Information
SAMPAOLI horizon éclairci
Il y avait un petit doute, entretenu par l’intéressé lui-même. La qualification en Ligue des champions l’a dissipé : l’Argentin sera sur le banc de l’OM la saison prochaine. MéLISANDE GOMEZ ET VINCENT GARCIA
Un président, Pablo Longoria, au bord des larmes, et, dans ses bras, Jorge Sampaoli et Dimitri Payet : la joie profonde de ce trio gagnant restera l’une des images fortes de la saison et même de la grande histoire de l’OM, comme l’étreinte, un peu avant, entre l’entraîneur argentin et Mattéo Guendouzi. Les Olympiens n’ont pas gagné un titre mais il s’est passé quelque chose de fort, samedi, avec cette qualification directe en Ligue des champions qui valide un fonctionnement apaisé au quotidien cette saison, malgré une dernière semaine très stressante.
La pression est retombée au coup de sifflet final face à Strasbourg (4-0), et tout le monde a pu aller fêter ça, à Marseille, d’abord, dans un pub bien connu du bord de mer, le Red Lion, pour les dirigeants et Frank McCourt, avant que certains, mais pas le propriétaire américain, ne rejoignent ensuite les joueurs en boîte de nuit à Aix-en-Provence. Hier, certains ont dû se réveiller l’esprit un peu embrumé mais les Marseillais ont quand même les idées plus claires avec cette deuxième place.
Sampaoli n’était pas des festivités collectives, ce qui ne veut pas dire qu’il n’est pas heureux et soulagé par le dénouement de la saison. Avec la C1 en perspective, le technicien sud-américain, sous contrat jusqu’en 2023, ne se pose plus de questions sur son avenir immédiat, après avoir laissé planer un doute, jeudi dernier, en conférence de presse. Ce n’est pas la première fois, et sûrement pas la dernière, qu’il met la pression sur ses dirigeants : il veut une équipe compétitive pour la Ligue des champions et il l’a dit aussi en face à son président.
Une prolongation qui avance
Les discussions sont fluides entre les deux hommes et le respect mutuel, même s’ils n’ont pas toujours été d’accord, notamment sur la gestion de certains joueurs (Milik). Et ils ont su faire front ensemble quand le bateau a un peu tangué fin février-début mars. L’Argentin a apprécié le soutien de son président dans ces moments plus délicats.
À l’époque, et malgré les critiques qui commençaient à s’élever des virages, Longoria répétait en interne comme en externe qu’il était l’entraîneur qu’il fallait à l’OM et qu’il trouverait des solutions. Sampaoli n’a pas oublié. Et ce ne sont pas les généreuses primes de qualification en C1 que son président avait glissées dans son contrat qui vont assombrir son humeur.
Quand le technicien, en provenance du Brésil, a signé en février 2021, les objectifs étaient clairs : un retour en Coupe d’Europe. Avec une masse salariale encadrée par la DNCG, Longoria avait opté pour des bonus conséquents pour l’entraîneur et son staff en cas de qualification européenne. C’est chose faite pour Sampaoli, qui a réussi à fédérer pas mal de joueurs autour de lui et à valoriser les jeunes talents.
Mais avant même qu’il n’atteigne cet objectif, Longoria, à la recherche de stabilité, lui a proposé une prolongation. Le sujet est sur la table depuis plusieurs semaines. Sampaoli (62 ans), qui se plaît dans le club et dans la ville, est ouvert à cette idée. Les négociations ont avancé, un accord est même proche sur les questions économiques. Reste à s’accorder sur d’autres points, notamment la durée du contrat. A priori, rien ne sera bouclé avant les vacances et, de toute façon, l’entraîneur marseillais n’a aucun intérêt à se précipiter, pour garder aussi un levier de pression sur ses dirigeants.
Après un ou deux jours encore sur Marseille, Sampaoli partira en vacances en milieu de semaine, au Brésil et sûrement en Argentine ensuite, pour se reposer un peu avant une nouvelle saison chargée. À l’OM, donc.
L'Equipe