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Al-Khelaïfi - Labrune, une « belle relation » pour des intérêts communs
Nasser al-Khelaïfi, le président du PSG, considère Vincent Labrune, le patron de la LFP, comme le porte-bonheur de son équipe en Ligue des champions. Les deux hommes ont tissé des liens étroits et échangent beaucoup sur des sujets stratégiques, comme les droits télé du foot français.
Quand on aime, on ne compte pas. Invité par Nasser al-Khelaïfi à assister à Real Sociedad-PSG (2-1), en huitièmes de finale retour de la Ligue des champions le 5 mars, Vincent Labrune avait choisi de faire le déplacement en voiture, depuis son domicile du sud de la France jusqu'au Pays basque espagnol : soit près de 700 kilomètres et 8 heures de trajet.
Superstitieux, le président parisien considère son homologue de la Ligue de football professionnel (LFP) un peu comme le porte-bonheur de son équipe, depuis que l'ex-dirigeant de l'OM était dans les tribunes du Signal Iduna Park de Dortmund, le 13 décembre, et que Paris avait arraché in extremis sa qualification pour les huitièmes de finale (1-1). Lors des autres matches à l'extérieur de cette phase de groupes, le PSG s'était incliné à Newcastle (4-1) et à Milan (2-1), les deux fois sans Labrune.
« NAK » le convie donc systématiquement quand son équipe se déplace en C1. À Saint-Sébastien (2-1) et à Barcelone (4-1), en quarts de finale retour, l'effet Labrune a continué d'agir. Pas à Dortmund, lors de la demi-finale aller (0-1), mercredi, mais Paris conserve toutes ses chances pour le retour. « Je ne suis pas un "porte-bonheur" même si c'est exact que jusqu'à mercredi j'avais un bon historique avec le PSG, confie Labrune, qui sera au Parc des Princes mardi soir (à suivre en direct commenté à partir de 21 heures). J'ai plaisir à partager les émotions des matches de son club, avec Nasser (al-Khelaïfi), de même quand je suis au Vélodrome avec Pablo (Longoria, le président de l'OM). D'une façon générale, je suis à fond derrière toutes les équipes françaises qui participent aux compétitions européennes, car leurs performances sont le coeur du projet que je porte depuis mon arrivée à la tête de la LFP. »
Les deux hommes, qui ont sensiblement le même âge (53 ans pour le Français, 50 pour le Qatarien), ont su tisser une « belle relation », dixit Labrune, depuis son élection à la présidence de la Ligue, en septembre 2020. Au départ, l'ex-conseiller de Robert Louis-Dreyfus, ancien propriétaire de l'OM, n'était pas le favori du Qatarien pour prendre la tête de l'instance qui gère le foot professionnel français : Al-Khelaïfi soutenait Michel Denisot, homme de médias et ancien président du PSG (1991-1998) notamment.
« Nous avons une relation qui est aujourd'hui bâtie sur le respect et la confiance, poursuit Labrune. Nous sommes de la même génération et nous nous connaissons depuis longtemps. » Les deux dirigeants partagent un certain nombre de centres d'intérêt et échangent sur la stratégie de développement du foot français, sur la « marque Ligue 1 » à l'international et sur les sujets marketing qui y sont liés, Labrune tenant compte des avis de « NAK ».
L'implication de Labrune pour le foot français appréciée par Al-Khelaïfi
Sans oublier évidemment, le dossier crucial des futurs droits télé de la Ligue 1 et Ligue 2 pour la période 2024-2029, au coeur de l'emploi du temps de Labrune depuis plusieurs mois maintenant. « Sur ce dossier, mon interlocuteur essentiel reste Yousef al-Obaidly », précise le patron de la LFP. Le président de beIN France mène les négociations mais Al-Khelaïfi, en tant que boss de beIN Media Group, la maison mère, n'est bien entendu pas loin du dossier.
NAK se réjouit de la relation amicale et professionnelle qu'il a tissée avec Labrune, dont il reconnaît l'implication dans le développement du foot français. Il apprécie également que la Ligue fasse le maximum pour aider les équipes françaises engagées en Coupes d'Europe, à l'image des reports des deux matches de L1 du PSG (et de l'OM) avant leur quart et leur demi-finale retour.
Cela contribue à améliorer le coefficient UEFA de la France, ce qui bénéficiera à tout le foot français. Une qualification du PSG pour la finale de la Ligue des champions, le 1er juin à Londres, et pourquoi pas mieux encore, ne serait pas pour déplaire à Labrune, à l'heure où il doit finaliser la négociation des droits télé. Le PSG pourrait à son tour lui porter bonheur.