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Pourquoi Laurent Blanc attend encore plus de Rayan Cherki à Lyon
Le jeune Lyonnais, qui vient de fêter ses 20 ans, est le principal créateur du jeu de l'OL, en ce début de saison. Mais Laurent Blanc, qui en a fait un titulaire depuis janvier, aimerait le voir marquer plus.
Dans la vraie vie, avec ses 20 ans fêtés il y a dix jours, Rayan Cherki est encore un môme. Dans le football, il est toujours un espoir, mais un peu plus que cela, déjà, du haut de ses 104 matches pros avec l'OL, et d'une influence grandissante. Dans ce monde imparfait qu'est le jeu de l'OL, il est celui qui fait des choses que les autres ne savent pas faire, mais pas toujours, et celui qui fait la différence, mais pas assez souvent, peut-être.
Il est aussi celui qui joue tout le temps, ce qui n'était pas le cas avant l'arrivée de Laurent Blanc, celui dont le contrat a été prolongé automatiquement en fin de saison dernière, lui offrant un salaire supérieur à 300 000 euros, et celui qui a décidé de ne pas partir, cet été, malgré les offres. Depuis le début de l'année, le PSG est venu deux fois aux nouvelles, Chelsea l'a approché pendant son Euro Espoirs réussi, à titre individuel, West Ham continue d'insister, ainsi que Newcastle et Aston Villa.
Mais Cherki jouera au moins une saison encore dans le club qui est le sien depuis qu'il a sept ans : il considère qu'il sort de sa première demi-saison pleine, qu'il attendait cette continuité depuis longtemps, et que sa relation avec Laurent Blanc, qui maintient tout à la fois sa confiance et son exigence, continuera de l'aider à se développer, après des mois difficiles avec Peter Bosz, qui ne croyait pas en lui.
L'entraîneur lyonnais a passé du temps et de l'énergie à le faire grandir et à le recadrer, mais il est sans doute arrivé à quelque chose. « On n'a pas fait que de mauvaises choses, observe-t-il. On a développé les jeunes. Regardez Bradley Barcola, s'il était parti en Suisse en janvier, personne ne l'aurait remarqué, ou très peu... »
Pendant un moment, Cherki, joueur axial naturel, s'est accroché à ce poste, mais autour de lui, on souligne qu'il se fixe moins de barrières, qu'il a obtenu une certaine liberté même en jouant sur le côté, en Espoirs avec Sylvain Ripoll comme à l'OL avec Blanc, et que cela lui permet aussi de gagner en volume physique.
C'est l'une des transformations visibles de son jeu : il presse mieux, met plus d'intensité dans ce qu'il fait. Axe ou côté ? « Il est souvent axial, quand même, tranche Blanc. Et, paradoxalement, son meilleur match avec Lyon, c'était à Toulouse (1-2, le 14 avril) la saison dernière, où il avait joué une mi-temps à gauche et une mi-temps à droite. » Dans les moments où il épure son jeu, il allume souvent la lumière.
Mais Laurent Blanc a une idée assez nette de l'axe principal de progression : « L'efficacité, qui rime souvent avec simplicité. C'est un joueur qui peut être très simple, parce qu'il voit le jeu, et qu'il est facile techniquement, avec une aisance égale du pied droit et du pied gauche. Mais il doit être efficace, ce dont on lui a beaucoup parlé la saison dernière, et qu'il a peut-être oublié pendant les vacances. Un joueur comme lui doit marquer, faire des passes décisives. On ne peut pas se contenter de tout ce qu'il y a avant les statistiques et qui te fais frissonner : à la fin, il manque quelque chose. »
Paradoxalement, il a de bonnes statistiques en équipe de France Espoirs (15 sélections, 6 buts). Mais en l'absence d'Alexandre Lacazette, Laurent Blanc accueillerait favorablement un peu d'aide, ce dimanche soir, à Nice.