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SOS Racisme appelle l'OL à "prendre ses responsabilités" et "faire le ménage" dans ses tribunes
Le secrétaire général de SOS Racisme, Hermann Ebongue, appelle l'OL à agir après les violences et les insultes racistes proférées à l'encontre d'un supporter de l'OM dimanche soir. Il confirme aussi que l'association se portera partie civile.
L'OL est prié de "faire le ménage dans ses tribunes" par SOS Racisme. Le secrétaire général de l'association, Hermann Ebongue, exhorte le club lyonnais à agir après les violences et les insultes racistes dont a été victime un supporter de l'OM ce dimanche soir au terme de l'Olympico remporté par les Marseillais (2-1).
"La bête sauvage est toujours là"
"Je sais et j’espère que la direction de l’OL va aller jusqu’au bout, retrouver des coupables, se porter partie civile auprès de la victime et (faire en sorte) que la victime dépose une plainte, confie-t-il auprès de BFM Lyon. J’espère que tout le monde va se mobiliser autour de ce qui vient de se passer, et en premier lieu le club de l’OL qui est, de mon point de vue, une victime".
"La bête sauvage est toujours là, regrette-t-il. C'est une minorité de supporters de l'OL qui déshonorent le club. Cela vient nous rappeler que ces faits existent toujours". Ebongue exprime son "indignation de voir ces images, ces mots qui les accompagnent en fond sonore, des mots que je n’ai pas envie de reprendre, violents, inadmissibles, qui portent atteinte à la dignité humaine".
"On a une référence, c'est le PSG"
"L’OL a une sa responsabilité puisque c’est lui qui organise ses tribunes, et qui est propriétaire du stade", estime-t-il également, avant de prendre exemple sur le plan Leproux mis en place au Parc des Princes en 2010: "On a une référence, c’est le PSG. Le PSG a démontré une volonté de lutter contre ce phénomène puisqu’il en a beaucoup pâti. Je crois qu’aujourd’hui, l’OL a les moyens, et assez facilement, de lutter contre ces minorités de supporters qui posent problème. Il faut que l’OL prenne ses responsabilités, je les exhorte, je les invite (à cela)."
"Tout le monde connaît les problèmes que le PSG a connu il y a quelques années et qu'il a réussi à surmonter parce qu’il y avait une volonté et parce que le club a mis tout le monde autour de la table, le dirigeants, les associations", ajoute-t-il, affirmant ensuite vouloir "lever le tabou et agir avec l’accompagnement de l’État, du ministère de l’Intérieur".
"Il faut un vrai plan aujourd’hui qui doit amener l’OL à faire le ménage dans les tribunes, estime-t-il. On ne peut pas laisser passer ce qu’il vient de se dérouler. Je crois qu'il faut aller vers une résolution ferme".
"C’est notre travail d’accompagner la victime tout en interpellant les pouvoirs publics"
Par ailleurs, SOS Racisme va se porter partie civile, confirme son secrétaire général. "C’est notre travail d’accompagner la victime tout en interpellant les pouvoirs publics, la justice et notamment le procureur pour qu’une plainte soit reçue et instruite, indique-t-il. SOS Racisme va se constituer partie civile auprès de la victime".
Ebongue invite aussi à faire appel à la loi Larrivé, "renforçant le dialogue avec les supporters et la lutte contre le hooliganisme". Une loi qu'il décrit comme "un dispositif législatif qui permet d’anticiper ce genre de sujets, de régler un certain nombre de problèmes et dont les clubs doivent se servir". Il souhaite aussi "prendre des décisions qui permettent de sanctionner les auteurs mais surtout d’éviter des sanctions collectives".
"L’idée n’est pas de sanctionner tout le monde pour créer une fausse solidarité entre les supporters, propose-t-il. Le vrai travail, c’est celui de la prise de conscience, d’abord, de la mise en place des outils d’identification de ceux qui posent problème et d’aller vers une individualisation des sanctions. Elle est absolument nécessaire, elle permet de protéger les vrais supporters de ceux qui posent des problème".
"À chacun de prendre sa responsabilité, ministère, instances, LFP, FFF"
Enfin, l'association appelle tous les acteurs du football à se mobiliser pour réparer ce fléau. "Ce n’est pas qu’une responsabilité de l’OL, conclut-il. Ce problème est général, il concerne l’image du football, l’écosystème du football. À chacun de prendre ses responsabilités, le ministère des Sports, les instances du football, la LFP, la FFF qui n’a pas été aidée par les déclarations de son ancien président".
Les tribunes peuvent aussi aider à la lutter contre le racisme, selon Ebongue. "L’omerta qui peut régner au seins de certains supporters doit être levée, souffle-t-il. Il y a des supporters qui n’ont rien à voir avec ces phénomènes et ils sont nombreux. C’est aussi à eux de prendre leurs responsabilités". La première réaction officielle de l'OL est encore attendue, et visiblement de pied ferme par certains.
JAu avec Hugo Francés (BFM Lyon)