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Retour sans fanfare
Principal architecte du flambant projet lensois, Florent Ghisolfi se retrouve aujourd’hui dans le camp d’en face, à Nice, club qu’il a décidé de rejoindre en octobre non sans faire de vagues dans le Pas-de-Calais. Malgré tout ce qu’il a apporté aux Sang et or, partis de la Ligue 2 jusqu’à cette place méritée de dauphin du Paris Saint-Germain, l’ancien directeur sportif de Lens ne sera pas acclamé à Bollaert-Delelis, qui a vécu son départ comme une trahison et le débauchage de Laurent Bessière, directeur de la performance, comme le coup de grâce. A 37 ans, Ghisolfi s’est défendu en affirmant que le moment " était venu de tourner une page ". " C’était une décision difficile, je savais ce que je perdais à Lens, nous avait-il confié, en décembre, à Marbella, lors du stage de l’OGC Nice qu’il a suivi dans son intégralité. C’est un choix professionnel et un choix de vie dans lequel je suis aligné. Il a été fait dans le bon timing. "
Sur tous les fronts
Depuis son passage au Gym, l’ancien milieu de terrain de Bastia et Reims n’a pas chômé. Il a mis en place une nouvelle organisation à la cellule de recrutement, désormais scindée en deux groupes, renforcé le staff de l’équipe première avec l’arrivée de deux préparateurs physiques (Ghislain Dubois venu de... Lens et Sébastien Sangnier), de Julien Sablé, licencié Lucien Favre, avec qui il n’a jamais été sur la même longueur d’onde, et intronisé Didier Digard en qualité de numéro un après l’avoir promu comme adjoint pendant la Coupe du monde au Qatar.
Depuis hier, il a pris la responsabilité, avec Fabrice Bocquet, le directeur général, et bien sûr l’aval des propriétaires du club, Jim Ratcliffe en tête, d’investir près de trente milions d’euros sur l’attaquant de Lorient Terem Moffi (voir ci-dessous). " Si ce dernier a signé, c’est parce que Florent lui a très bien présenté le projet sportif ", résume un proche du dossier.
En moins de trois mois, l’ancien milieu de terrain de Bastia a imposé sa patte et ses choix, impulsé une identité, insufflé ses bonnes ondes, tout en douceur, en rondeur, parfois, sans faire de bruit. A 37 ans, le nouvel homme fort du Gym, papa de deux filles, aime plus que tout manœuvrer dans l’ombre et place ses pions, en période de mercato, de façon ultra-confidentielle. " C’est un stratège, un grand professionnel, un ambitieux, souffle un proche. Il sait exactement où il veut aller avec le Gym. Pour un club, c’est essentiel d’avoir un dirigeant de cette envergure, capable de trancher dans un sens ou dans l’autre, qui n’a pas d’états d’âme dans le travail. "
Un agent : " Honnête, franc, direct "
" Il est honnête, franc, direct, avance un agent. Ce que j’aime chez lui, c’est qu’on ne tourne pas des heures autour du pot. Quand on parle d’un joueur, c’est oui ou non, c’est clair et efficace. "
Ces derniers jours, Ghisolfi, déjà entrepreneur dans l’âme durant sa modeste carrière de joueur, a très peu dormi entre la finalisation du transfert de Youssouf Ndayishimiye et celui de Terem Moffi, qui a parfois hanté ses nuits. " C’est le foot, on n’est jamais tranquille ", sourit-il, en privé, tout en espérant pouvoir, une fois le mercato terminé, s’aérer l’esprit sur les pistes de ski ou en Corse, où il possède de vraies attaches et se voit couler, un jour, une retraite paisible. " S’il y en a un qui sera content que le mercato se termine, c’est bien lui, a souri, hier, Didier Digard, en ligne directe avec son directeur sportif durant cette période. A vrai dire, on n’a pas du tout parlé de son retour à Lens ces derniers jours. "
Il n’est pourtant plus le bienvenu, ce qui ne l’attriste pas plus que ça, hormis quand on met en doute son intégrité d’homme. " Je connais le milieu du foot mais il ne faut pas que ça aille trop loin non plus ", a-t-il pu dire ces derniers jours à ceux qui voulaient l’entendre.
Nice Matin