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Pourquoi Nice est-il si performant en Ligue 1 ?
Malmené à Nantes, Nice a aligné sa troisième victoire de suite avec un réalisme aussi bien défensif qu'offensif. Les Aiglons restent invaincus et n'ont pas encore pris de but.
À la mi-temps, les murs de la Beaujoire ont tremblé dans le vestiaire niçois. Suspendu, Christophe Galtier a descendu quatre à quatre les marches depuis la tribune de presse pour pousser une sacrée gueulante. Elle a payé. Trimbalés de tous les côtés en première période, chanceux et sauvés par un montant et un excellent Benitez, les Niçois ont fait le dos rond pour redevenir redoutables à l'entrée du dernier quart d'heure. « Quand on est autant malmené par l'adversaire, avec autant d'occasions pour lui, on peut souvent espérer en profiter, souffle Christophe Galtier. C'est ce qui est arrivé. On a été froids devant le but. Mais je n'ai jamais pensé fermer. L'entrée d'Andy (Delort) avec Amine (Gouiri) et Kasper (Dolberg) montre bien que les trois sont associables. »
Les Niçois ont également prouvé sur le terrain qu'ils n'avaient pas été touchés par les sanctions de la semaine, et ce point retiré (avec un autre avec sursis) à la suite des incidents contre l'OM. Le Gym reste invaincu (3 victoires, 1 nul) et n'a toujours pas encaissé le moindre but pour dix marqués. « Ce succès maintient notre dynamique, insiste l'entraîneur azuréen. Les décisions administratives n'ont pas engendré quelque chose de négatif sur le groupe. Mais notre entame de match aurait pu laisser penser le contraire. Je vais essayer de la comprendre. » Avant de recevoir Monaco à huis clos, dimanche, les Aiglons affichent de sérieuses garanties, à la fois offensives et défensives, qui en font une attraction de ce début de saison.
Une solidité à toute épreuve
Nice n'avait pas connu une telle efficacité défensive d'entrée, avec aucun but encaissé en quatre rencontres de L1, depuis soixante-deux ans. Cette étanchéité est l'une des marques de Christophe Galtier qui avait construit le titre de Lille, la saison passée, en s'appuyant sur une base arrière très solide (seulement 23 buts pris).
2,6
Les expected goals du FC Nantes après la rencontre de dimanche. Ce qui signifie que les Canaris auraient dû marquer au moins deux buts contre Nice. Les expected goals niçois étaient eux de 2,2, soit fidèles. Opta
À Nantes, dimanche, les Aiglons ont souffert pendant plus d'une heure, au cours d'une première mi-temps à l'envers. Ils n'ont dû leur salut qu'à un grand Benitez. Le gardien argentin a certes été sauvé par sa barre face à Kolo Muani (45e) ou sur sa ligne par Lemina (73e) mais l'Argentin a également effectué une demi-douzaine de parades (10e, 40e, 69e, 73e, 90e). Il a symbolisé cette défense niçoise qui plie mais ne rompt pas malgré beaucoup d'approximations. Devant lui, la ligne de quatre a aussi montré ses atouts. Jean-Clair Todibo n'est pas toujours à l'aise dans ses interventions mais reste bien placé. Melvin Bard a affiché ses qualités offensives dans le couloir gauche. Dante a fait parler sa science du placement, son expérience et imprime sa volonté dans le combat. Flavius Daniliuc, lui, n'était pas à sa place à droite, et ça s'est vu. Mais l'Autrichien a serré les dents.
« Je ne crois pas qu'on a eu de la chance, réfute Dante. Dans le foot, il n'y a que le travail et on a bossé pour en arriver là. Ces quatre clean sheets de suite reviennent à toute l'équipe. C'est pareil quand on marque. Ça vient aussi de derrière. C'est très intéressant de gagner des matches comme ça où vous n'êtes pas meilleurs que les adversaires mais plus réalistes. Cette victoire peut être fondatrice. On voit qu'on peut souffrir et gagner. C'est bien pour la confiance. »
Dolberg-Gouiri, duo décapant
Malgré son gros recrutement, Nice peut toujours compter sur ses « anciens » joueurs qui ont été redynamisés par la concurrence injectée au mercato. Amine Gouiri et Kasper Dolberg restent des valeurs refuges. Inexistant à Nantes en première période, l'international danois a surgi pour marquer sur sa première action. L'ancien buteur de l'Ajax Amsterdam a eu le geste parfait au bon endroit en se jetant pour mettre sa poitrine (75e). Un instinct de finisseur qui caractérise le sang-froid de « Ice Man ». Dolberg en est à son troisième but en autant de matches.
Ce réalisme niçois est également illustré par Amine Gouiri. Le capitaine des Espoirs français s'est davantage battu que son collègue sur l'ensemble du match pour être récompensé au bout d'une action parfaitement construite. L'ex-Lyonnais a battu Lafont d'un intérieur du pied droit (80e) après un jeu à trois avec Dolberg et en prenant appui sur Delort. Rentré deux minutes avant (78e), l'ancien Montpelliérain a été passeur décisif sur son premier ballon.
En cinq minutes, Nice faisait donc craquer Nantes avec son nouveau trio offensif. L'attelage promet alors que Nice en est déjà à dix buts en quatre rencontres, dont quatre de Gouiri, son meilleur réalisateur. L'apport de Delort ne sera donc pas essentiel que dans un système de rotation. Le trio a prouvé qu'il pouvait être aligné ensemble et qu'il était déjà performant. « Je n'avais pas fait débuter Andy pour conforter Amine et Kasper par rapport à leur bon début de saison, avoue Christophe Galtier. Ensuite, avec l'entrée d'Andy, j'ai fait passer Amine à gauche. Il a déjà joué à cette place, dans un autre système la saison passée, mais il peut le refaire. On l'a vu avec son beau but dans sa conception. Il a la vitesse et la finition. »