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L'OL vit un début de saison déjà cauchemardesque en Ligue 1
Une boulette, trois contres, un quasi néant collectif face à Montpellier, deux défaites en deux matches : l'OL est déjà en crise, dans le droit fil d'un été raté, depuis l'arrivée de John Textor.
Deux défaites pour commencer, face à deux équipes qui n'ont pas la même ambition, Strasbourg (1-2) et Montpellier (1-4), un match complètement à l'envers, pour le retour au Groupama Stadium, samedi, une semaine après une entame plus prometteuse en Alsace, et déjà l'odeur de la crise, à tous les étages : ce n'était pas l'idée, quand John Textor, avec l'argent de ses amis d'Eagle Football, a écarté Jean-Michel Aulas et repris le contrôle de l'OL, en mai dernier.
Mais il y a dans l'air quelque chose d'une continuité inquiétante, après un été à l'envers, qui a vu la nouvelle direction du club geler les pistes de recrutement de l'ancienne équipe, forcément, manquer son examen devant la Direction nationale du contrôle de gestion (DNCG) en prétextant qu'elle voulait garder les jeunes, pour finalement vendre Castello Lukeba à Leipzig (35 M€, bonus compris), et effectuer le recrutement le moins cher du club depuis dix ans.
Il y a, sur le terrain, une équipe lyonnaise qui devrait se comporter autrement, même quand plusieurs titulaires sont absents (Anthony Lopes, Clinton Mata, Dejan Lovren, Corentin Tolisso). La manière dont elle a perdu pied, samedi, face à Montpellier, au fil d'une boulette de Rémy Riou et de trois contres de cadets, dont deux sur un corner lyonnais, est assez sidérante. Le 4-2-3-1 a laissé l'OL en déséquilibre trop souvent, mais dans ces proportions, il est difficile de prétendre qu'il s'agit de la défaite d'un système.
Et le rouge direct d'Alexandre Lacazette, qui a sanctionné une intention bien plus que la brutalité ou la dangerosité (80e), dessine des jours plus difficiles encore, puisque c'est lui qui a marqué, samedi, reprenant ses habitudes du printemps. Après deux journées, d'ailleurs, l'OL a marqué deux buts sur deux passes décisives de Saël Kumbedi : cela non plus, ce n'était pas forcément l'idée.
Il y a des absents, et Bradley Barcola n'est pas très présent. « On lui a mis un peu le ver dans le fruit », glisse Laurent Blanc, à propos de son jeune attaquant que le PSG veut attirer, et qui a enchaîné l'Euro Espoirs derrière une énorme moitié de saison. La vérité est que l'entraîneur lyonnais n'avait pas un seul joueur sur le banc capable de changer un match, en ce moment. On a vu pour la première fois Ainsley Maitland-Niles, mais à ce niveau de forme, ce n'était peut-être pas nécessaire. L'Anglais est la preuve que le grand virage de la data attendra, et que John Textor est très influencé par les gens de Crystal Palace, le seul club de la galaxie Eagle qui n'écoute pas son avis.
Il y a, enfin, Laurent Blanc. Il est probable que cette entame ratée le fragilise, mais il est encore plus probable que son éventuel départ, si Textor devait afficher le même niveau de patience que dans ses autres clubs, ne changerait pas grand-chose. Blanc n'a peut-être pas toujours la solution, mais il n'est pas le problème. L'entraîneur lyonnais a constaté une fois de plus la jeunesse de son effectif, samedi, continué d'espérer du neuf (« tout dépendra de ce qui va se passer avant le 31 août, même si je n'attends pas cinq ou six joueurs »), et il a mis le doigt, en appuyant assez fort, sur le décalage entre ce qu'il avait préparé, au printemps, et ce qui est advenu, pendant l'été : « On avait tout déterminé, mais on n'avait pas anticipé la décision de la DNCG... »
Au micro d'Amazon Prime, il a encore montré une maîtrise incertaine du troisième degré et du sarcasme, au point de répondre « l'entraîneur » à la question de Virginie Sainsilly qui lui demandait ce qu'il fallait changer. En conférence de presse, quand on lui a demandé s'il s'imaginait au centre des turbulences, il a été tranchant : « À votre avis ? Dites la vérité. Dites-le. Quand on ne fait pas les choses, quand on ne les fait pas au bon moment, ou en retard, parfois on passe au travers, parfois on paie l'addition. Je la paierai, l'addition, mais je suis droit dans mes bottes. Je ne dis pas que je suis responsable de rien, mais je ne suis pas responsable de tout. » L'une des vérités auxquelles il fait allusion, peut-être, est que l'OL ne s'est pas renforcé, et s'est peut-être même affaibli, au lendemain d'une saison qu'il a terminé à la septième place. Une autre vérité, encore, est que l'OL va jouer à Nice, dimanche prochain, et recevoir le PSG (le 3 septembre) sans Lacazette, probablement, et que son été à l'envers n'est pas fini.