De quoi êtes-vous le plus fier ? C’est toujours de revenir ici. Et je ne dis pas ça pour revenir une quatrième fois. (Il sourit.) Je sais qu’ici, en France, il y a beaucoup de décryptages : “Il a dit, ça mais il pense autre chose.” Mais honnêtement, je n’ai aucun intérêt. Ce qui compte, c’est ma relation avec le club.
Diriez-vous que c’est mission accomplie ? Ça y ressemble. Quand je sors dans la rue, aujourd’hui, je vois des gens qui me disent : “Ah, qu’est-ce que c’est dommage !” Bon, peut-être qu’ils disent ça maintenant, parce que je pars. (Il éclate de rire.) Mais c’est le sentiment que j’ai.
Les ultras ne disaient pas ça au Parc des Princes (2)… D’abord, les ultras n’ont rien fait d’agressif. Ils ont juste donné un coup silencieux. Je respecte. Les banderoles contre moi ? OK, je comprends. C’est un sentiment. Après c’est au club de décider.
On vous a aussi reproché de n’avoir pas été efficace en termes de ventes. Est-ce impossible de vendre des joueurs à Paris ? Non. Mais tu ne peux pas tout avoir. C’est une chaîne. C’est un club qui prend des risques au niveau des investissements. Dans les autres clubs, tu as les mêmes soucis. Si tu paies un joueur important un montant important, si ça va mal c’est compliqué. Même si c’est un joueur moyen, c’est difficile. Après, ce n’était pas un moment propice aux ventes car personne ne pouvait acheter. Mais sincèrement, je ne pense pas que je pars du club parce qu’on n’a pas vendu. Ça fait partie d’un ensemble de choses. »
(1) Deux titres de champion, deux Coupes de France, une Coupe de la Ligue et deux Trophées des champions. (2) Des banderoles, comme “Mbappé à Paris, Leonardo au pilori” avaient été affichées contre Bordeaux (3-0) le 13 mars. Il avait déjà été visé face à Rennes (1-0) le 11 février.
SON HISTOIRE AVEC LE CLUB
« Ça ressemble à quelque chose d’accompli »
« Pour la première fois, vous quittez le PSG malgré vous. Est-ce douloureux ? Un peu, forcément. Dire adieu et on ne se voit plus, c’est normal. Mais la situation est tout à fait compréhensible. Et si cela n’avait pas eu lieu cette année, cela se serait produit l’année prochaine ou dans deux ans. C’est difficile de penser à quinze ans, aujourd’hui. Alors, oui, ça ressemble à quelque chose d’accompli. Après tout ce que j’ai vécu ici, comme joueur puis dirigeant, non, je n’ai pas le droit.
Pas le droit de quoi ? De vous plaindre ? Pas le droit de ne pas être heureux. Cela a été des émotions très fortes.
En quoi le club a-t-il changé en onze ans ? C’est le regard que les gens portent sur le club qui a changé. Avant, faire venir les joueurs était une mission. Là, il y a la queue. Il y a deux moments très marquants pour moi, même si je n’aime pas séparer les événements. Le premier, c’est la signature, le même jour, de Verratti et d’Ibrahimovic (en 2012). Ce n’était pas une coïncidence que le jeune (19 ans) de D2 italienne (Pescara) et une star du foot mondial arrivent en même temps. Le second, c’est Messi (l’été dernier). Ce sont deux dates énormes.
Dans dix ans, que dira-t-on du passage de Leonardo ? Un sentiment de complicité et d’amitié. Même si tu fais des choses bien, tu gagnes, tu perds. Je me considère comme un mec qui était à la disposition totale du club.
