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Re: Tapie, the boss

27 Mai 2023, 12:15

C'est quand meme assez ouf le nombre de personnes que Di Meco a réussi à regrouper pour l'occasion :hein:

Re: Tapie, the boss

27 Mai 2023, 17:54

Information
L'échauffement au Sofitel

À anniversaire exceptionnel, cadre grandiose. Hier après-midi, sous la houlette d'Éric Di Meco, RMC avait mis les petits plats dans les grands en délocalisant son émission phare du Super Moscato Show à Marseille. C'est dans le cadre majestueux du Sofitel, avec sa vue plus qu'imprenable sur le Vieux-Port, que Pierre Dorian, Vincent Moscato et toute la bande avaient posé leur studio improvisé, sous un soleil presque estival. 15-18h, les auditeurs ont pu savourer pendant trois heures cette émission spéciale autour des trente ans de la victoire de l'OM en Ligue des champions.

Parmi les nombreux invités, plusieurs Olympiens de l'époque ont raconté leur 26 mai 1993, cette date inoubliable pour tous les supporters de l'OM mais aussi tous ces joueurs qui ont amené ce bonheur fou. "Ça a marqué ma carrière et ma vie", a distillé, en français, l'ancien attaquant Alen Boksic. Le Croate a lancé le bal des champions, évoquant le "plus beau succès que l'on peut avoir". "On avait une super équipe mais on a battu une équipe encore plus forte."

Derrière, au milieu d'invités hors foot comme Patrick Bosso ou le DJ Philippe Corti, Fabien Barthez s'est souvenu des nombreux arrêts réalisés ce soir-là : "C'était LE match, quoi !", avant de revenir sur son image de joueur sans pression. "J'avais la pression, mais la veille, a-t-il souri. Je m'en suis rendu compte plus tard. En fait, j'étais déjà dans mon match depuis la veille. (Sur l'anecdote qui raconte qu'il s'est endormi dans le car avant la finale) Oui, j'ai fait mon petit som', mais c'est une forme de concentration."

Dans la dernière partie d'émission, en présence de Christophe Dugarry, qui a joué à l'OM quelques saisons plus tard, Jocelyn Angloma a parlé de "moments inoubliables". Venu spécialement de Guadeloupe pour les réjouissances autour de cet anniversaire, l'ancien défenseur est revenu sur cet OM-Milan. "Je me souviens particulièrement de l'arrivée au stade, une marée blanche de supporters de l'OM. On a eu une entame difficile, mais on a su faire ce qu'il fallait, relever la tête et jouer."

Alors que l'émission de RMC s'achevait, la fête en ville pouvait s'enchaîner avec le rendez-vous autour de la mairie (lire en pages précédentes) et la soirée privée organisée par Éric Di Meco en compagnie des héros de Munich. C'était il y a trente ans, si loin mais encore si près...

La Provence

Re: Tapie, the boss

27 Mai 2023, 19:24

Re: Tapie, the boss

27 Mai 2023, 19:57

:oops:

Re: Tapie, the boss

27 Mai 2023, 21:35

Malgré tout ce qu'il a accompli, JAMAIS non JAMAIS je lui pardonnerais notre disqualification pour la super cup de l'UEFA et de l'Intercontinentale.

Re: Tapie, the boss

27 Mai 2023, 21:38

Tu es et a tjs été radical. J’ai été très en colère aussi sur le moment, et j’ai pardonné. Tu devrais apprendre à pardonner mon ami.

Re: Tapie, the boss

27 Mai 2023, 21:40

JAMAIS. Je préfère me couper les veines avec un couteau en caoutchouc que de le faire.

Re: Tapie, the boss

28 Mai 2023, 15:57

Information
OM Toujours la tête dans l'étoile; Le 26 mai 1993, l' Olympique de Marseille devenait la première et dernière équipe française en date à remporter la Ligue des champions. Un exploit gravé dans la mémoire des supporteurs, qui racontent à «Libé» le jour où le club est entré dans l'histoire.

C'était un 26 mai, à Munich, face au géant Milan AC. Une victoire sur un coup de tête. On en parle encore trois décennies plus tard. L'Olympique de

Marseille reste le seul club du pays à avoir remporté la Ligue des champions, la coupe aux grandes oreilles. Le maire de la ville, Benoît Payan, a décidé de souffler les bougies. Il organise une fiesta vendredi sur le Vieux-Port, en compagnie des groupes de supporteurs, avec rediffusion du match sur le parvis de l'hôtel de ville.

Les supporteurs ont aussi prévu d'organiser le plus grand craquage de fumigènes de l'histoire, le long du littoral marseillais, du nord au sud. La victoire dépasse le foot. Elle a permis à Marseille la mal-aimée de se positionner au centre du pays. «A jamais les premiers», ils en choeur. Tout le monde en parle, tout le monde revendique, même ceux qui n'étaient pas nés. On a contacté des Marseillais pour qu'ils nous racontent leur 26 mai 1993. Ils se souviennent tous de tout, même des moindres détails.

8 HEURES GARE DE MUNICH Jean-Philippe est crevé. Il vient de passer la nuit sur le porte-bagages du wagon, le seul endroit où il pouvait s'allonger. Le lycéen, 17 bougies au compteur, est encarté chez les ultras depuis toujours. Leur train, le bleu, est le premier à déverser des supporteurs olympiens dans la gare de Munich. Les adversaires arrivent au même moment, en provenance de Milan. Une simple barrière sépare les deux camps. Dans son sac à dos, Jean-Philippe a calé son drapeau géant aux couleurs rasta pour que ses parents le repèrent à la télé. C'est sa première fois à Munich. Son pote Laurent, qui a fait allemand en première langue, est dans le prochain train. Il sera chargé de commander les bières.

