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FORMATION; Le centre sens dessus dessous; Après la démission de Nasser Larguet la semaine dernière, c'est au tour de Jean-Claude Giuntini de quitter l'OM. Un nouveau départ qui en appelle d'autres, aussi bien chez les éducateurs que chez les joueurs
Le grand ménage. Après la démission la semaine dernière de Nasser Larguet, le directeur du centre de formation de l'OM, c'est au tour de Jean-Claude Giuntini, arrivé en avril 2021 en tant que responsable du groupe élite et de la formation interne des cadres, de quitter le navire marseillais. Comme révélé hier matin par lequipe.fr, le Marseillais de 65 ans, ancien sélectionneur des équipes de France de U16 à U19, quittera officiellement l'OM en fin de semaine. Pour l'un comme pour l'autre, le club olympien avance des "raisons personnelles" pour expliquer leur départ.
Il n'en est rien, évidemment. Il s'agit plutôt, selon plusieurs sources concordantes, de divergences stratégiques majeures entre l'état-major de l'OM, incarné par le directeur technique David Friio (49 ans), bras droit de Pablo Longoria et proche parmi les proches du président espagnol, et les responsables du centre. Ce n'est d'ailleurs que le début des "très grands changements" annoncés par Friio à plusieurs agents ces dernières semaines. De nombreux formateurs, mais aussi beaucoup de joueurs en fin de contrat et qui n'ont pas reçu de propositions avant le 30 avril, date butoir pour faire parvenir les offres, devraient ainsi être dirigés vers la sortie.
L'OM ne digère pas les piètres résultats de la réserve (dernière de N2), des U19 nationaux (7es du groupe D) et des U17 nationaux (qui pourraient sauver in extremis leur saison en participant aux play-offs). Les entraîneurs de ces équipes (Maxence Flachez, Sébastien Tambouret et Stéphane François) ont d'ailleurs été convoqués lundi matin à La Commanderie pour une réunion en présence de la direction des ressources humaines. "David Friio n'est pas content de ce qui a été fait. Il estime que, à une ou deux exceptions près, les éducateurs ne forment pas des joueurs prêts à intégrer l'équipe professionnelle", résume un membre du club à propos de celui qui prend toutes les décisions en ce qui concerne les jeunes (recrutements, signatures de contrat, prolongations...).
Artisan de la refonte de la cellule de recrutement, avec les arrivées de Mathieu Seckinger, Mathieu Louis-Jean et Benjamin Brat, sans oublier Sergio Santomé, nommé par Longoria, Friio, dont la connaissance du marché français est reconnue, considérerait que le vivier marseillais ne regorge pas assez d'éléments de qualité. Ce qui explique les arrivées de Franco Tongya (dans le cadre de l'échange avec Marley Aké), Esey Gebreyesus, Salim Ben Seghir et Bilal Nadir ou encore Emran Soglo, mais aussi Oussama Targhalline, ramené à Marseille par Larguet, le seul qui, dit-on autour des mains courantes de la région, apporte réellement satisfaction.
"Il n'y a pas de cohérence"
Les relations sont donc houleuses depuis le début de saison entre les deux entités de l'institution marseillaise. "Dans les faits, Nasser a démissionné bien avant la semaine dernière. Jean-Claude l'a suivi par solidarité", note un représentant de joueurs. "Il n'y a pas de cohérence, les éducateurs se tirent la bourre entre eux", appuie-t-il.
Quid de Denis Moutier ? Débarqué du pôle espoirs d'Aix-en-Provence en tant que responsable de la préformation, en même temps que Giuntini, il est toujours en poste pour le moment.
"Ils vont placer leurs mecs", croit savoir un observateur privilégié de ce milieu, qui regrette : "C'est toujours pareil. L'OM ne regarde pas ce qu'il y a à Marseille et préfère attirer des joueurs en post-formation qui viennent de l'extérieur. On se retrouve avec des jeunes qui sont sur le banc contre le PAOK Salonique en quart de finale de coupe d'Europe, mais qui ne sont même pas indiscutables avec l'équipe réserve...". En attendant d'y voir plus clair, et alors que de nombreux parents s'interrogent, le centre de formation est sens dessus dessous.
La Provence