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Jorge Sampaoli, le volcanique entraîneur argentin de l'OM, a déjà façonné une équipe à son image
À l'aube de sa première saison pleine sur le banc, le volcanique technicien argentin Jorge Sampaoli sera l'une des attractions de l'OM. Sa philosophie de jeu semble bien installée.
Il n'a pas eu droit à un rassemblement bruyant et incandescent, à coups de fumi, devant les grilles de la Commanderie, façon Marcelo Bielsa en juin 2014. Le contexte sanitaire et l'atmosphère délétère autour du club n'avaient pas permis de vraiment mesurer le début de connexion entre le public marseillais et Jorge Sampaoli, à son arrivée, en mars dernier. Mais les attentes des supporters sont énormes et les a priori sur le technicien argentin très positifs, un peu irrationnels parfois.
En l'espace de quelques matches de préparation ouverts aux spectateurs, le volcanique entraîneur a déjà pu mesurer sa cote de popularité à l'annonce de son nom ou lors de ses emportements le long de la ligne de touche. Il sera bien l'un des personnages centraux de la saison marseillaise parce que le projet de l'OM, sur le terrain, repose d'abord sur lui, parce qu'il a totalement repensé le jeu de l'équipe et parce que l'effectif a été chamboulé selon ses souhaits.
Dès son arrivée, il a suggéré des noms (Gerson), des postes à renforcer impérativement (défenseur central, ailier), un staff à remodeler (nouvel entraîneur des gardiens, Jon Pascua, nouvel adjoint, Felipe Saad) et il a été écouté dans les grandes largeurs par ses dirigeants même s'il existe encore des manques (aucun latéral droit).
Après des inquiétudes initiales sur le timing des arrivées, Sampaoli a pu travailler avec un groupe qui s'est enrichi au fil des jours avec les signatures de huit recrues. Il en attend d'autres mais le capitaine, Steve Mandanda, sent déjà un souffle nouveau : « Il y a beaucoup de changements par rapport à l'an dernier. C'est une bonne chose. Cela a l'air de bien fonctionner avec ce que demande le coach. Il faut le mettre en pratique et avoir des résultats. Sur le papier, on est pas mal. »
Après trois mois de découverte de la méthode Sampaoli, en fin de saison dernière (6 victoires, 3 nuls et 2 défaites en L1), les Marseillais ont de nouveau répété leurs gammes au cours de séances parfois rébarbatives, cet été. Toujours soucieux du moindre détail, le « Pelado » tente toujours de se rapprocher le plus des situations de match, capable de penser des exercices sur une pelouse sèche avant de les répéter, le lendemain, sur un terrain copieusement arrosé à sa demande, cette fois, afin que les joueurs s'acclimatent à toutes les conditions météo possibles. « Le coach nous demande des choses très précises, on doit le faire de la même façon à l'entraînement et en match, explique Pape Gueye, replacé dans un rôle de sentinelle depuis le début de la préparation. On attaque dans un système et on défend dans un autre. »
Un schéma hybride et une campagne de préparation intéressante
Avec un schéma hybride, sorte de 3-4-3 modulable en 4-4-2, les Marseillais ont effectué une campagne de préparation intéressante, vraiment séduisante par séquences, mais la compétition doit valider ces premières impressions.
Sampaoli sera attendu dans sa faculté à faire jouer son équipe, lui qui insiste sur les risques à prendre, mais aussi à s'adapter dans un Championnat où les défenses sont souvent regroupées. Avec dans le viseur : une qualification en Ligue des champions qui échappe trop souvent à l'OM depuis une décennie. Et que même son modèle, Marcelo Bielsa, idole du Vélodrome, n'avait pas réussi à accrocher...