8 H 25 CITÉ DE LA SOUDE, SUD DE MARSEILLE Karim, 7 ans, se réveille en sautillant. Il est tout excité. Son père lui demande de se calmer. Rien à foutre. Il réveille ses deux grands frères et sa soeur. Le match débute dans quelques heures. Tout le monde en parle depuis des jours. Karim a la même coupe de cheveux que Rudi Völler. Des bouclettes. Ses copains ne le comparent plus à un mouton depuis l'arrivée de l'Allemand sur la Canebière.

10 H 29 QUARTIER DU PANIER Cécile ouvre en grand les fenêtres de son salon. Elle plante un drapeau aux couleurs de la ville dans un gros pot de fleurs. Ses parents la regardent, hilares. La ly- céenne a reçu des instructions précises de son grand frère qui fait le déplacement à Munich : le drapeau au rédisent- veil, l'école buissonnière et la fête toute la journée.

11 H 02 CITÉ DE LA SOUDE Le daron emmène ses trois marmots au karaté. Karim et ses frangins sont turbulents. Ils ne tiennent pas en place. Ils crient dans les vestiaires avec les autres, chantent des chansons à la gloire de l'Olympique de Marseille. Le prof se pointe. Il est craint.

Un dur, un méchant. Il tente de ramener le calme. Rien à faire. Il laisse la marmaille se barrer un gros quart d'heure avant la fin du cours. Des gosses en furie.

12 H 29 CITÉ DES CAMEMBERTS, NOISY-LE-GRAND A l'autre bout du pays, en Seine-Saint-Denis, Fousseny sort de chez lui avec le maillot du Milan AC sur les épaules. Un factice acheté aux puces de Clignancourt. Il roule tous les jours pour le Paris-Saint-Germain, sauf aujourd'hui. Il voit la vie en rouge et noir en espérant voir ses pires ennemis chuter à Munich. Le collégien est confiant.

13 HEURES PARIS Le présentateur star de TF1, Jean-Pierre Pernaut, ouvre le journal télévisé avec le maillot de l'Olympique de Marseille sur les épaules. Un détail pour beaucoup, mais la symbolique est forte au bord de la Méditerranée : Marseille, la mal-aimée, centre du pays.

13 H 38 UN HÔTEL DANS LE CENTRE- VILLE DE MUNICH Avi Assouly sèche devant sa feuille blanche. Depuis son arrivée en Bavière, en même temps que les joueurs, le commentateur de France Bleu a déjà tout raconté. Les cierges de l'équipe à Notre-Dame-de-la-Garde avant de partir, l'installation dans le centre de résidence du Bayern Munich en pleine campagne, l'ambiance détendue sur place, la bouffe et les rigolades, la visite de Chris Waddle, l'ex-gloire olympienne venue galvaniser les troupes. Avi ne s'est pas levé trop tôt. Il a fait un tour dans la ville pour accueillir les supporteurs, a rejoint son hôtel pour une petite sieste et maintenant, en attendant le rendez-vous prévu en milieu d'après-midi avec ses confrères, il tente d'avancer son papier pour le direct de 18 heures. Avi Assouly pense à Martin Luther King. Il écrit sur sa feuille blanche: «J'ai fait un rêve…»

14 H 21 VIEUX-PORT DE MARSEILLE Cécile retrouve des copines du lycée. Elles ont acheté un casse-croûte au fromage et descendent une bouteille de Fanta au goulot. Elles sont toutes habillées en bleu et blanc. Le reste de la ville aussi. Les voitures défilent, ça klaxonne, les gens chantent, se saluent sans se connaître. Cécile n'avait jamais éprouvé ce sentiment. Un mélange entre la joie, la liberté et la fierté. Elle s'interroge tout de même en croquant dans son sandwich : «Comment va réagir la ville en cas de défaite ?» Une pensée mortelle.

15 HEURES MUNICH Tuer le temps et le stress qui monte. Marcher dans les rues de Munich. S'acheter un maillot du Bayern. Se chambrer, chanter, jouer au ballon, sur une place pelousée, les pulls en boule sur l'herbe pour marquer les cages. Italiens contre Français, mille contre mille. Dans l'aprèsmidi, Jean-Philippe et sa bande ont pris le métro pour se rapprocher du stade. Il y a un parc juste à côté, où des grappes de supporteurs se dorent au soleil, à peine surveillés par des policiers à cheval. Dans les rangs marseillais, la bière a remplacé les bouteilles d'eau mélangées au pastis écoulées dans le train. Pascal, 27 ans, chapeaute la bande de Jean-Philippe depuis Marseille. Il pense déjà au pire. A Bari, en 1991, quand l'OM a chuté en finale face à l'Etoile rouge de Belgrade. Tout le monde y pense.

16 HEURES LA SOUDE Bagarre sur le petit coin de bitume. Les minots refusent de commencer le match. Aucune des deux équipes ne souhaite être le Milan AC. Il va falloir se départager en tirant au sort. Karim a les genoux qui tremblent. Il reste en retrait en espérant que son équipe gagne le tirage. Manque de pot. Un de ses coéquipiers quitte le terrain. Pas question de se mettre dans la peau de l'adversaire, même pour de faux.