De tous les clubs que vous avez connus, est-ce le PSG qui vous a le plus marqué ? Bon, j’ai été à l’AC Milan treize ans, joueur (1997-2001 et 2002-2003), entraîneur (2009-2010) et dirigeant (2003-2009 puis 2018-2019). C’était ma formation comme dirigeant. (Adriano) Galliani m’a donné une opportunité rare dans le foot. Il m’a mis à côté de lui, j’ai fait une université à ses côtés. J’ai vécu six ans en regardant la personne qui décidait tout sans le poids de la responsabilité dans un club qui gagnait tout. En me permettant d’apporter ma voix, d’agir aussi, car on a fait Kaka, Thiago Silva, Pato, Rivaldo… Le Milan, c’était la constance au plus haut niveau. Après, je pense que Paris m’a donné les émotions les plus contrastées.
Quelle personne vous a le plus marqué au PSG ? C’est l’émir (Tamim ben Hamad al-Thani). J’ai beaucoup de gratitude pour lui. »
SON AVENIR
« Sans l’adrénaline, c’est dur »
« Qu’est-ce qui va vous manquer ces prochains jours ? Je me sens avec beaucoup d’énergie. J’ai envie de faire des choses, pas nécessairement comme directeur sportif. Après un certain âge, c’est bien de faire des choses intéressantes. (Sourire.) Après mon départ, les retours que j’ai reçus du monde du foot ont été très positifs. Des personnes qui me proposaient de travailler avec elles, etc.
Avez-vous envie d’entraîner ? Non. Je ne peux pas revenir. La dernière fois que j’ai entraîné – à part quelques mois à Antalyaspor en 2017 où je n’avais pas réussi à dire non à un jeune président –, ça remonte à 2011. Aujourd’hui, je suis plus un dirigeant : ma manière d’être, mon goût pour la gestion. Tu peux faire beaucoup de choses.
On parle de vous au Valence CF… Il n’y a rien de concret. Ça a parlé un peu, comme ça, mais rien de plus. Le fait qu’on parle de moi là-bas me fait plaisir. C’est un autre club où j’ai joué (1991-1993). J’ai été dirigeant ici (à Paris), à Milan, deux clubs où j’ai joué. Le fait d’avoir joué dans un club est quelque chose de positif.
Pourriez-vous travailler dans un autre club français ? Il y a quelques années, Jean-Michel Aulas vous avait contacté, non ? C’est vrai. Mais je pense que ce serait difficile. Me voir comme dirigeant d’un autre club français important comme Lyon, ce serait compliqué. Aulas est là depuis trente-cinq ans, j’en profite pour le féliciter parce que tout ce qu’il a fait est énorme. Quand on connaît la complexité de tout ça, sa persévérance, ses idées, chapeau !
Y a-t-il des décisions que vous regrettez, au cours de ces trois dernières années ? Bien sûr. Enfin, pas des regrets, car ce que je viens de dire vaut pour moi aussi. Quand je prends une décision et que je me trompe, on le sait après. Ça fait partie du jeu. Le football est comme ça. On a pris mille décisions sur une période où une entreprise classique aurait peut-être mis trois fois plus de temps à prendre autant de décisions. C’est pour ça que j’ai vécu ça sans cette inquiétude de tout bien faire ou de tout rater.
Est-ce difficile de prendre une décision et de se dire qu’on va sans cesse être jugé ? Non, parce que ça, c’est le mieux !
Ah bon ? Vous aimez être jugé ? C’est pour cette pression que tu fais ça. Si tu l’enlèves, personne n’irait ! Sans l’adrénaline, c’est dur. J’ai connu des moments où il y en avait moins et honnêtement, ça te manque. J’aime cette frénésie, ta-ta-ta-ta, quand ça n’arrête pas.
Cela va-t-il vous manquer qu’on ne parle plus de vous dans les journaux ? Je pense que d’une manière ou d’une autre, vous allez parler, même pour dire que j’ai tout raté ou que c’était ma faute avant. (Rires.) J’ai toujours vécu ça tranquillement. La période que j’ai vécue en passant de l’AC Milan à l’Inter (en 2010), c’était bien pire. »
L'Equipe