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PSG ; Une saison record sur le plan financier
Voilà un objectif atteint. Malgré un nouvel échec en Ligue des champions - élimination en huitièmes par le Real Madrid (1-0 ; 1-3) -, le PSG n'a jamais généré autant de recettes. Elles devraient flirter avec les 700 millions d'euros au 30 juin.
À l'heure où les Parisiens séjournent deux jours au Qatar afin de mener des opérations commerciales, retour dans le détail sur cette saison de tous les records économiques.
Sponsoring, une hausse significative
En 2021-2022, le PSG a été rejoint par 11 nouveaux partenaires (Gorillas, Crypto.com, Autohero, GOAT, Smart Good Things, Infinity Sports Water, Dior, Geekvape, PlayBetR, Volt, Big Cola), 14 si l'on ajoute ceux du handball, du e-sport et des féminines.
Si, dans le lot, il y a plusieurs contrats régionaux, d'autres sont mondiaux et lucratifs, à commencer par le dernier signé avec GOAT, qui va verser près de 50 M€ sur trois saisons. Ceux avec Autohero, Gorillas et Crypto.com vont rapporter de 3 à près de 10 M€ chacun par an. Celui avec l'entreprise de cryptomonnaie illustre l'impact de Lionel Messi sur le business parisien. Les discussions avaient débuté en amont des premières rumeurs de l'arrivée de la star argentine et se sont finalisées après la conclusion de celle-ci, avec un prix multiplié par plus de deux.
Au total, les revenus sponsoring vont progresser de 13 % cette saison et dépasser la barre des 300 M€ annuels, et même probablement les 310 M€.
Un record puisque la meilleure performance (295 M€) datait de l'exercice 2018-2019.
L'avenir s'annonce positif aussi puisque Qatar Airways va probablement prendre la place de All sur le maillot parisien pour une somme équivalente (entre 60 et 70 M€ par saison) ou légèrement supérieure.
Parions Sport, à partir du 1er juillet, va remplacer Unibet, comme L'Équipe l'a révélé le 8 mars, à un tarif (5 M€) là aussi supérieur.
Merchandising, l'effet Messi
Le septuple Ballon d'Or France Football a donné un coup de boost aux finances parisiennes. Le merchandising en a particulièrement bénéficié puisque le chiffre d'affaires de la saison passée (41 M€) a été réalisé en... une demi-saison. Le revers contre le Real a quelque peu ralenti la dynamique mais la saison n'en demeure pas moins très réussie : une progression d'environ 40 % est attendue par rapport à l'an dernier. Ce qui permettra au PSG d'empocher près de 60 M€, c'est-à-dire d'égaler ou même de dépasser son record de 2018-2019.
Une nouvelle fois, le PSG a vendu plus d'un million de maillots, dont 60 % floqués au nom de l'Argentin.
Il aurait pu en vendre bien plus (sans doute 1,5 M) si son arrivée avait été anticipée. Le PSG est l'un des clubs, avec Manchester United, qui vend le plus de maillots partout dans le monde. Le partenariat avec Jordan l'a fait basculer dans une dimension « sport et lifestyle ». À tel point que les ventes de maillot représentent moins de la moitié de ses revenus merchandising.
Jours de match, la belle affaire
Avec le sponsoring, les recettes « jour de match » connaissent un boom sans précédent puisque le PSG n'a jamais gagné autant d'argent dans ce domaine. Les deux dernières saisons ont été durement affectées par la pandémie. Cette saison, l'augmentation s'élève à 42 % par rapport à la dernière année de référence, 2019-2020, et cela représente 132 M€ de revenus, contre 93 M€ auparavant.
Le record absolu devrait ainsi être battu (115 en 2018-2019). La direction table sur une nouvelle hausse pour la saison prochaine. Son optimisme s'explique par le taux de réabonnement, mais aussi par une liste d'attente de plusieurs milliers de supporters.
Droits télé, le seul point faible
C'est le secteur où les revenus seront moindres, notamment ceux issus de la Ligue des champions. Cela s'explique par l'élimination en huitièmes de finale contre le Real Madrid. Le club de la capitale avait envisagé une demi-finale de C1 cette saison alors que, d'habitude, il se base plutôt sur un quart afin d'établir son budget de recettes. Ce dernier devrait être en dessous des 200 M€ (201,8 en 2020-2021), même si ses droits nationaux vont légèrement augmenter. De 50 M€ la saison passée en raison de la perte du titre aux dépens de Lille, ils atteindront 52 à 53 M€ en 2021-2022.
Sans oublier les revenus dits « autres », pour environ 40 M€, qui correspondent aux tournées et aux évènements (séminaires, concerts à partir de juin) au Parc des Princes hors jour de match.
Marc Armstrong, directeur des partenariats du PSG : « L'arrivée de Messi a joué un rôle d'accélérateur »« Malgré des résultats sportifs décevants, le business du club semble ne s'être jamais aussi bien porté... La stratégie du président était de parvenir à "décorréler" les résultats économiques des résultats sportifs. C'est indispensable pour que le club soit en mesure de financer des politiques sportives toujours ambitieuses. Après deux années de Covid, le PSG va réaliser une saison record économiquement. Lionel Messi est-il un facteur d'explication à cette réussite ? L'arrivée de Messi a joué un rôle d'accélérateur pour plusieurs négociations en cours et permis d'accroître un peu plus notre valeur de marque, dont nous observions déjà, depuis plusieurs années, l'attractivité avec la signature de All (Accor) et le renouvellement à long terme de Nike. Le club va certainement battre son record historique de revenus sponsoring. Pour la billetterie, la demande n'a jamais été aussi élevée. Le taux de renouvellement des abonnements a atteint près de 98 %. Le Parc des Princes est également devenu une expérience à vivre pour les touristes français ou étrangers présents à Paris. Parmi les revenus en hausse, il y a ceux liés à l'occupation du Parc des Princes en dehors des jours de match... C'est l'un de nos axes de développement prioritaires. Nous sommes très heureux de voir l'activité "séminaires" rencontrer un écho aussi positif. En un an, ce revenu a été multiplié par sept. Nous prévoyons une nouvelle hausse de 25 % pour 2022-2023. Et dès juin, les concerts vont revenir au Parc. » A. H.