18 HEURES STADE DE MUNICH Jean-Philippe supplie le policier. Il refuse de le laisser entrer dans l'Olympiastadion avec le manche de son drapeau géant, il va falloir le faire flotter à l'artisanale. La tension est montée d'un cran à l'arrivée. La fouille est précise, la cohue impressionnante et il faut patienter longtemps pour passer les portiques et rejoindre le virage réservé aux Marseillais. Sur place, Christophe Dechavanne et Sophie Favier tentent de faire un Coucou c'est nous sous une pluie de pastis. Enrico Macias, leur invité, râle pour la forme. Pascal récupère les pompons blancs distribués par les groupes de supporteurs, à agiter en temps voulu. Pour occuper tout le monde, le DJ du stade alterne judicieusement les chansons françaises et italiennes. «Etienne, Etienne !» chantent les ultras. «Milano, Milano», renvoient les Italiens. Un peu plus bas, dans la tribune de presse, Avi Assouly prend l'antenne. «J'ai fait un rêve extraordinaire, étrange et merveilleux à la fois. J'ai vu l'OM atteindre le paradis bleu et blanc et Milan descendre vers l'enfer rouge et noir.»

20 HEURES LA SOUDE Karim est sur le canapé familial en compagnie de ses deux frères, sa soeur et son père. Il n'a rien mangé. Il ne tient plus en place. Les pubs sont trop longues.

20 H 10 LE PANIER Cécile est toujours avec ses copines. Ça picole, tranquille. Le regard ne lâche pas la petite télé. Le quartier est vide. On entend seulement le bruit des télés, le son est à fond dans tous les appartements, tous les cafés. Cécile la cool a les mains moites.

20 H 14 LE VALLON DES AUFFES Gilbert, la petite trentaine, grimpe les deux étages qui le séparent de l'appartement d'Agnès, au 7e. La dizaine de copains invitée pour la soirée a déjà attaqué les bols de chips. Deux télés ont été installées dans le salon pour être sûr de ne rien rater. Les joueurs entrent sur la pelouse, rejoignent le rond central. «Cinq, quatre, trois… c'est parti», dit Avi Assouly sur France Bleu.

20 H 36 STADE DE MUNICH Basile Boli a le genou qui couine. Le défenseur fait signe au médecin. Il demande à sortir. Depuis sa tribune, Bernard Tapie envoie ses instructions via son talkiewalkie au soignant, qui relaie à Boli sur le terrain : «Tu restes, ordre du président.»

20 H 50 LA SOUDE Karim est debout devant la télévision. Il ne tient plus en place. Son père le prévient une dernière fois : sur le canapé comme les autres ou il éteint tout.

20 H 59 STADE DE MUNICH Abedi Pelé se pointe au point de corner. Il tape dans le ballon. Des joueurs s'envolent devant le but. Jean-Philippe a juste le temps de voir le filet des cages bouger et d'entendre le stade rugir. Il se retrouve quatre rangs plus bas sans savoir comment. Il saute dans tous les bras qu'il croise. Avi Assouly, lui, casse sa voix au micro. «C'est le délire, j'en peux plus ! But à la 42e mitemps (sic)! C'est la folie bleue et blanche !»

20 H 59 LE PANIER Un bruit sourd. Un tremblement de terre. La ville bouge de partout. Cécile se retrouve à terre. Ses copines lui tombent dessus. Elles se serrent dans les bras. Des enfants galopent sans savoir où ils vont dans les rues du panier. Des cris, des larmes, des rires, de la folie. Basile Boli vient de marquer un but de la tête à la 44e minute. Marseille mène face au Milan AC.

21 H 25 STADE DE MUNICH Debout dans le virage, Pascal mange ses cigarettes. Depuis la reprise, le temps avance au ralenti. Les supporteurs poussent, chantent et surveillent le chronomètre.

21 H 30 LA SOUDE Karim est scotché sur le canapé. Il ne dit plus un mot, collé à son père et sa soeur. Ses deux grands frères, eux, viennent de sortir. Ils ne tiennent plus en place. Ils souffrent face au temps qui défile trop lentement. La ville est sous assistance respiratoire. Pas un bruit, de la sueur. Soudain, un bruit de pétard. Karim se lève, s'interroge: un voisin a-t-il une télé en avance sur les autres? Marseille a marqué un second but? Fausse alerte. Il se rassied entre sa soeur et son père.

21 H 48 MARSEILLE, PARTOUT Nouveau tremblement de terre. Le match est fini. La ville est en feu. Cécile et ses copines se lèvent, partent comme des fusées sur le Vieux-Port. Elles ne sont pas seules. Tout le monde court en direction du Vieux-Port. La folie. Des cris. Gilbert, qui a quitté en courant le vallon des Auffes, se laisse transporter par la foule jusqu'aux quais. C'est noir de monde. Des feux d'artifice et des bouchons monstres. Les voitures font du surplace. Tout le monde s'en fout, tout le monde est champion d'Europe.

22 H 41 QUELQUE PART DANS MARSEILLE Karim est dans la bagnole de son daron avec toute la famille et un voisin. Les uns sur les autres. Des sardines heureuses. La voiture n'avance plus. Tout est brouillon, tout est confus. La famille sort de la voiture, danse sur le bitume comme des fous dans une ville folle. Des bisous, encore des bisous. Karim ne verra jamais le Vieux-Port. Pas grave. La fête est bien aussi au milieu de la route. Un peu plus loin, Cécile se retrouve seule. Elle a perdu ses copines dans la foule.

MINUIT STADE DE MUNICH Avi Assoupli a fini ses derniers sons. Enregistrés et montés, la liesse des supporteurs, les réactions des joueurs et du staff. Il est temps de partir, peut-être même d'éteindre la lumière derrière lui. Le stade est vide. Direction l'hôtel des joueurs. Sur place, le gars de la sécurité tente de contenir une foule euphorique. Avi et son collègue du Provençal sont sur sa liste, il est invité à rejoindre la salle de restaurant où les joueurs, leurs épouses et le staff ont déjà commencé la fête.

