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CHANGEMENTS; L'an I de l'ère Sampaoli; Arrivé en mars, l'entraineur de l'OM appose vraiment sa patte sur son équipe depuis un mois
La chose la plus importante, c'est le ballon, pas l'adversaire ou quoi que ce soit d'autre. Le ballon !" Le soleil est brûlant, les Olympiens suent à grosses gouttes sur les installations du centre Robert-Louis-Dreyfus, épicentre de la préparation estivale. Le discours de Jorge Sampaoli se veut ferme lorsque, au milieu de ses troupes, il soulève ce ballon, objet de toutes ses attentions. Parachuté en mars à la tête d'un OM malade, le technicien argentin a pratiqué les premiers gestes de secours pour sauver une saison mal embarquée et terminer à une altitude acceptable (5e), synonyme de qualification européenne. Mais son travail a véritablement débuté il y a un peu moins d'un mois, le 28 juin, dans une Commanderie qui ne se départ jamais de son huis clos.
À l'abri des regards extérieurs, Sampaoli professe à ses ouailles le football qu'il veut qu'elles récitent sur le terrain, à raison de journées à rallonge entamées au petit matin et rythmées, la plupart du temps, par deux séances d'entraînement quotidiennes. Avant de quitter le centre RLD rincées aux alentours de 18 heures et de remettre le couvert le lendemain, dans une répétition des efforts et des exercices appelés à produire ses effets sur le terrain. Un football fait de possession de balle, d'enchaînements, de risques offensifs, mais aussi d'ajustements tactiques à assimiler, comme ce passage d'une défense à trois têtes en phase offensive à une arrière-garde à quatre en situation défensive.
Vacances à La Commanderie
Les Alvaro, Gueye et autres Payet ne sont pas totalement dépaysés. Ils ont appris à se familiariser avec El Pelado et ses méthodes, même si, cet été, ses requêtes tactiques ont naturellement évolué vers davantage d'exigence. Les sept recrues (*) doivent, au contraire, rapidement s'imprégner de ces préceptes. Aux tout premiers jours de la reprise, Sampaoli s'inquiétait face au peu de joueurs qu'il avait à disposition pour travailler. Pablo Longoria n'était pas encore véritablement entré en action et, depuis, le groupe se révèle plus consistant malgré certains manques, notamment au poste de latéral droit. Le président et l'entraîneur travaillent main dans la main pour continuer de bâtir une escouade compétitive et ce, depuis l'arrivée de l'ancien sélectionneur de l'Argentine et du Chili. Avec Pedro Iriondo, futur directeur de la stratégie déjà à pied d'oeuvre, tous trois ont établi une liste de recrues potentielles, épluché énormément de profils pour trouver ceux qui colleront parfaitement au style de jeu que prône cet entraîneur atypique. Un casting qui, jusqu'ici, satisfait tout le monde.
À part une parenthèse brésilienne prévue de longue date pour mener une action caritative en faveur des enfants défavorisés de Rio (il en a également profité pour rencontrer David Luiz et essayer de le convaincre de le rejoindre en Provence), Sampaoli a passé ses vacances à La Commanderie, pour des raisons personnelles et professionnelles. Chaque matin, dans un rituel immuable, il a pris la route du siège du club. De passage à Marseille, Frank McCourt est venu l'interrompre à son bureau, le 8 juin. L'entraîneur engloutissait alors des vidéos, notamment celle mettant en scène des jeunes du club auxquels il fait appel quand il en a besoin. Surtout quand les pros font défaut.
Ajustements dans le staff
Avec sa direction, il a planifié le programme de reprise, chamboulé par l'annulation du stage au Maroc à cause du Covid-19. Il a validé au dernier moment le match amical contre Saint-Étienne, mercredi prochain, qui va contraindre ses hommes à adopter un programme européen, avec un rendez-vous tous les trois jours. Il en a aussi profité pour modifier son staff à la marge. Exit Patricio D'Amico qui assurait surtout le lien entre le secteur pro et le centre de formation ; l'Argentin, passé par Metz ou Wasquehal, a été remplacé numériquement par le Brésilien Felipe Saad, ancien défenseur de Lorient ou du Paris FC, avant de devenir scout pour Caen. Polyglotte (il maîtrise le portugais, le français, l'anglais et l'italien), il joue les relais auprès des joueurs, traduisant les consignes de Sampaoli, à l'image de Pancho Abardonado, conforté dans son rôle d'adjoint et dont les consignes portent toujours autant dans le ciel de La Commanderie.
Une sorte de trait d'union entre deux saisons qui n'ont pas grand-chose en commun.
La Provence