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On a pris l'avion avec John Textor, le propriétaire de l'OL
L'OL a vécu une soirée noire, samedi, face à Strasbourg (1-2), pour la première en tant que propriétaire de l'Américain John Textor au Groupama Stadium. Dimanche matin, on a croisé l'homme d'affaires par hasard. Un peu inquiet, peut-être, mais très impliqué. C'est bien la peine d'être millionnaire et de prendre le vol Easyjet du matin de Lyon-Saint-Exupéry pour Londres-Gatwick, un dimanche.
Ce n'est pas l'idée que l'on se faisait du nouveau propriétaire de l'OL, John Textor, et c'est pourtant là qu'on l'a retrouvé, ce dimanche, au premier rang du vol pour Gatwick, ce qui était au moins le signe qu'il a choisi de payer un supplément.Ce n'est même pas la nouvelle défaite de l'OL face à Strasbourg (1-2), samedi, qui l'a poussé à des économies préventives en songeant à la fragilité de son investissement : Textor confesse l'habitude des vols commerciaux depuis une liquidation de l'une de ses anciennes entreprises, à l'issue de laquelle il avait mesuré ce que lui avait coûté son avion privé.
Il se rendait à Londres pour le court déplacement à Chelsea de Crystal Place, dont il est actionnaire minoritaire, et puisque le hasard a aussi bien fait les choses en nous plaçant si près de lui, autant se présenter et engager le dialogue. Il se dégage de cette conversation une chaleur américaine, artificielle et agréable, mais pas seulement. Il y a comme une curiosité face à quelqu'un qui était au Groupama Stadium samedi soir, et qui sait tout de la croix qu'il porte.
John Textor, propriétaire de l'OL« Il est évident que le doute et la négativité des fans ont eu un impact sur les joueurs
À la question portant sur son inquiétude après une soirée pareille, marquée par une nouvelle défaite face à un mal classé (16e) et par l'atmosphère insurrectionnelle du stade, il répond : « Je l'ai dit à Jean Michel (Aulas), cela me rappelle ce que j'ai pu vivre au Brésil (à Botafogo, dont il est également propriétaire depuis un an). Il est évident que le doute et la négativité des fans ont eu un impact sur les joueurs, quand vous voyez toutes nos occasions... C'est comme dans les sports d'adresse et de relâchement, comme au tir à l'arc : pour toucher sa cible, il faut être parfaitement calme. Et c'est ce calme qui nous a manqué sur nos occasions, samedi soir. »
Il reconnaît que sa première en tant que propriétaire au Groupama Stadium aura été « une soirée étrange ». Il a visiblement entendu tous les slogans, ou on les lui a expliqués, et son discours n'est pas très différent de celui de Jean-Michel Aulas, notamment au sujet de Vincent Ponsot, directeur général de l'OL, « qui est très important pour nous ».Il confirme qu'il apprécie beaucoup Jean-Michel Aulas (« J'ai énormément à apprendre de lui »), et quand on lui demande s'il faut déjà préparer la saison suivante, ou si celle-ci peut encore être sauvée, il répond : « Attendons la mi-février pour répondre à cette question. Regardons si on peut encore se relancer d'ici à la fin du mercato ».
John Textor, propriétaire de l'OL« On a beaucoup de jeunesse, mais c'est une équipe qui n'est pas assez méchante, pas assez impitoyable
A priori, il va faire comme si c'était encore possible, puisqu'il devrait accéder au désir de Laurent Blanc de recruter un peu d'expérience. L'entraîneur lyonnais veut notamment un numéro 6 un peu méchant, et son propriétaire pose le même diagnostic : « On a beaucoup de jeunesse, mais c'est une équipe qui n'est pas assez méchante, pas assez impitoyable ».
Un joueur dans la ligne de mire de John Textor et Laurent Blanc
John Textor, qui va de nouveau traverser l'Atlantique ces prochains jours, pense être de retour à Lyon « dans trois semaines environ ». Mais il pourrait se déplacer en Europe dans l'intervalle, dans le cadre du mercato lyonnais. Il révèle, entre le débarquement et le contrôle des passeports : « Il y a un joueur que j'aimerais beaucoup faire venir et que Laurent Blanc et Bruno Cheyrou (directeur du recrutement) ont identifié depuis longtemps. Il est possible que j'aille le voir, parce que je pense que la démarche de me déplacer peut compter pour le convaincre ».Ce qu'il ne sait pas, c'est que ce mystère, sur les réseaux sociaux, va provoquer une vague de vannes des supporters lyonnais sur le retour de Jérémy Toulalan (39 ans) ou de Steed Malbranque (43 ans). Mais l'Américain en apprend de plus en plus sur l'environnement de l'OL, et vite : samedi soir, c'était un cours accéléré.
L'Equipe