00 H 30 NOISY-LE-GRAND Fousseny s'endort. Il a retiré son maillot du Milan AC, dégoûté. Il n'a pas pleuré mais presque. Il ne savait pas qu'il venait d'en prendre pour trente ans. •

Libération

Re: Tapie, the boss

12 Juin 2023, 20:42

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Cinq finales ! Alain Soultanian a vécu cinq finales sur le banc de touche de...

Cinq finales ! Alain Soultanian a vécu cinq finales sur le banc de touche de l'OM, de Bari 1991 à Lyon 2018, en passant par Munich 1993, Moscou 1999 et Göteborg 2004. Entré comme kiné du centre de formation de l'OM en 1983, il a intégré l'équipe professionnelle avec Gérard Gili à l'été 1988 et donc vécu tous les titres, toutes les finales pendant plus de trente ans, prenant sa retraite l'an dernier, avec des souvenirs plein les yeux. Mais aussi le bonheur d'être encore là pour les raconter, malgré un infarctus à Clairefontaine alors qu'il s'apprêtait à vivre l'Euro-2012 en Ukraine avec les Bleus qu'il avait rejoints à la demande de Laurent Blanc deux ans plus tôt.

De tous ses souvenirs, celui de la victoire à Munich est évidemment le plus fort et il le raconte toujours avec enthousiasme...

PRéPARATION JOYEUSE

"L'atmosphère est beaucoup plus détendue qu'en 1991. À Bari, il y avait de la tension ; à Munich, de la concentration. L'expérience avait fait son oeuvre. Basile (Boli) a versé un seau d'eau sur Roger Zabel pendant le journal de 13h, la veille de la finale. Avec Jean Castaneda, nous étions tellement nerveux que nous avons emprunté des vélos à l'hôtel et nous avons roulé vers le village voisin, pour évacuer. Après, j'ai pris une bière au bar de l'hôtel avec Chris Waddle (qui avait été invité par le club, Ndlr). Lui, il en a descendu quinze ! Et il n'a pas bronché !"

Boli MARQUE

"Je suis assis derrière le banc de touche, car il n'y avait pas de place pour tout le monde. Je ne vois rien de précis : tout le monde a sauté sur le corner et on voit le ballon au fond. Je regarde ma montre, c'est presque la mi-temps. Après le hurlement de joie, je réalise qu'il reste deux minutes à tenir avant la pause, un des meilleurs moments pour marquer. Mais je me demande aussi si ce but ne vient pas trop tôt, parce que je pense aussitôt : 'Ça va les énerver les bougres en face !'

"Aux vestiaires, pas d'affolement, un retour au calme. Avec Jacques Bailly, l'historique ostéo de l'OM, nous soignons quelques plaies, quelques hématomes, on pose de la glace. Pas de déconcentration, les joueurs sont conscients qu'ils n'ont fait que la moitié du chemin."

LE COUP DE SIFFLET FINAL

"Là, ça frise la folie collective. Ce sont des secondes d'hystérie, un instant magique. Un rêve d'enfance se concrétise : la coupe d'Europe. Nous sommes derrière des cordons de sécurité, mais nous partons tous au sprint, comme des fous, sans savoir où se diriger, dans un état second, vers le groupe de joueurs. Si je revois aujourd'hui les images de ma réaction, j'ai du mal à croire que c'est moi. Je ne me reconnaîtrais pas. J'embrasse Bernard Casoni et, en pleine folie, nous avons la même idée, spontanément, celle de prendre Raymond Goethals sur nos épaules. Lui-même ne sait plus où il est. Il erre, les bras écartés, la mèche rebelle, il trépigne, se retourne vers les uns et les autres. C'était un bon papa de 73 ans, qui nous avait menés là, avec de bons choix. On le prend en poids, il s'accroche, et on tourne en rond, on avance, on recule, on ne sait toujours pas où on habite et évidemment, je pleure. Après la remise de la coupe, les joueurs se dirigent vers le virage de nos supporters. Tout le monde court, crie, essaie de brandir la coupe. Ceux qui la tiennent se jettent à terre et nous arrivons tous comme sur une mêlée de rugby, en plongeant, en s'agglutinant, en hurlant, pour évacuer le stress, même Jocelyn Angloma qui a la jambe fracturée !"

RETOUR AUX VESTIAIRES

"Je porte un maillot fétiche, qui date de trois ans, sous le survêtement réglementaire. J'aime ce maillot, arrosé de champagne, qui sent la sueur. Maintenant, il est repassé, plié, rangé dans une malle. Je l'ai lavé bien sûr et je ne l'ai jamais remis, même pas pour les autres finales. Je revois Jacques Bailly à genoux devant la coupe d'Europe, posée sur une table de massage. Il lui déclame un poème pagnolesque, parti de la tirade de Raimu dans La femme du boulanger, pour clamer son amour à cette Coupe en l'appelant 'Pomponette' : 'Tu nous as fait courir derrière toi et tu as fini par revenir boire le lait du brave Pompon...' Aujourd'hui, ça fait sourire, mais sur le moment, je suis totalement en phase avec Jacques, je vis ses paroles. À pleurer. Jacques n'avait pas son pareil pour m'émouvoir. C'est l'aboutissement d'un travail quotidien, de soins parfois prodigués dans la nuit."

MARSEILLE EN FÊTE

"Vol du retour, atterrissage. Le désert à l'aéroport. Et quand on sort, toute la région est venue nous faire une haie d'honneur de Marignane jusqu'au Vélodrome. Des motos roulent sur la roue arrière pour nous escorter. Au stade, nouveau désert. Bernard Tapie explique à Didier Deschamps le protocole de présentation de la coupe. Le capitaine lui fait remarquer : 'Mais il n'y a personne...' Et Tapie lui répond : 'C'est sûr, il n'y a personne dehors, parce qu'ils sont tous dedans.' Le stade est plein, il explose."

