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NATIONAL 2; OM, droit dans le mur; Défaits pour la quatrième fois hier, les Olympiens ont rarement été aussi inoffensifs
Quitte à paraître redondant, nous aurions pu embrasser la facilité. Évoquer, décortiquer, complimenter, une fois de plus, l'incontournable Mokhtar Benarbia. Auteur d'un doublé le week-end passé, lors de la victoire (2-1) contre Jura Sud, le meneur de jeu aubagnais a récidivé, hier, à l'OM Campus (0-2, lire par ailleurs). Deux réalisations d'une précision chirurgicale, encore, pour le "Magicien" récemment allongé sur un autre billard, afin de soigner un genou traumatisé. Toujours chez les protégés d'Éric Rech, Florian Galley aurait, lui aussi, mérité des louanges. Omniprésent dans l'entre-jeu, l'ancien pensionnaire du centre de formation olympien a fait oublier, à lui seul, la mise à l'écart de Najib Gandi.
Sans surprise, aujourd'hui faisons honneur aux perdants. Honneur aux Olympiens, jetés en pâture dans la cour des grands. Et encore... il ne s'agit là que de solides collégiens, lycéens tout au plus. Loin, très loin, paraît la marche séparant les jeunes pousses marseillaises de l'impitoyable monde professionnel. Appliqués, ils l'étaient. Séduisants, aussi, par moments. Tendres, sans contestation. Inoffensifs, évidemment. Opposés à des adversaires soufflant, chaque année, dix, voire quinze, bougies supplémentaires, les partenaires d'Aaron Kamardin souffrent forcément d'inexpérience et d'un déficit physique rédhibitoire, si technique et mouvements coordonnés, autour du porteur de balle, ne sont pas millimétrés. Irréprochable dans ses intentions, l'OM demeure pathétique là où la décision se fait. Pathétique au sens littéraire du terme : "qui émeut fortement, dont l'intensité dramatique provoque un sentiment de tristesse grave".
Amputé de plusieurs cadres convoqués en sélections de jeunes (Esey Gebreyesus, Franco Tongya, Bilal Nadir, Salim Ben Seghir, Jonathan Pitou), l'escouade orchestrée par Maxence Flachez a brutalement touché ses limites. Plusieurs éléments ont signé, hier, leur première apparition, ou titularisation, chez les seniors. Impossible de leur jeter la pierre, mais force est de constater que Bastien Dessus, Aylan Benyahia ou Giovanni Versini devront prendre leur mal en patience. Délicat de s'imposer si vite, quand les cadres ne sont également pas au rendez-vous. Simon Ngapandouetnbu, fusillé sur les buts aubagnais, s'est échiné à relancer proprement malgré des maladresses aux lourdes conséquences, Ugo Bertelli s'est acharné, sans réussite, Jores Rahou, sevré, s'est noyé dans un océan de solitude, El Omar Fardi, bousculé, n'a pas survécu à l'entracte, et Cheick Souaré, Olympien le plus en vue, a alterné l'excellent et le décevant.
La tribune bondée de l'OM Campus aurait pu tuer un âne à coups de figue, leurs protégés n'auraient, eux, pas eu le temps de tromper Alex Berghout. Si les fondations semblaient solides, forgées autour d'une inébranlable volonté de construire patiemment, les finitions étaient bâclées. Beaucoup de centres dans le vide, présence fantomatique au point de penalty. Jores Rahou a bien essayé de remuer le cocotier, en solitaire (43). Idem concernant Ugo Bertelli, sur coup franc (62). Or, la première occasion franche, une frappe cadrée à bout portant, est tombée du ciel en toute fin de rencontre. Somptueux mouvement initié par une déviation de Bertelli en direction d'un Versini parfait, renversant le jeu vers Souaré dont l'offrande n'a malheureusement pas été transformée par Benyahia, pourtant à deux mètres du but grand ouvert (88).
Cinq sorties, quatre revers. L'OM va droit dans le mur. Impossible, toutefois, d'en vouloir à ces jeunes conducteurs, volontaires, au volant d'un bolide sans avoir le permis.
La Provence