Sur la lancée d'une année emballante en dépit du contexte sanitaire, la nouvelle saison de L2, diffusée en clair sur la chaîne L'Équipe, s'annonce alléchante et indécise.
La Ligue 2 s'apparente à un jeu d'ombres et de lumières permanent que les règles font souvent basculer du côté le plus sombre. L'an dernier, l'antichambre de l'élite avait rouvert ses portes en plein dénouement du « Final 8 » de la Ligue des champions. Et, cette année, la Deuxième Division reprend au moment du lancement des Jeux Olympiques, deux semaines à peine après la fin de l'Euro. Autant dire qu'il y a mieux comme timing. Mais démarrer dans l'ombre n'empêche pas de trouver la lumière, comme la saison dernière, captivante, l'a démontré.
Des prétendants à la pelle
Qui, un an en arrière, aurait pu prédire avec certitude les montées de Troyes, champion, et Clermont, son dauphin ? Les favoris étaient nombreux en début de saison et, finalement, deux des équipes les plus plaisantes ont triomphé. À deux jours de cette nouvelle rentrée, affirmer avec certitude qui seront les futurs promus est mission impossible : l'équation est complexe et dépend encore de plusieurs inconnues, dont le mercato - très calme pour l'instant - jusqu'au 31 août, soit après la sixième journée. Encore une fois, le Championnat s'annonce dense, homogène et serré, en haut comme en bas.
Une dizaine d'équipes, sans véritable tête d'affiche, peut prétendre aux premières places.
Il y a évidemment les relégués Dijon et Nîmes, le DFCO ayant des moyens et un effectif supérieurs à ses concurrents sur le papier (mais aucun succès lors de sa préparation) ; les revanchards Toulouse, Grenoble et le Paris FC, les trois derniers barragistes, qui ont tous changé d'entraîneur ; et une ribambelle d'autres prétendants (Auxerre, Sochaux, Nancy, Caen, Amiens, Guingamp, Ajaccio...), parmi lesquels le club des historiques, plus ou moins en forme. Et pourquoi pas une surprise : l'étonnant Rodez ? Le revenant Bastia ?
2+1, dernier appel
La lutte pour la montée s'annonce d'autant plus acharnée que cet exercice 2021-2022 sera le dernier à pouvoir se conclure par trois accessions. La saison suivante, le ticket de barragiste disparaîtra pour laisser place, en 2023-2024, à la Ligue 1 à 18 clubs. Seuls les deux premiers du classement auront ensuite la possibilité d'être promus (toujours directement, certes). Une donnée loin d'être négligeable.
Bancs mouvants et casting de choix
À l'image de la situation à l'étage supérieur, les bancs ont été particulièrement mouvants cet été en L2. Huit écuries ont changé de coach, dont de nombreux candidats au haut de tableau. On suivra attentivement le « Téfécé » version Philippe Montanier, successeur de Patrice Garande, remercié, mais aussi les destinées de Stéphane Moulin (Caen) et de Thierry Laurey (Paris FC), redescendus pour mieux remonter ?
Ajoutez à cela une bonne poignée de tauliers (Jean-Marc Furlan à Auxerre, Paul Le Guen au Havre, Philippe Hinschberger à Amiens, Olivier Pantaloni à Ajaccio...), une paire de novices étrangers (l'Allemand Daniel Stendel à Nancy et le Suisse Maurizio Jacobacci à Grenoble) ou encore une valeur montante (Stéphane Dumont à Guingamp) et vous obtenez un casting de choix. « Naturellement, ça rend la Ligue 2 attirante, se réjouit Hinschberger (562 matches à son actif, le record en activité), passé de Grenoble à Amiens cet été. Tant mieux ! On s'enrichit contre les grosses équipes et les gros coaches. À nous, aussi, d'amener notre patte et notre écot pour prouver qu'on n'est pas dans un Championnat de bas étage. »
En clair, moins obscur
En plus de bénéficier du retour du public et d'un calendrier moins chargé, la Ligue 2 a droit à une grande nouveauté : la retransmission en clair du multiplex du samedi soir (19 heures) sur la chaîne L'Équipe, grâce à un partenariat noué avec Amazon, détenteur de 80 % des droits de la L2. Cet accord arrange et ravit tout ce petit monde, des diffuseurs au public, en passant par les clubs. David Linarès, l'entraîneur de Dijon, confirme : « C'est un bon coup de projecteur sur une division qui n'est pas toujours exposée à sa juste valeur. » Chasser l'ombre, toujours.
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