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Échéances de paiement sur les transferts, mercato de janvier pour l'OL... la DNCG attend John Textor
Recalé par la DNCG l'été dernier, John Textor a promis un recrutement spectaculaire en janvier, en s'imaginant libéré de tout contrôle. Mais il lui faudra repasser devant le gendarme financier du football, fin octobre ou début novembre.
L'OL ne se contente pas d'occuper la dernière place de la Ligue 1, à 4 points du barragiste, pour faire parler de lui en ce moment. Le communiqué de John Textor, dimanche, dans la foulée de la défaite à Reims (0-2), et la promesse du nouveau patron lyonnais d'effectuer un recrutement d'envergure au prochain mercato d'hiver, ont ramené à la surface les souvenirs de l'été dernier, lorsque l'Américain avait été retoqué par la DNCG pour n'avoir pas présenté 60 M€ en fonds propres sur le compte du club.
Textor a toujours plaidé l'incompréhension culturelle, et argué qu'il avait immobilisé cette somme sur un compte au Brésil, dans une banque répertoriée au Nasdaq. Mais en appel, il n'aura pas présenté de solution différente, et cela restera l'une des raisons de la décision de la DNCG d'encadrer les transferts et la masse salariale de l'OL.
Depuis, deux événements sont survenus. D'abord, le recrutement d'Ernest Nuamah pour 25 M€, une somme que l'OL n'avait pas le droit de débourser. C'est donc Molenbeek qui a officiellement acheté l'ailier ghanéen de Nordsjaelland, et qui l'a prêté à l'OL, en payant en une seule fois un transfert qui représente plus de deux fois le montant de son budget. Alertée par plusieurs clubs français, comme annoncé hier sur le site L'Équipe, la FIFA va enquêter sur ce tour de passe-passe que la DNCG n'a guère apprécié mais n'a pas sanctionné.
L'autre événement, donc, est la promesse lyonnaise d'un mercato prolifique cet hiver. Dans son communiqué dominical, John Textor annonçait aux supporters lyonnais : « Comme vous le savez, en janvier, nous n'aurons aucune limite en matière de gouvernance sur notre capacité à renforcer l'équipe. » La gouvernance en question est-elle la DNCG ou Eagle Football, la maison mère qui possède l'OL, Botafogo, Molenbeek et 46 % de Crystal Palace ?
Les échéances de paiement, une question centrale
S'il s'agit de la DNCG, comme on peut le penser, tout n'est peut-être pas aussi simple car elle pourrait maintenir les sanctions prises cet été. Le patron de l'OL va prochainement se présenter à nouveau devant l'instance de régulation financière du football français, fin octobre ou début novembre, alors que la perspective d'une quatrième saison sans Europe en cinq ans risque de ne pas rendre la DNCG très optimiste face au dossier lyonnais. La question centrale sera de connaître les échéances de paiement, c'est-à-dire la part des transferts de Bradley Barcola (45 M€ + 5 M€ de bonus) et de Castelo Lukeba (34 M€, bonus compris) qui a déjà été versée au club, ou qui le sera avant le 30 juin prochain, car les promesses de vente d'OL Reign n'ont toujours pas été suivies d'effet, la banque Raine devant choisir un acheteur avant fin décembre.
De même, le désir de Textor de vendre la participation d'OL Groupe dans la salle de spectacles LDLC Arena, qui se dresse désormais en face du Groupama Stadium (« Je me fiche du basket, ça ne m'intéresse pas », a-t-il déclaré plusieurs fois), et dont le modèle économique repose sur les concerts et l'événementiel, pourra difficilement libérer des fonds propres à court terme.
Dans sa communication, en privé, Textor estime qu'il ne se débarrasse pas des actifs, mais redéfinit le périmètre des dettes. En moins d'un an à la tête de l'OL, il aura tout de même mis en vente, ou annoncé son intention de le faire, la LDLC Arena, la plus grande salle de spectacles de la région, OL Reign, la franchise américaine, et OL féminines, la meilleure équipe européenne de ces dix dernières années. Il n'y a pas que la dernière place de l'OL en Ligue 1 pour annoncer la fin d'un empire.