La Provence

Re: Tapie, the boss

12 Juin 2023, 20:49

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À l'été 1992, pourquoi vendre Waddle et Mozer après Papin ?

Nous sortions d'un gros échec en coupe d'Europe, l'élimination à Prague avait laissé beaucoup de traces et quand nous nous sommes réunis, nous savions que l'histoire était terminée avec Jean-Pierre Papin, Bernard (Tapie) était d'accord. Après, nous avons voulu opérer un renouvellement d'effectif comme chaque année. Chris et Carlos n'étaient pas deux joueurs ordinaires, de gros titulaires très appréciés par le public. Mais nous avions discuté avec eux et estimé que c'était mieux ainsi. Carlos est retourné au Portugal, Chris en Angleterre, d'un commun accord, dans une atmosphère très positive entre nous. D'ailleurs, quand ces joueurs reviennent à Marseille, ils sont toujours aussi respectés.

Pour un nouvel entraîneur comme Jean Fernandez qui reprend l'équipe, n'est-ce pas un trop gros défi, de prendre la suite de Raymond Goethals, sans ces trois monstres sacrés ?

Oui, mais les joueurs qui les ont remplacés lors des trois années suivantes ont démontré qu'ils étaient à la hauteur des ambitions du club que Bernard avait fixées. Ils étaient soit internationaux, soit en passe de l'être, pas des joueurs quelconques. L'effectif se construisait ainsi. Entre 1989 et 1993, dans la politique de recrutement, on n'a pas fait souvent d'erreurs. Et c'est là que la saison se joue, en mai-juin. Avec Bernard Tapie, nous travaillions beaucoup pendant ces périodes-là. D'ailleurs, le succès, c'est le fruit du travail, de la professionnalisation du club pendant sept ans.

Comment est le moral, après Furiani et un Euro raté par les Bleus avec neuf Olympiens, en plus des départs de Papin, Waddle et Mozer ?

Il y a un élan, mais c'est plus difficile, car il y avait eu aussi l'échec contre le Sparta de Prague. Nous venions d'être champions pour la quatrième fois consécutive, mais il a fallu remonter tout le monde, staff, joueurs, personnel. Et ça, Bernard savait faire.

Croyiez-vous encore à une victoire en Ligue des champions ?

On ne peut pas programmer une victoire en coupe d'Europe. On voit que Barcelone a gagné sa première Ligue des champions en 1992 seulement. Une coupe d'Europe, ça ne tombe pas du ciel, il faut aller la chercher, bien travailler, bien recruter. C'est un ensemble de choses, pas uniquement la compétition, mais l'entourage, le travail à l'intérieur d'un club.

Il y a eu des échecs, des joueurs internationaux, arrivés en juin et vite repartis, comme Martin Vazquez et Omam-Biyik...

On s'est rapidement aperçu qu'ils n'entraient pas dans le moule. Ils ont vite quitté le club.

À l'intersaison, Bernard Tapie ne veut plus d'Éric Di Meco et il voudra se débarrasser aussi d'Alen Boksic après les premiers matches amicaux...

Bernard était parfois dans l'excès. Mais avec Raymond (Goethals), nous étions contre leurs départs. Nous avons eu des discussions avec Bernard et ils ont très vite fait partie du projet.

Comment se décide la titularisation de Barthez à la place d'Olmeta ?

Fabien était à Toulouse et Raymond Goethals m'avait dit : "Ce gardien m'a impressionné". Je suis allé à Toulouse, je leur ai laissé Éric Lada et sur mon épaule, j'ai pris Fabien Barthez. Là, nous nous sommes dit que nous avions le futur grand gardien français, sans savoir que ce serait même l'un des plus grands d'Europe. Les performances de Pascal Olmeta, notamment lors d'un match à Lens, ont conduit Bernard, encore une fois dans l'excès, à dire : "Il faut changer de gardien". Il a fallu annoncer à Pascal que contre Glentoran, il n'allait pas jouer.

Et quand je revois Pascal aujourd'hui, il reconnaît volontiers que si ça n'avait pas été moi qui lui annonçais qu'il perdait sa place, il ne sait pas quelle aurait été sa réaction. Tout le monde était d'accord mais personne n'osait le lui dire. J'ai donc annoncé la mauvaise nouvelle à Pascal qui l'a encaissée comme un professionnel.

Les premiers mois de la saison ont été tellement difficiles qu'une défaite à domicile contre Nantes avait abouti à des heurts avec des supporters...

Il ne faut pas croire que nous avons eu des saisons de tout repos. La concurrence de l'époque, contrairement à aujourd'hui, était une vraie concurrence. Il y avait Monaco, Paris, Nantes, Auxerre. Gagner le titre était une vraie compétition. Nous n'étions jamais sûrs d'être champions. Les débuts de saison ardus faisaient partie du sport. Nos titres, nous sommes allés les chercher.

Le symbole, c'est PSG-OM, très violent, où vous démontrez surtout votre solidité...

Nous gagnons par le mental. Ce match hors normes est resté dans l'histoire. On le cite souvent pour sa grande agressivité sur le terrain. Autour, entre joueurs, dirigeants, le contexte était très spécial et nous avons vu que nous avions une équipe de costauds. Cet épisode a marqué les joueurs des deux camps.

Quand vous voyez la composition des groupes en Ligue des champions, en face, il y a Milan, PSV, Göteborg, Porto et vous, vous prenez Glasgow Rangers, FC Bruges et CSKA Moscou. Vous êtes contents ?

Nous aurions pu tomber plus mal. Mais quand on a pour objectif de gagner une coupe d'Europe, les groupes, c'est bien de les passer, mais après, il faut aller au bout et on n'a pas droit à l'erreur et au final, on doit battre les meilleurs.

