Information
Affaire Neymar-Alvaro Gonzalez, l'OM a oeuvré en coulisses
Plus de deux semaines après un Classique électrique, qui s'était terminé par une pluie d'embrouilles, de cartons et d'expulsions, le calme est revenu, en apparence au moins, du côté de l'OM. Dans les minutes qui ont suivi la victoire du club olympien face au PSG (1-0), la première depuis neuf ans, l'atmosphère était pourtant encore tendue, mélange d'excitation et de décompression, de polémiques, aussi. Dès la rentrée aux vestiaires du Parc des Princes, les accusations de racisme de Neymar à l'encontre d'Alvaro ont bruissé dans les rangs marseillais. À leur initiative, les joueurs ont d'abord répliqué, sur un ton léger et un peu maladroit, en postant une photo de l'Espagnol au milieu de certains de ses coéquipiers, tous de couleur, avant de monter dans leur avion du retour pour Marseille, afin de le défendre.
Le club s'est montré plus ferme, en publiant un communiqué de soutien à Alvaro, le lendemain, dans lequel il affirmait que le joueur n'était pas « raciste » mais sans jamais nier explicitement les propos (« mono » - « singe » en espagnol) qu'il aurait prétendument tenus. Il s'agit de la seule communication officielle du club dans cette affaire. Valentin Rongier est bien venu ensuite en appui de son coéquipier, en dénonçant l'attitude de Neymar (« il insulte tout le temps »), en conférence de presse, tout comme André Villas-Boas, rigolard devant un montage photo de Dimitri Payet, où Alvaro tenait dans ses bras un petit chien avec la tête du Brésilien.
L'OM se penche sur une affaire Neymar... de 2013
Depuis, les dirigeants ont décidé de siffler la fin de la récréation. Jacques-Henri Eyraud a décrété une interdiction de communiquer, le club se contentant d'alimenter le feuilleton avec quelques bribes d'infos distillées à des relais choisis, au lieu de donner des éléments précis. Une interdiction s'étendant jusqu'à l'entraîneur portugais, pourtant très soucieux de ce dossier. Interrogé au sujet de l'affaire et de ses suites, notamment l'existence d'images où Neymar tiendrait des propos racistes à l'encontre d'Hiroki Sakai, Villas-Boas s'est montré un peu embarrassé lors de la conférence de presse avant OM-Metz (1-1), bottant maladroitement en touche.
L'OM n'a en fait jamais voulu confirmer d'éventuels propos racistes de Neymar envers Sakai, ni les infirmer, laissant planer un doute qui bénéficierait, in fine, au club marseillais dans ce dossier. Sur le fond, les juristes de l'OM se sont surtout attachés à prouver qu'Alvaro n'a jamais tenu de propos racistes, qu'il n'a pas prononcé le mot « mono », images à l'appui. L'idée est de discréditer la parole du Brésilien, en substance : « Neymar accuse notre joueur de dire quelque chose, mais aucun expert ne peut le prouver. » L'OM a travaillé sur un précédent au Brésil, début 2013 : Neymar (alors à Santos) avait dit être victime d'insultes racistes de la part de l'entraîneur Roberto Fonseca, avant de se rétracter.
En attendant les décisions de la commission de discipline de la LFP, la vie a repris son cours dans le vestiaire de l'OM, où Alvaro reste un leader vocal apprécié. Par ailleurs, le défenseur aurait engagé des actions en justice à la suite de menaces de mort reçues sur son téléphone, et il aurait même changé de numéro.