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Christophe Bouchet demande une mise sous tutelle de la LFP de Vincent Labrune
Christophe Bouchet, ancien président de l'Olympique de Marseille, appelle à la mise sous tutelle de la Ligue de football professionnel face aux crises économiques et sécuritaires. Dans un courrier au ministère des Sports, il demande la nomination d'un administrateur provisoire indépendant pour gérer la LFP, accusée d'inefficacité. Bouchet souligne l'incapacité des dirigeants actuels à résoudre les problèmes économiques du football français et évoque les récentes violences lors des matchs.
L’ancien président de l’Olympique de Marseille de 2002 à 2004, Christophe Bouchet, a récemment pris la parole pour exprimer ses préoccupations concernant la Ligue de football professionnel. Alors que le Sénat avait déjà abordé la question d’un contrôle accru de la LFP par la Fédération française de football (FFF), Bouchet a adressé un courrier au ministère des Sports selon L'Equipe, demandant la mise sous tutelle de la Ligue, ainsi que la nomination d’un administrateur provisoire indépendant pour gérer cette institution, qui selon lui, est incapable de répondre aux enjeux actuels du football français.
Qui traverse une période de turbulence, il est vrai. Et selon Bouchet, il est urgent de prendre des décisions fortes pour redresser la situation. Il justifie sa demande par une série de faits récents, notamment les graves incidents survenus lors de matchs de Ligue 1. Les dégradations lors de la rencontre entre Montpellier et Saint-Étienne, interrompue après un incendie dans la tribune des ultras montpelliérains, ainsi que les scènes de violence verbale lors du match PSG-OM, sont des exemples qui, selon Bouchet, ternissent l’image du football français. Il estime que ces événements ne sont que le symptôme de problèmes bien plus profonds au sein du football professionnel, notamment l'inefficacité des responsables actuels à maîtriser la situation.
Bouchet va plus loin en soulignant l’incapacité des dirigeants de la LFP à résoudre les difficultés économiques qui frappent le football français, notamment celles liées aux droits de diffusion télévisés. L’ancien dirigeant de Sportfive France (2007-2011) rappelle que, depuis plusieurs années, la Ligue peine à générer des revenus suffisants pour assurer un développement durable du football professionnel en France. Il mentionne également les difficultés rencontrées par les clubs de Ligue 1 et Ligue 2, qui ont de plus en plus de mal à équilibrer leurs finances.
Les propositions des sénateurs Michel Savin (LR) et Laurent Lafon (UDI) viennent renforcer le plaidoyer de Bouchet. Ces derniers ont déposé une proposition de loi qui sera examinée au Sénat en mai 2025, visant à permettre à la Fédération française de football de retirer à la LFP sa subdélégation en cas de difficultés financières majeures affectant le financement des activités sportives des clubs affiliés. Cette initiative, bien que légitime aux yeux de certains, a été perçue par les dirigeants de la LFP comme une remise en question de leur autorité et de leur capacité à gérer le football professionnel en France.
Bouchet, qui n’a pas manqué de critiquer à plusieurs reprises le fonctionnement de la Ligue ces derniers mois, se trouve en porte-à-faux avec certains dirigeants de la LFP. Ces derniers ont réagi à ses déclarations en soulignant que ses opinions ne représentaient que son point de vue personnel. Selon un proche de Vincent Labrune, actuel président de la LFP, Bouchet cherche avant tout à exister médiatiquement, après avoir perdu tous les mandats électifs qu’il avait obtenus dans les instances du football. Selon cette source, les sorties de Bouchet dans la presse, que ce soit à travers un livre contesté pour ses erreurs factuelles ou ses déclarations publiques, visent surtout à déstabiliser la Ligue plutôt qu’à proposer des solutions constructives.
La LFP se retrouve donc au cœur d’une tempête médiatique et politique, avec une partie de l’opinion publique et des clubs de Ligue 1 et Ligue 2 qui partagent les critiques de Bouchet. Mais la réaction des responsables actuels de la Ligue, en particulier de Vincent Labrune, montre qu’ils ne comptent pas céder face à ces pressions externes. Ces divergences soulignent les tensions profondes qui existent autour de la gestion du football professionnel en France, et la question de savoir si la LFP est à la hauteur des défis qu’elle doit relever reste plus que jamais d’actualité.
Dans ce contexte, la mise sous tutelle de la Ligue, telle que demandée par Bouchet, semble une proposition radicale mais qui pourrait trouver un écho favorable auprès de ceux qui estiment que la LFP n’a pas su prendre les mesures nécessaires pour assurer un avenir serein au football français. Toutefois, il est probable que cette demande rencontre une forte résistance, tant au sein de la Ligue que du ministère des Sports, qui pourrait être réticent à intervenir de manière aussi intrusive dans la gestion d’une institution aussi importante. Le débat est donc loin d’être clos et il y a fort à parier que cette question continuera d’alimenter les discussions dans les mois à venir.
Le Phocéen