Le match à Glasgow, c'est une bonne entrée en matière ?

Un match déterminant pour la suite de la saison, à l'extérieur, sous la pluie, dans un stade en folie, un match physique où on arrache le nul. On en a tiré beaucoup de positif parce qu'on a senti un mental très fort.

Et pourtant, en rentrant, vous voulez de nouveau changer de gardien, remettre Olmeta à la place de Barthez. Mais Olmeta se casse la jambe à l'entraînement...

C'est l'histoire d'une vie. Fabien reconnaîtrait volontiers qu'à Glasgow, il n'avait pas satisfait Bernard. Mais Pascal se casse la jambe au Vélodrome à l'entraînement, la veille du match suivant. Fabien reste donc dans les buts et entame sa grande carrière. Un coup très dur pour Olmeta. Comme quoi, le foot n'est pas un livre où on peut tout écrire à l'avance. Il y a des aléas, notamment les blessures. Peut-être que sans cette blessure de Pascal, Fabien n'aurait pas fait la même carrière...

Raymond Goethals reprend les rênes de l'équipe en novembre. Comment ça se passe ?

Il était toujours au club. C'est un entraîneur, un homme de terrain, il ne peut pas être directeur sportif. Jean Fernandez avait fait du bon boulot, il faisait partie de l'histoire du club. Il devait supporter une pression terrible. Peut-être que le retour de Raymond a été un soulagement.

Vous avez été le premier à prendre contact avec Raymond Goethals en 1990. Il est devenu, entre 1991 et 1993, une légende olympienne. Comment est-il arrivé à l'OM ?

C'est une histoire unique. Il entraînait Bordeaux avec qui la rivalité de l'OM était pire que celle avec le PSG aujourd'hui. Quand Bernard me dit qu'il faut qu'on trouve un entraîneur, il suit Tomislav Ivic et moi, Raymond Goethals. Quand je le contacte, il me répond : "Mais petit, tu te rends compte ! L'OM et les Girondins sont rivaux, si on sait que nous sommes en contact, ça va faire un scandale."

Nous nous mettons donc d'accord pour nous rencontrer à mi-chemin, à Carcassonne. Une histoire qui me fait encore rire aujourd'hui. Je réserve un petit hôtel de routiers à Carcassonne où Raymond se pointe avec son adjoint belge, Lippens. La dame de l'hôtel voit arriver ces trois hommes qui prennent une chambre et elle nous réclame de payer d'avance, parce qu'elle se demandait vraiment ce qu'on allait faire tous les trois dans une petite chambre ! J'explique donc à Raymond que Bernard cherche un entraîneur pour gagner la coupe d'Europe. Il me répond : "Jean-Pierre, si un entraîneur te dit qu'il va te la faire gagner, ne le prends surtout pas, parce qu'il ne l'a jamais gagnée. Moi, je l'ai gagnée, la coupe des vainqueurs de coupe, avec Anderlecht, je sais combien c'est dur, alors je ne te dis pas que je vais la gagner encore."

En rentrant, je vois Bernard qui me dit qu'Ivic l'a assuré qu'il pouvait la lui faire gagner. Je lui dis alors que je suis favorable à Raymond. Et on prend Raymond. Mais ce rendez-vous de Carcassonne, dommage qu'il n'ait pas été immortalisé par des images...

Vous vous qualifiez de nouveau pour la finale. Quelle leçon avez-vous retenue de celle perdue en 1991 à Bari ?

Les leçons, il faut toujours les retenir et nous l'avons fait dans la préparation. Après, il ne faut pas non plus se trouver des raisons à une défaite, en disant que nous avons perdu une finale parce que nous étions dans un hôtel qui ne nous convenait pas.

En 1991, à Bari nous étions dans un camp retranché, en 1993, dans un Club Med. Au lieu de l'ordre, de l'absence de visites, on a produit l'inverse, on faisait les footings autour de l'hôtel en rigolant, Chris Waddle est venu nous rendre visite, les journalistes étaient là. Aujourd'hui, si on dit qu'on va préparer une finale de coupe d'Europe comme ça, personne ne va le croire. Bernard s'est même entraîné avec moi, la veille de la finale...

Une décontraction qui n'empêchait pas le sérieux...

Avec Raymond, dans mon bureau nous avions installé un paperboard sur lequel il y avait tous les joueurs de Milan, l'équipe type. Après chaque entraînement, il passait dans mon bureau et on travaillait sur la finale. Je l'ai vu dessiner des schémas pendant des heures. Je me souviens aussi que nous étions allés voir Milan passer cinq buts à Naples en championnat et dans la chambre d'hôtel, je me gavais de biscuits, en me lamentant : "Mais comment on va faire contre une équipe pareille ?" Raymond me calmait : "Tu es trop nerveux, Jean-Pierre, ne t'inquiète pas, on va gagner ce match."

Dans ce Club Med, la veille de la finale, vous surprenez Barthez réveillé à 2 h du matin ?

Il ne dormait pas. Mais il était tellement décontracté. Le stress, il ne connaissait pas ! Il ne savait pas ce que c'était. Il préparait la finale de la coupe d'Europe comme il préparait un match amical. Ça a toujours été sa force, il supportait la pression. Il s'était même endormi dans le car en allant au stade. Un tel personnage, il ne faut pas chercher à le formater autrement. Fabien, c'était l'insouciance. Sa carrière en témoigne : ça ne l'a pas gêné.

Sa première mi-temps contre Milan en est la preuve...

C'est le but qu'on marque qui nous fait gagner. Mais Fabien a commencé par nous empêcher de perdre. Il nous a fait quelques arrêts décisifs. S'il n'est pas là, à la mi-temps, c'est terminé. Il a fait une très très grande finale.

