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Bosz démâte
Les choix surprenants de l’entraîneur lyonnais, en première période, ont participé à couler l’OL, hier, mais il n’est pas le seul responsable. DE NOTRE ENVOYé SPéCIAL
VINCENT DULUC MONACO – Même pas une semaine. L’état de grâce de l’OL et de Peter Bosz, après la victoire sur l’OM (2-1), mardi soir, aura duré quatre jours. Après avoir pris 10 points sur 12 en 2022, les Lyonnais ont été balayés à Louis-II (0-2), dans des proportions que le score cache et on ne sait pas quel défaut majeur cela révèle à nouveau chez l’entraîneur de l’OL, une faute dans la composition d’équipe ou alors ses faiblesses motivationnelles. Si on l’ignore à ce point, c’est aussi parce que ses explications, après-coup, ont laissé perplexe.
On a cru voir, longtemps, le même système que celui qui n’avait pas marché en première période contre l’OM, parce que Gusto et Emerson occupaient encore des positions qui ne sont pas les leurs et parce que Dubois semblait naviguer entre l’axe et le côté comme un troisième défenseur central, complètement martyrisé par Sofiane Diop. Mais, après coup, Peter Bosz a surpris la moitié de l’assistance en affirmant que l’OL avait joué à quatre (« Diop, c’était l’homme de Léo », tranchera-t-il à propos de son capitaine) et qu’il ne comprenait pas la remise en cause de son système : « Je m’attendais à beaucoup de questions, mais pas à celle-là. À mon avis, ça n’a rien à voir. C’est juste qu’on n’a pas gagné un duel, que chaque ballon derrière la défense était dangereux et que sans Anthony Lopes on aurait pris cinq ou six buts. »
Soit il s’est trompé dans son onze, soit il n’arrive pas à entretenir l’appétit de ses joueurs
Par-delà le système, son équipe de départ a fait naufrage, les options Gusto et Emerson au milieu n’ont servi à rien et se priver de Ndombele au moins, voire de Faivre, pour commencer, n’avait pas beaucoup de sens, alors que Cherki, blessé à un pied en fin de match, aura été le seul titulaire disponible écarté après le match de mardi. Si ce n’était pas l’organisation, c’était autre chose. Mais quoi ? « Avant le match, j’ai essayé de dire aux joueurs que la victoire sur l’OM ne voulait rien dire et que le match d’aujourd’hui était important, a encore glissé l’entraîneur lyonnais. Je n’y suis pas arrivé. »
En résumé, soit il s’est trompé dans son onze de départ, soit il n’arrive pas à préparer psychologiquement son équipe et à en entretenir l’appétit, soit les deux. Et, dans tous les cas, l’OL est ce matin à 8 ou 9 points du podium et l’incapacité des Lyonnais à enchaîner inquiète, avant Nice, Lens et Lille, ses trois prochains adversaires. Le fait même que Monaco se soit créé cinq occasions nettes dans le premier quart d’heure souligne à quel point l’OL n’était pas prêt à jouer ce match pourtant décisif pour son avenir.
Mauvaise composition d’équipe, mauvaise approche du match et faillites individuelles spectaculaires : le combo des soirées à l’envers était parfaitement réuni pour l’OL et il est difficile de ne pas montrer du doigt quelques leaders présumés. Boateng ne semble toujours pas un chef de défense et on sent bien que chaque latéral préférerait jouer du côté de Lukeba, Thiago Mendes a confirmé son incapacité à jouer deux bons matches de suite, Dembélé a rappelé qu’il marquait mieux les esprits et les buts quand il sortait du banc et Paqueta, l’ancien magnifique, semble traîner sa peine. Il sait bien qu’il est soupçonné de n’être plus vraiment là, de vivre mal le départ de Juninho et d’anticiper son transfert, mais l’ancien candidat au titre de meilleur joueur de Ligue 1 ne crée rien et n’est même pas juste techniquement.
Alors Peter Bosz a raison, ce n’est pas le système, ou pas seulement le système. Mais, en dehors de la bonne entrée de Tanguy Ndombele, l’OL a perdu à peu près tous les motifs d’espoir qui l’accompagnaient depuis mardi. Le revoilà à l’heure de l’urgence.
L'Equipe