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Le parcours surprenant de John Textor
Qui est John Textor, propriétaire entre autres de Botafogo et du RWD Molenbeek, qui pourrait intégrer l'actionnariat d'OL Groupe ? À 56 ans, l'homme d'affaires américain John Textor pourrait intégrer l'actionnariat d'OL Groupe via le rachat des parts de Pathé (19,38 %) et IDG Groupe (19,85 %).
Tout a commencé sur les plages de Floride...
Prince du skateboard en FlorideNé en 1965 dans le Missouri, le très jeune et très blond John Textor a été à la fin des années 1970 l'une des figures prometteuses du skate board freestyle en Floride, intégrant la fameuse équipe « The Sims Skateboarders » qui dominait des compétitions très populaires à l'époque. Spécialiste du freestyle, il aurait été, selon l'ouvrage de référence A Secret History of the Ollie, de Craig Snyder, « l'un des rares à avoir surpassé l'octuple champion du monde Rodney Mullen ». Une grave blessure à la tête a mis fin à sa carrière au milieu des années 1980.
Gourou de la réalité virtuelle à Hollywood
En 1996, devenu homme d'affaire, cet héritier de la richissime famille d'origine française DuPont de Nemours reviendra aux sources en rachetant « Sims Snowboards ». À 56 ans, John Textor a fait fortune dans la production d'outils technologiques autour de la réalité virtuelle, dont il est présenté comme l'un des gourous à Hollywood, et des effets spéciaux pour le cinéma. Pionnier des hologrammes (Mickael Jackson, Tupac Shakur, Abba), on lui doit également L'étrange histoire de Benjamin Button pour lequel il a décroché l'Oscar des effets visuels en 2008 via sa compagnie Digital Domain. Même succès ensuite pour sa société, Facebank, dans le streaming OTT spécialisée dans le sport (plateforme FuboTV).
Benfica et Newcastle lui ont dit non, Crystal Palace oui
Au printemps et à l'été 2021, John Textor, qui a ouvert l'académie FC Florida en 2008, a d'abord essuyé deux échecs dans sa tentative d'investir dans le football européen : à Newcastle, Brentford, Watford puis à Benfica (25 % des parts) en juillet 2021. Un mois plus tard, il devenait co-actionnaire de Crystal Palace (18 % des actions), club de Premier League dont Patrick Vieira est l'entraîneur. Dans la banlieue de Londres, il est au côté d'un autre investisseur américain, le milliardaire David Blitzer, candidat au rachat de l'AS Saint Etienne, le rival historique de l'OL.
À Botafogo, il tweete comme Aulas
En janvier 2022, John Textor, a racheté, via son fonds Eagle Holdings, 90 % des actions de Botafogo, l'ancien club de Garrincha, qui venait d'assurer sa remontée dans l'élite brésilienne. Selon les médias locaux, il investirait 400 millions de réals (environ 62 millions d'euros) sur sept ans. Textor a appelé d'entrée au réalisme : « J'ai entendu des commentateurs dire qu'un début réussi serait d'obtenir une qualification en Copa Sudamericana. Je pense que ce sera un bon début si nous ne sommes pas relégués. »À l'instar de Jean-Michel Aulas, il est un acharné de Twitter et s'adresse aux supporters pour leur annoncer les recrues, leur demander un peu de patience après des résultats mitigés, ou crier au scandale malgré la victoire, comme après un penalty accordé injustement à l'Inter Porto Alegre, dimanche : « C'est une honte ! On doit nettoyer le football brésilien. Savio Pereira Sampaio, vous devez abandonner (l'arbitrage) pour le bien de notre sport. »Il lui arrive d'être plus léger comme lorsqu'il a commenté une photo le montrant en train de jongler laborieusement. « Coach Lucio Flavio a pris sa première bonne décision en ne sélectionnant pas ce gros gringo parmi l'effectif », avait-il plaisanté mi-février, provoquant les sourires amusés d'une partie de ses 88 000 followers.
À Molenbeek, il a conservé le président
Au lendemain de son rachat de Botafogo, John Textor devient le nouveau propriétaire et actionnaire majoritaire du RWD Molenbeek, club de D2 belge, dont il détient 80 % des parts. Mais il maintient en place le président Thierry Dailly, qui conserve les 20 % restants et a relancé le club en 2014. Une stratégie qui ne semblait pas être celle qu'il envisageait au départ pour l'OL. L'un des premiers à avoir fourni des garanties, il s'était montré dans un premier temps peu enclin à conserver Jean-Michel Aulas dans un rôle opérationnel après le rachat. Il a dû se montrer moins intransigeant pour rester dans la course.
L'Equipe