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José Anigo (ancien entraîneur de l'OM) : liaisons dangereuses
Présenté aujourd'hui à un juge d'instruction à Marseille, José Anigo, ancien coach et directeur sportif de l'OM, a dû s'expliquer sur ses liens avec plusieurs membres présumés du grand banditisme de la cité phocéenne.
C'est une commission, jamais versée, mais qui pourrait coûter bien cher. Tard, samedi soir, José Anigo (59 ans), ex-joueur, entraîneur et directeur sportif de l'Olympique de Marseille, était toujours dans l'attente de son sort. Un peu plus tôt dans la journée, l'ancien homme-fort de l'OM avait été déféré devant un juge d'instruction marseillais en charge de la délinquance organisée, à l'issue de deux jours de garde à vue dans les locaux de la direction interrégionale de la police judiciaire (DIPJ) de Marseille (Bouches-du-Rhône).
Selon nos informations, Anigo se verrait notamment reprocher sa « proximité » avec la bande dite de La Capelette, du nom d'un quartier du Xe arrondissement de Marseille, dont plusieurs membres présumés ont été condamnés par le passé pour des faits de détention d'armes et de racket. « Pour José Anigo, ses liens avec les membres de La Capelette dont son fils, Adrien, était très proche, posent question, indique une source proche de l'affaire. Son garçon a été abattu en pleine rue, en septembre 2013, à Marseille. La volonté de vengeance du père a fait l'objet d'investigation ».
Les enquêteurs de la police judiciaire se sont à nouveau intéressés, au début de l'année 2019, aux « activités » de cette équipe dans le cadre de plusieurs règlements de comptes qui ont ensanglanté ces dernières années les rues de la cité phocéenne. Au fil de leur enquête, les policiers de la brigade de répression du banditisme (BRB), épaulés par leurs collègues de la division économique et financière (DEF), ont notamment découvert l'existence d'un conflit né du partage d'une commission occulte censée être versée après le transfert du jeune attaquant marseillais Isaac Lihadji, 18 ans, l'été dernier, en direction de Lille.
Campanella a nié son implication dans cette affaire
Selon nos informations, cette commission d'un montant d'1,5 M€ n'a jamais été payée par le LOSC. Et les principaux intéressés, à commencer par Lihadji et son agent, Moussa Sissoko, n'ont pas encore été entendus par la police. Toujours selon nos informations, les enquêteurs de la PJ ont appris que cette commission devait transiter par un restaurateur, installé à Aix-en-Provence. Ce dernier aurait ensuite été « percuté » par plusieurs membres de l'équipe de La Capelette, désireux de récupérer une part de cet argent. « Ce restaurateur a alors fait entendre qu'il était lié à un membre éminent du grand banditisme marseillais, Michel Campanella, afin de tenir à distance cette équipe, poursuit la même source. Plusieurs milieux se sont entrecroisés autour de cette histoire de commission. »
Également placé en garde à vue en début de semaine, Michel Campanella (57 ans), alias « Canari », a nié son implication dans cette affaire, avant d'être mis en examen puis incarcéré à la prison de Luynes (Bouches-du-Rhône). Autre « figure » incontournable pendant des années à l'OM, en tant qu'agent de joueurs, Jean-Luc Barresi (57 ans) a également été mis en examen puis placé en détention provisoire, vendredi. Il est suspecté d'être venu se « greffer » sur cette affaire pour tenter de récupérer le versement de cette commission. Au moment de son interpellation, les policiers ont découvert dans sa voiture près de 250 000 € en liquide.