Sur les photos de la finale, on vous voit côte à côte sur le banc avec Raymond Goethals. Vous tenez un talkie-walkie...

Raymond vivait seul à l'hôtel à Marseille. Nous étions proches. Il venait souvent manger à la maison, puis on jouait à la belote. C'était quelqu'un de tactile, avec nous, avec les journalistes. Pendant le match, il m'a broyé la main. Et dans l'autre main, je tiens ce talkie-walkie qui fait partie de l'histoire. J'étais ainsi en liaison avec Bernard qui était dans la tribune. On voulait échanger. Quand Basile (Boli) se blesse au genou, il veut sortir, Raymond hésite, Bernard me dit : "Il reste", je m'approche donc de Basile pour le lui dire.

Et Raymond ajoute : "L'autre con a dit que tu ne dois pas sortir"...

Oui (rires), c'était sur l'impulsion. À la marseillaise, sans agressivité... À l'arrivée, c'est une décision qui pèse lourd. Nous sommes en finale de la coupe d'Europe, notre défenseur central veut sortir alors qu'on est dominé, c'est lourd comme choix à faire. Bernard a voulu qu'il reste, moi aussi.

Le but, vous le voyez, vous le revoyez dans la tête ?

Nous sommes dominés. On espère arriver 0-0 à la mi-temps. Ce but, c'est une délivrance. Et puis, c'est juste Basile. Qui devait sortir, qui reste, qui marque. Il y a un concours de circonstances qui fait qu'on se dit que c'est notre soir. Comme à Bari, on s'était vite dit que ça ne l'était pas. C'est la beauté du foot.

Et à la fin, comment ça se passe ?

Avec Bernard et Raymond, nous sommes tous les trois enlacés. On sait le travail effectué. Je me revois comme supporter en 1965-1966, dans le virage nord sous le tableau d'affichage. La coupe d'Europe était inaccessible. Et là, j'étais dirigeant et on l'avait. Et puis, je voyais ce public, ces Marseillais heureux. Des instants grandioses. C'est le plus beau moment (le retour à Marseille). Chez nous, dans ce Vélodrome rempli d'histoire, c'est inoubliable, le coeur se renverse.

Le match contre PSG, c'est la cerise sur le gâteau ?

On sait qu'il y a un grand match dans un stade comble. Nous étions dans une quinzaine d'euphorie totale.

Malheureusement, il y a eu la cassure, l'affaire VA-OM. Quand avez-vous senti que ça allait "péter" ?

Je sentais les jalousies et cette histoire au-dessus de notre tête qui allait mal tourner. Effectivement, nous avons commis une erreur, mais je pense qu'elle aurait pu être réglée autrement. Sans ces décisions aussi drastiques à l'encontre du club. Nous, pourquoi pas ? Mais le club et les joueurs, non. On les a empêchés de jouer la coupe intercontinentale, alors que le match de Valenciennes n'avait rien à voir. Aujourd'hui quand je revois Galliani, alors mon homologue du Milan AC, il me dit que dans ces années-là, Milan et Marseille étaient les deux capitales du football européen. C'est que l'image de l'OM demeure. On peut être fier. Il y a certes une tache, mais il faut l'assumer.

Vous avez mis combien de temps avant de revenir au stade, après les procès et la dépression ?

Ça a été dur parce que j'avais consacré beaucoup de ma vie à l'OM où j'étais entré en 1981. Après cette affaire, ça a été difficile de revenir. Le temps a effacé les choses.

Au moment de leur mort, Raymond Goethals et Bernard Tapie ont reçu de beaux hommages...

Mérités. Raymond a oeuvré pour l'OM. Un grand connaisseur, un grand professionnel. Les deux grands entraîneurs qui me restent à l'OM, ce sont Gérard Gili et Raymond Goethals. Ils ont marqué l'histoire. Quant à Bernard, sans lui, nous n'aurions jamais gagné la coupe d'Europe. Grâce à lui, Marseille a eu un élan très positif. Tous ceux qui ont connu cette période ont été marqués.

Vous étiez totalement réconciliés ?

Bernard me disait souvent de passer le voir, nous nous appelions, nous parlions de l'OM. Avec Gérard Gili, nous étions allés chez lui à Paris, rue des Saints-Pères, quand il était malade. Nous sommes tombés dans les bras l'un de l'autre...

La Provence

Re: Tapie, the boss

12 Juin 2023, 20:50

Information
Roger Zabel, présentateur, et Jean-Michel Larqué, commentateur, se souviennent de l'ambiance exceptionnelle qui régnait avant, pendant et après la finale

Ils n'oublieront jamais. "Vous savez, les journalistes et les commentateurs sont portés par les événements", glisse d'emblée Jean-Michel Larqué. En cette fin mai 1993, le Pyrénéen a vécu l'un des plus beaux moments de sa carrière télévisuelle grâce à l'Olympique de Marseille. Aux côtés de son fidèle coéquipier Thierry Roland, disparu en 2012 à l'âge de 74 ans, l'ancien milieu de terrain des Verts a vibré. Son émotion est d'ailleurs intacte lorsqu'il repense aux mots prononcés par son compère après le but de Basile Boli. "Extraordinaire coup de tête de mon Basilou !", avait alors rugi la plus célèbre - et regrettée - voix du football.

Un cri du coeur éternel. "Nous étions un peu superstitieux, poursuit en effet "JML". Après Bari, où l'OM était archi-favori et aurait dû gagner (en 1991), l'Olympiastadion me rappelait de mauvais souvenirs avec Saint-Étienne (l'ASSE s'y était inclinée en demi-finale retour de la coupe des clubs champions, en avril 1975, Ndlr). Milan restait une référence, Marseille n'avait pas la même notoriété continentale. Mais, en dehors d'une occasion de Daniele Massaro, je ne me souviens pas avoir tremblé durant le match."

