Après les départs de Nasser Larguet et Jean-Claude Giuntini, Pablo Longoria envisage un technicien espagnol comme nouveau patron du centre. Et réorganise déjà son état-major. HUGO DELOM et MATHIEU GRÉGOIRE
Nasser Larguet était considéré par Jacques-Henri Eyraud comme « sa plus belle recrue » quand il est arrivé à la tête de la formation marseillaise, à l’été 2019. Le second, Jean-Claude Giuntini, vétéran de la Fédération, avait rejoint le centre marseillais au printemps 2021 pour chapeauter un groupe Élite devant servir d’antichambre au groupe pro.
Ces deux piliers de la Commanderie ont pris la clé des champs ce printemps. Déjà sur le départ après son intérim chez les pros en février-mars 2021, Larguet avait été alors retenu par Longoria. Un an après, il pourrait devenir le DTN de l’Arabie saoudite, après avoir officié au même poste au Maroc. Entouré de ses formateurs, qui appréciaient ses valeurs, Larguet a fait son pot de départ hier soir.
Le printemps du changement
Depuis de longs mois, Larguet avait une relation glaciale avec David Friio, le directeur technique de l’OM. Entre les deux hommes, un désaccord de fond : les ANS, accords de non-sollicitation, permettant de verrouiller un mineur à partir de ses 13 ans, via un contrat et moyennant une rémunération. Formateur à l’ancienne, Larguet place le sportif avant le financier quand Friio souhaite rivaliser avec Monaco, Nice, Lyon et d’autres en dégainant des sommes parfois importantes pour s’offrir un minot. Son équipe de recruteurs s’avère particulièrement agressive pour rafler des jeunes de 15 ans dans toute la France aussi bien que des fins de contrat en centre de formation dans l’Europe entière.
Giuntini avait sans doute l’étoffe pour succéder à Larguet, mais il a annoncé sa démission aux encadrants des équipes de jeunes, ces derniers jours, pour « raisons personnelles ». Est-il resté fidèle à Larguet, jusqu’au bout ? A-t-il compris que l’OM chercherait un remplaçant à l’extérieur ? Depuis plusieurs semaines, Pablo Longoria rêve de techniciens espagnols, et il a identifié le directeur du centre de formation d’un club historique de Liga comme nouvel homme fort. Le dossier n’est pas simple à boucler juridiquement.
La fin du printemps va être haletante. De nombreux formateurs, à commencer par Maxence Flachez (réserve) et Philippe Anziani (spécifique attaquants), les soldats de Larguet, ne seront pas reconduits. Quid de Denis Moutier, qui a ressuscité le Pôle Espoirs d’Aix-en-Provence avant d’arriver aux côtés de Giuntini, l’an dernier ? Expert reconnu par ses pairs, Moutier supervise les moins de 14 et 15 ans de l'OM, dont la belle génération 2008 qui a récemment remporté le prestigieux tournoi de Sens (Yonne). Et quel destin pour Titou Hasni (moins de 17 ans Nationaux), qui vient d’obtenir le brevet d’entraîneur formateur de football et semble sur le départ ?
Une réorganisation à tous les étages
Autre chantier, la réduction de la voilure du projet OM Next Génération, lancé début 2017 et si cher aux yeux de « JHE », mais qui ne sert pas à grand-chose pour Pedro Iriondo, le bras droit de Longoria. Quant au secteur de la préformation, il observe tout ce remue-ménage avec stoïcisme, comme il contemple l’affolante montée du prix de l’essence – certains éducateurs ne sont plus défrayés depuis octobre.
Dans les hautes sphères aussi, la recomposition est à l’ordre du jour. Longoria a récemment décidé de réorganiser les pôles. Les nouveaux hommes forts du financier s’appellent Pedro Iriondo et Stéphane Tessier. Le premier a pris le dessus sur la DG adjointe, Nathalie Nénon-Zimmermann. Ancien DG de l’AS Saint-Étienne (2011-2015) devenu directeur administratif et financier en mars, Tessier rêverait de mettre aussi la main sur le secteur juridique. Sur le volet relations publiques, la cheffe de presse et responsable du protocole, Élodie Malatrait, pèse aujourd’hui autant que Jacques Cardoze, le directeur de la communication du club.
L'Equipe