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Krépin Diatta, l'ailier droit de l'AS Monaco de nouveau battue à Rennes samedi soir (0-2) et désormais sixième de Ligue 1, pointe du doigt le comportement de certains de ses équipiers.
Entré en jeu à vingt minutes de la fin de Rennes-Monaco, samedi soir (0-2), Krépin Diatta (24 ans) avait encore du jus, au coup de sifflet final. Alors que ses équipiers préféraient se murer dans le silence, l'ailier droit international sénégalais (24 ans, 31 sélections et 2 buts) a dit tout haut ce que beaucoup d'observateurs pensent tout bas : les Monégasques ont lâché, en cette fin de saison.
« Quel sentiment prédomine chez vous, après cette nouvelle défaite ?
La déception et la honte. C'est normal d'avoir honte. Sinon, cela signifie que le maillot de Monaco n'est pas fait pour toi. Cela fait six matches importants que l'on n'arrive pas à faire la différence, en sachant l'importance de ces matches-là. Si on en perd quatre, comme c'est notre cas, on ne peut pas prétendre à terminer la saison dans le top 4. Ce n'est pas possible.
C'est cela qui vous met en colère ?
Oui, et c'est normal. Au regard de notre effectif, on doit être européen, en fin de saison. Au lieu de cela, on saute encore une autre étape et on se retrouve sixièmes de Ligue 1, à une journée de la fin du Championnat. On peut même terminer la saison en étant septièmes. Il y a quatre, cinq mois de cela, tout le monde parlait de nous. On se battait même pour finir deuxièmes. Mais on n'arrive pas à gérer ce que l'on doit gérer. Donc, on n'a pas fait ce qu'il fallait.
« Après tout ce que l'on a fait pendant cinq mois, ce n'est pas normal de se laisser balader sur les six derniers matches »
Comprenez-vous la colère de vos supporters, qui ont demandé à vous parler, au coup de sifflet final ?
Leur réaction est normale. Il n'y a rien à dire. On n'a vraiment pas un mot à dire. Ils ont raison sur tous les plans. C'est ça qui est dommage parce que ce sont des gens qui se déplacent tout le temps au stade pour nous voir jouer, ils nous donnent de la force et c'est comme cela, qu'on les remercie. Ils méritent mieux.
Souffrez-vous d'un problème physique ?
Combien d'équipes jouent la Coupe d'Europe et le Championnat, en France ? C'est un avantage ici, de jouer tous les trois jours car cela te donne le rythme par rapport aux autres. Ce n'est donc pas ça, le problème. On a dormi sur nos lauriers et voilà le résultat.
Est-il mental ?
Oui, je pense que c'est dans les têtes. Actuellement, tous les joueurs sont fatigués. Mais tu as la volonté de tout donner, tu peux y arriver. J'espère pour ne pas sortir... (Il marque une pause) déjà c'est la honte. Il faut faire le travail, samedi prochain (Monaco recevra Toulouse, au stade Louis-II). Sinon, ce sera une catastrophe. Après tout ce que l'on a fait pendant cinq mois, ce n'est pas normal de se laisser balader sur les six derniers matches.
« On avait notre destin entre nos mains et on a tout lâché. Tout gâché »
Faut-il s'attendre à une explication entre joueurs, cette semaine ?
Tout le temps, on se parle, à l'entraînement, en match, et rien ne change. Tu vas dire quoi ? Au moins, à Rennes (0-2, samedi soir), c'est un peu mieux. On s'est battus. On voulait quelque chose. Ce n'est pas comme à Lyon (1-3, le 19 mai), où on a abandonné.
Certains d'entre vous ont lâché ?
Sur nos six derniers matches, on ne peut pas dire que tout le monde tire dans le même sens. On a tout gâché et abandonné au moment où il ne fallait pas. On avait notre destin entre nos mains et on a tout lâché. Tout gâché. Ne pas être européen serait plus qu'un échec. Je n'ai pas les mots pour l'exprimer. Quoi que l'on dise, on a vraiment baissé les bras. Et c'est ça qui est dommage (il insiste).
L'AS Monaco peut-elle encore sauver sa saison ?
On va essayer de faire le job, samedi prochain, et on verra ce que cela va donner. Si on va réagir ou continuer à dormir. Déjà que c'est la honte, vaut mieux que l'on fasse le travail. »