Comme chaque mercredi de C1, le tandem Roland-Larqué avait pris le relais de Roger Zabel, en charge de la présentation de l'émission spéciale. À la différence près que le "monsieur Ligue des champions" de TF1 n'était cette fois pas en plateau, mais sur place, à Munich. "Je faisais des directs toute la journée, raconte-t-il. Il y avait un fil rouge, je crois même être passé dans le Club Dorothée." "Les petits plats avaient été mis dans les grands, renchérit Larqué. La complicité entre Bernard Tapie et Patrick Le Lay (alors PDG de la chaîne) dépassait largement le cadre du football." C'est ainsi que plusieurs reporters avaient pu accompagner les Olympiens durant leur mise au vert à l'hôtel Bachmair, les jours ayant précédé la finale. "Nous étions un peu privilégiés parce que nous étions partenaires et diffuseurs de l'événement", explique Zabel, qui se rappelle encore d'un épisode résumant bien l'ambiance décontractée et la bonne humeur régnant alors à l'OM jusqu'au jour J. "On a balancé un seau d'eau sur ma tête pendant que j'étais à l'antenne, ça venait de Boli et Casoni, se marre-t-il. Ce sont de bons souvenirs. J'assistais aux entraînements, je revois Bernard Tapie taper dans le ballon avec les joueurs. Ça n'avait rien à voir avec une veillée d'armes où tout le monde est confiné. C'était très relâché. Le jour de la finale, en revanche, on est revenu à des choses beaucoup plus sérieuses. On a senti, dès le matin, que ça commençait à se concentrer..."

Pour l'ancien journaliste aujourd'hui retraité, le rôle de Raymond Goethals fut capital. "Il était épatant !, s'exclame-t-il. Nous nous sommes toujours bien entendus, nous passions des soirées à son hôtel à Marseille. Il me faisait des croquis de son attaque, des gribouillis absolument invraisemblables. Il a été l'un des moteurs de la victoire à Munich." Jean-Michel Larqué confirme. "Je ne sais pas pourquoi, mais j'étais descendu sur le terrain cinq minutes avant la fin du match, abonde l'ex-international. En regardant le banc de touche, j'avais vu qu'il mangeait plus sa Belga qu'il ne la fumait ! Il avait le don de nous faire rire."

Les cigarettes du sorcier belge font partie de la légende de l'OM. Comme le show de Boli au lendemain du succès, pendant le journal de 13 h. "Sur la route de l'aéroport de Munich, nous nous sommes arrêtés dans un hôtel pour un plateau, se remémore Roger Zabel. Basile a fait un numéro de majorettes avec un balai ou quelque chose dans le genre. Nous avons ensuite pris l'avion pour Marseille. Les femmes des Olympiens nous avaient rejoints. Elles ont peint des traits bleus et blancs sur les joues des joueurs, puis m'ont écrit TF1 sur le visage ! Quand on est arrivé au stade Vélodrome, il fallait impérativement que je sois sur la pelouse avant l'OM. J'ai demandé qu'on ouvre la trappe pour que j'entre sur le terrain. J'ai alors entendu une ovation... Je ne comprenais pas. Et, là, j'ai vu mon visage s'afficher avec mes TF1 en bleu et blanc sur le grand écran ! C'est l'un de mes titres de gloire."

Le diplômé de l'ESJ Paris le redit volontiers : "Footballistiquement, il y a eu deux événements pour moi : cette finale de 1993 et la victoire des Bleus en 1998. Ce sont mes deux points d'orgue."

La Provence

Re: Tapie, the boss

08 Juil 2023, 13:52

Re: Tapie, the boss

08 Juil 2023, 14:30

Ça donne grave envie.

Re: Tapie, the boss

08 Juil 2023, 14:51

Moi non.
Et pourtant j'aime beaucoup Laurent Lafitte.

Avons nous besoin d'une mini serie Netflix pour nous expliquer c'était qui Bernard Tapie ? #-o

Re: Tapie, the boss

08 Juil 2023, 15:00

superolive, pisse froid redaface2 :mrgreen:

Re: Tapie, the boss

08 Juil 2023, 15:51

superolive a écrit:Moi non.
Et pourtant j'aime beaucoup Laurent Lafitte.

Avons nous besoin d'une mini serie Netflix pour nous expliquer c'était qui Bernard Tapie ? #-o

+1
Le fait que cette série ait été réalisé contre l'avis du Boss ne me donne pas envie de la regarder.

Re: Tapie, the boss

08 Juil 2023, 16:04

C'est un personnage public, et sa vie est romanesque par excellence. Ca tombait sous le sens. Je jugerai sur pièce, mais il est évident qu'a côté du destin exceptionnel et de sa présence lumineuse, il avait aussi des parts d'ombre; Que sa famille n'ait pas envie qu'on les traite aussi ne signifie pas que ce n'est pas pertinent.

Par ailleurs, ce que j'aime comme d'habitude chez Laurent Laffite sur ce qu'on voit dans la bande annonce, c'est qu'il est juste, pile dans l'énergie, dans l'intention, il n'essaye pas nécessairement de "faire du Bernard Tapie", ce que beaucoup de mauvais comédiens auraient essayé de faire par facilité

Re: Tapie, the boss

08 Juil 2023, 16:44

Moi qui ne regarde jamais de prod francaise, j'avoue que ça me donne envie pour le coup.

Re: Tapie, the boss

08 Juil 2023, 18:46

Le trailer fait envie en effet.

Re: Tapie, the boss

10 Juil 2023, 09:20

ça a l'air pas mal du tout en effet.
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