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Milik et Mandanda ne le regretteront pas
La nouvelle du départ de Jorge Sampaoli a été annoncée aux joueurs hier, dans la matinée. Si pour Guendouzi et Payet la déception est vive, le départ de l’Argentin est une bonne nouvelle pour plusieurs cadres. VINCENT GARCIA et MéLISANDE GOMEZ
Pablo Longoria a pris son téléphone, hier matin, pour annoncer à quelques joueurs ce que le président marseillais pressentait depuis quelques jours déjà. L’OM et Jorge Sampaoli, c’est fini. Le président olympien a contacté en priorité les deux capitaines, Steve Mandanda et Dimitri Payet. Ensuite, la nouvelle s’est répandue rapidement dans l’effectif, sur les différents groupes WhatsApp des joueurs ou directement par les nombreux coups de fil entre eux.
Les deux tauliers en ont vu d’autres depuis qu’ils sont à Marseille et ils ont encaissé la nouvelle avec une certaine philosophie. L’annonce a été d’autant plus facile à digérer pour le gardien que ses rapports avec l’Argentin et son staff n’ont jamais été un long fleuve tranquille. Sampaoli avait écarté Mandanda en début de saison dernière au profit de Pau Lopez. Et si le technicien l’avait réinstallé dans le but sur la fin, c’était surtout par opportunisme – son équipe manquant de leadership – et sur l’insistance de Longoria. Mais entre les deux hommes, le courant n’était jamais vraiment passé au point que l’international français s’était juré de ne pas revivre le même déclassement cette saison. Le départ de Sampaoli lui enlève sûrement un certain poids, alors que la question d’un transfert aurait pu se poser cet été. Mandanda, sous contrat jusqu’en 2024, a été approché notamment par Rennes en juin. « C’est un joueur qu’il faut respecter, une légende », a dit Longoria d’un ton rassurant, hier.
Pour les bannis, comme Amavi, l’espoir est peut-être permis
Pour Payet, la situation était bien différente. Le milieu offensif, lui aussi sous contrat jusqu’en 2024, avait un statut à part aux yeux de son désormais ex-entraîneur, qui lui accordait une confiance aveugle et réciproquement. Avec le technicien argentin, le Réunionnais, à 35 ans, avait retrouvé son meilleur niveau et la joie de jouer. L’arrivée d’un nouvel entraîneur sera un nouveau challenge pour lui, ce qui n’est pas forcément une mauvaise nouvelle pour l’OM, Payet étant parfois tombé dans un certain confort sur la durée avec ses précédents coaches (Rudi Garcia, André Villas-Boas).
Pour Mattéo Guendouzi, dont l’OM a officialisé hier la levée de l’option d’achat, le départ de Sampaoli a été clairement vécu comme une grosse déception. Preuve de l’importance prise par l’ancien Gunner à l’OM, lui aussi a reçu un coup de fil de Longoria. Le joueur de 23 ans a connu sa meilleure saison en pro sous les ordres du Sud-Américain et il s’est même installé dans le groupe France parmi les 23 Bleus. Il faisait partie, avec William Saliba, des éléments les plus utilisés par Sampaoli. Tout sera donc à refaire.
D’autres ne pleureront pas le départ de l’Argentin. Valentin Rongier avait réussi à se faire une place dans le onze. Mais être utilisé au poste hybride de latéral droit-milieu défensif ne l’enchantait guère dans le fond et il ne l’a jamais caché lors de ses conférences de presse. Sans parler de Pol Lirola, dont le temps de jeu a été famélique la saison dernière, Arkadiusz Milik peut souffler.
Alors que Sampaoli a remis son départ à l’ordre du jour à son retour de vacances, contre l’avis de Longoria, le buteur était hier soulagé. On ne sait pas s’il a débouché le champagne à Ibiza, où il se repose avant de revenir à la Commanderie le 6 juillet, mais le Polonais avait quelques griefs à l’encontre de son ex-coach et inversement. La gestion de son temps de jeu, notamment dans les gros matches, avait empoisonné l’ambiance, la saison dernière. Avant de partir en congés, le président olympien l’avait rassuré et lui avait réaffirmé sa confiance pour disputer la prochaine Ligue des champions, ce qui arrange bien Milik dans la perspective de la Coupe du monde. Sans Sampaoli, les promesses seront sûrement plus faciles à tenir.
Plus généralement, pour les anciens bannis, comme Jordan Amavi, l’espoir est peut-être permis, si le prochain coach compte sur eux. Reste le cas nébuleux d’Alvaro Gonzalez, sous contrat jusqu’en 2024. L’ancien sélectionneur de l’Argentine a insisté toute la saison dernière auprès de ses dirigeants pour le sortir du groupe. Il reprochait au défenseur espagnol d’empoisonner le vestiaire et d’avoir une attitude provocatrice à son encontre. Il a fini par avoir gain de cause puisque Alvaro est reparti en Espagne en mars, mettant fin prématurément à sa saison avec l’accord du club. Le départ de l’Argentin change-t-il la donne pour lui ? Il faudra voir à l’usage mais ce n’est pas la tendance alors que l’ancien joueur de Villarreal n’était pas présent à la reprise. L’OM et ses représentants avaient trouvé un accord pour une séparation à l’amiable mais depuis quelques jours, Longoria, sachant que l’aventure avec Sampaoli touchait à sa fin, avait plutôt en tête de le vendre.
L'Equipe