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Sampaoli arrive en terrain déminé
Alors qu’un accord verbal a été trouvé avec Jorge Sampaoli, Nasser Larguet a remobilisé l’OM, en six matches sur le banc. Même si le chantier reste important pour l’Argentin. MÉLISANDE GOMEZ
Le compte à rebours est lancé pour l’arrivée de Jorge Sampaoli à Marseille - la date de vendredi est évoquée- mais cette agitation ne risque pas de faire perdre son calme à Nasser Larguet. Propulsé à la barre en pleine tempête, le 2 février, alors que le violent passage des supporters à la Commanderie, trois jours plus tôt, était encore dans toutes les têtes et qu’André Villas-Boas venait de claquer la porte, le directeur du centre de formation de l’OM a brillé par son flegme.
Sauf énorme surprise, il laissera donc sa place au technicien argentin, qui a trouvé un accord verbal avec le club olympien, et devrait s’engager jusqu’en juin 2023, accompagné de quatre adjoints. Larguet retrouvera avec plaisir « ses » jeunes du centre après trois semaines avec les pros, où il a pris la mesure de son groupe avec une lucidité précieuse, le sens des priorités et, toujours, le goût de la formation.
Un état d’esprit retrouvé
Personne n’a vibré, samedi, à Nantes (1-1), devant le spectacle offert par l’OM, mais il faut se souvenir, aussi, de la terrible spirale du mois de janvier pour mesurer que l’équipe a fait du chemin. Battus par Nîmes (1-2 le 16 janvier) puis par Lens (0-1, le 20) au Vélodrome après une rencontre affligeante, les Marseillais semblaient incapables de la moindre réaction, ils avaient perdu encore à Monaco (1-3, le 23), subi la fronde de leurs supporters et le départ d’AVB.
À son arrivée, Larguet mesure la fragilité de l’effectif et choisit des mots simples, avant son premier match, à Lens. Il explique aux joueurs qu’il comprend leurs difficultés mais il ne fait pas que les cajoler et leur rappelle la tristesse du bilan : « C’est vous qui êtes sur le terrain », leur répète-t-il, pour les responsabiliser et encourager la révolte. Rejoints de 2-0 à 2-2, les Marseillais souffrent, à Bollaert, mais ils courent, font les efforts et sauvent un point. Contre le PSG, ensuite (0-2), puis à Bordeaux, à neuf contre onze pendant plus d’une demi-heure (0-0), l’OM affiche un état d’esprit revenu, solidaire et combatif même quand le sort est contraire. À Nantes, encore, il ne s’est pas résigné après le but gag concédé sur une erreur de Mandanda et il est allé chercher l’égalisation. Dans le jeu, cela reste très insuffisant mais Marseille a retrouvé une équipe qui sait résister et réagir, au moins.
Des jeunes à revoir
Au chevet d’une équipe en crise, Larguet insiste sur l’importance du plaisir à l’entraînement. Les séances sont rythmées et intenses, et chacun a une carte à jouer. Il convoque des jeunes à participer, les observe avec exigence : « Pour les jeunes, il faut le mental, c’est-à-dire assumer la concurrence, et il faut la mentalité, ne pas s’enflammer trop vite », résume-t-il. De bons entraînements peuvent ouvrir la porte du onze de départ, si les blessures et les suspensions s’en mêlent.
Ainsi, Larguet a offert leur première titularisation en L1 de la saison à Khaoui, Luis Henrique et Dieng. Le trio a été intéressant contre Nice (3-2), profitant des espaces béants laissés par les Aiglons en première période. Mais leur deuxième match, à Nantes, a été nettement moins convaincant, parce que le bloc bas des Nantais réclamait davantage de mouvements et de justesse. Les joueurs ont acquis de l’expérience, mais le salut de l’OM ne peut reposer sur leurs épaules, encore un peu frêles.
Un Payet en forme
« Un leader technique doit emmener le groupe vers l’avant, et c’est ce qu’il fait », appréciait Nasser Larguet, samedi, pour résumer l’influence de Dimitri Payet sur son équipe, actuellement. Cette saison, le Réunionnais a souvent occupé les débats, pour sa silhouette, son rendement intermittent, ses passages sur le banc, sa relation devenue compliquée avec Villas-Boas. Mais le foot est revenu au cœur des discussions à son sujet, aujourd’hui : suspendu pour un vilain geste sur Verratti pendant le Classique, le 7 février (0-2), il a été absent deux matches mais il a travaillé à la Commanderie, pour affûter son physique et garder le rythme.
Cela se voit : depuis deux matches, recentré en numéro 10 dans un 4-2-3-1, Payet s’est remis au cœur du jeu, impliqué sur les trois buts de l’OM contre Nice et buteur à Nantes. Il se déplace, propose des solutions, tente des gestes, et son influence est déterminante. Son équipe est à la peine, mais il ne se cache jamais : avoir du caractère n’est pas toujours un défaut.
L'Equipe