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Entraîneur perdu, équipe sans cap : l'OL fonce vers la L2
Les Lyonnais ont enregistré leur septième défaite de la saison sans vraiment combattre, dimanche, contre des Lillois trop supérieurs et désormais proches du podium. Fabio Grosso semble perdu, comme son équipe, qui file vers la Ligue 2.
Après avoir vu ça, on peut se dire que la victoire de l'OL à Rennes (1-0), avant la trêve, n'était qu'un accident. Baladés par des Lillois qui n'ont pas eu besoin de trop forcer leur talent, dimanche au Goupama Stadium, les hommes de Fabio Grosso sont revenus à leurs standards et se sont remis à faire ce qu'ils réussissent le mieux cette saison : perdre des matches de foot.
Il était pourtant à craindre qu'un pénible succès face à des Bretons en crise et qui jouaient à 10, il y a deux semaines, n'était que l'illusion d'un espoir. Car avec si peu d'idées dans son jeu et si peu de qualité dans ses rangs, l'OL n'en a probablement aucun et fonce droit vers la Ligue 2, son seul horizon envisageable à ce niveau de performance.
Ce dimanche, les Lyonnais ont encore à peu près tout fait à l'envers, dans le sillage de leur entraîneur qui continue de chercher quelque chose qu'il ne trouvera jamais, en changeant constamment son équipe. Après avoir envisagé de laisser Alexandre Lacazette sur le banc au coup d'envoi, Grosso avait finalement titularisé son capitaine. Mais c'était pour mieux sortir le meilleur buteur de la saison passée à la pause, ce qui est un choix étonnant lorsqu'il y a deux buts à remonter.
Car en face, les hommes de Paulo Fonseca avaient fait ce qu'il fallait : du jeu combiné dans les petits espaces, des renversements vers des dribbleurs isolés et deux jolis buts, par Jonathan David bien servi par Yusuf Yazici (27e) et Tiago Santos, d'une frappe limpide en lucarne (32e). La taupe de Lyon, la vraie, a même empêché le Turc de porter le score à 3-0, après une relance catastrophique de Sinaly Diomandé (39e).
L'avenir de Grosso sera mis sur la table si rien ne change
Le défenseur ivoirien a passé son temps à faire un peu n'importe quoi, mais il n'a pas été le seul, loin de là, ce qui est le plus inquiétant. Grosso fait beaucoup travailler ses joueurs pendant la semaine, mais c'est donc à se demander sur quels aspects, tant cette équipe ne montre aucun progrès d'un match à l'autre. Le match de dimanche a opposé des Lillois qui savaient ce qu'ils avaient à faire face à onze Lyonnais qui n'en avaient aucune idée, le constat était flagrant, et l'avenir du coach de l'OL sera très bientôt mis sur la table si rien ne change radicalement.
Des « olé » du public lyonnais contre sa propre équipe
Avec un onze de départ inédit et encore trois changements à la pause, Grosso donne l'impression de tout tenter pour trouver ce qui marche et, surprise, rien ne marche, puisqu'une équipe de football a besoin d'un minimum de continuité pour exister collectivement.
Face au LOSC, l'OL a quand même connu un momentum : il a duré environ trois minutes trente secondes, peu avant l'heure de jeu, durant lesquelles Tino Kadewere (58e) et surtout Mama Baldé (57e, 60e) ont vendangé trois immenses occasions. L'ex-Troyen a mis une tête au-dessus du but vide à 2 mètres, avant de ne pas profiter d'un cadeau plein axe d'Angel Gomes, et on voit à peu près où les qualités d'un attaquant recruté à un club de L2 peuvent mener l'OL.
Un indice : ce ne sera pas en Coupe d'Europe. Dans ce moment de légère euphorie devant le virage nord, Grosso a alors encore désarçonné tout le monde en sortant un attaquant (Kadewere) pour un défenseur (Lovren). À cinq derrière plutôt qu'à quatre, les conséquences étaient connues : il n'y a plus eu d'occasion pour l'OL, qui n'a même pas pressé, se limitant à attendre son adversaire en acceptant son triste sort, sous les « olé » de son propre public.
Les Nordistes n'ont pas fêté plus que ça ce succès logique, comme s'ils s'y attendaient. Rémy Cabella aurait pu lui donner plus d'ampleur (89e), mais l'essentiel est fait, avec 3 points pris chez la lanterne rouge qui replacent le LOSC au pied du podium. À Lyon, les raisons de vibrer ne concernent plus le football, mais le reste, et les supporters ont été émus deux fois, ce dimanche : avant le match lors de l'hommage à Gérard Collomb, l'ancien maire décédé samedi, et quand Samuel Umtiti est entré sur la pelouse à quelques secondes de la fin, un maillot des Dogues sur les épaules.