Nasser al-Khelaïfi, le président du PSG, a provoqué une vive altercation à Santiago-Bernabeu après la défaite au Real Madrid mercredi soir (1-3), synonyme d'élimination de la Ligue des champions. En voici le récit.
Comme révélé, mercredi soir, par la journaliste de la chaîne de télévision espagnole Movistar +, Monica Marchante, Nasser al-Khelaïfi a bien été au coeur d'une vive altercation dans les couloirs du stade Santiago-Bernabeu, juste après la fin du huitième de finale retour entre le Real Madrid et le PSG (3-1).
Selon plusieurs témoins présents dans la tribune présidentielle du stade madrilène où le président du PSG avait pris place, ce dernier s'était déjà fait remarquer pendant la rencontre. Agité et nerveux, il aurait notamment critiqué à plusieurs reprises les décisions arbitrales.
Il a cassé le drapeau de l'arbitre assistant
Selon ces mêmes témoins, Nasser al-Khelaïfi, furieux et suivi de Leonardo, le directeur sportif parisien, a ensuite quitté sa place avant le coup de sifflet final. Avec l'intention de rejoindre rapidement le vestiaire des arbitres et d'aller s'expliquer avec Danny Makkelie, l'arbitre de la rencontre.
Dans les couloirs, sa colère était telle qu'il aurait hurlé et cogné contre les murs, une version des faits démentie formellement par l'entourage du dirigeant parisien. Dans son énervement, le président du PSG s'est alors trompé de pièce et est entré dans le bureau du délégué de terrain du Real Madrid, Carlos Megía Dávila, surpris par l'attitude du dirigeant parisien.
Puis, Leonardo et lui ont tenté d'entrer dans le vestiaire des arbitres, qui les ont repoussés, leur ont demandé de sortir et ont tenté de fermer la porte. À ce moment-là, Leonardo l'a retenue et l'a bloquée pour essayer de la maintenir ouverte. Dans le tohu-bohu, Nasser al-Khelaïfi, lui, dans un accès de colère, s'est saisi du drapeau d'un des arbitres de touche et l'a brisé en deux.
L'entourage d'Al-Khelaïfi dément formellement les menaces et les insultes
Une scène décrite dans le rapport rédigé par le délégué de l'UEFA, à l'issue de l'échauffourée, et cité par le quotidien madrilène Marca : « Le directeur sportif, le président du PSG et d'autres membres du staff étaient très agités, ils ont crié et parlé fort avec l'arbitre. Quand l'arbitre leur a demandé de s'en aller, ils ont bloqué la porte et le président a délibérément frappé le drapeau d'un des assistants et l'a brisé. »
Nasser al-Khelaïfi s'est alors rendu compte qu'un employé du Real Madrid était en train de filmer la scène avec son téléphone portable. Le président parisien lui a demandé à trois reprises d'arrêter de filmer. Voyant que son interlocuteur ne s'exécutait pas, il aurait, selon certaines sources, frappé la main du vidéaste pour l'empêcher de filmer et fait tomber au sol son téléphone. Au même moment, Leonardo, lui, aurait réclamé que la vidéo soit effacée. Du côté du PSG, on dément cette version des faits et on assure qu'un membre du club s'est seulement saisi de ce téléphone.
Quelles conséquences pour le dirigeant et le PSG ?
Les médias espagnols ont également rapporté que le président du PSG aurait menacé verbalement l'employé du Real Madrid, obligeant des membres de la sécurité du Real Madrid ainsi que des agents de police à intervenir. De son côté, l'entourage d'Al-Khelaïfi dément aussi formellement qu'il ait proféré la moindre menace ou insulte. Le président parisien et Leonardo, mécontents de l'arbitrage, auraient seulement voulu discuter avec l'arbitre avant que ce dernier ne leur ferme la porte au nez.
Le délégué UEFA présent sur place a réclamé la vidéo de l'altercation au Real Madrid. Selon des sources internes au club madrilène, elle a été envoyée à l'UEFA. Les dirigeants du Real se sont refusés néanmoins à la rendre publique pour ne pas ajouter de l'huile sur le feu et ne pas ternir davantage l'image de Nasser Al-Khelaïfi.
Désormais, il s'agit d'évaluer les conséquences de cette affaire. L'UEFA a ouvert une procédure disciplinaire à l'encontre de Leonardo et de Nasser al-Khelaïfi, par ailleurs membre du comité exécutif de la confédération européenne et président de l'association européenne des clubs (ECA). Le comportement des dirigeants parisiens pourrait-il entraîner des sanctions financières voire sportives pour le PSG ?
L'Equipe