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ET AUSSI... "Les droits TV ? Un sujet prioritaire"
Le mercato olympien a beau battre son plein (lire ci-dessus), Pablo Longoria, commandant du navire ciel et blanc durant cette traversée houleuse, a dû lâcher la barre en catastrophe. Après avoir donné ses consignes, notamment sur le cas Mason Greenwood, le dirigeant espagnol a passé le relais cette semaine à ses équipes, Medhi Benatia, son conseiller sportif, en tête. Ce revirement de situation, auquel s'ajoute le report de son séjour annuel aux États-Unis, pour y discuter stratégie avec Frank McCourt, s'est noué autour des négociations des droits TV du football français, pour la période 2024-29.
Si l'état-major olympien confiait son inquiétude en privé, avant même l'ouverture du marché des transferts, il imaginait néanmoins que cette mauvaise farce serait réglée "au plus tard le 30 juin". Histoire d'y voir plus clair, notamment, sur les moyens dont le club disposerait pour rebâtir son équipe. "Avancer ses pions dans ce contexte serait inconscient", martelait-on également sur les hauteurs de La Commanderie. Depuis ces confidences, teintées d'anxiété, l'OM a pourtant enrôlé Ismaël Koné (12,5 M€ + bonus) et Lilian Brassier (prêt avec obligation d'achat, 11,5 M€), bien aidé, ceci dit, par les ventes de Vitinha (16 M€ + 6 de bonus) et Iliman Ndiaye (20 M€, bonus compris), ainsi que le soutien sans faille de son propriétaire américain. Depuis ces confidences, également, l'épineux dossier des droits TV n'a toujours pas été réglé.
Ce matin, à un peu plus d'un mois de la reprise du championnat, la Ligue de football professionnel n'a toujours pas trouvé son diffuseur... Alors qu'une crise sans précédent couve pour le foot hexagonal, qui envisage même une politique de l'écran noir lors des journées inaugurales (aucune retransmission télévisée sur le sol français), les présidents de club se réunissent en catastrophe au siège de l'instance pour trouver une issue favorable. Ou plutôt la moins mauvaise solution.
"Le piratage détruit notre valeur"
Pour rappel, Vincent Labrune, le grand patron de la LFP aujourd'hui très fragilisé, espérait décrocher le jackpot en franchissant la barre symbolique du milliard (850 M€ pour les droits nationaux, 200 M€ à l'étranger).. Si les droits internationaux ont été cédés (160 M€), reste l'autre dossier. Au fil des déconvenues, l'Orléanais a dû revoir ses prétentions. Avec l'aide du président de la République, Emmanuel Macron, l'ancien boss de l'OM espérait d'abord forcer BeIN Sports, qui partage son président avec le PSG, à sortir 700 M€... Le rêve s'est brisé sur la nouvelle politique de la chaîne qatarie, désormais proche de ses sous. Tandis que Canal +, son diffuseur historique, boude, la LFP prie au chevet de BeIN, en espérant un signe de vie.
L'instance étudie, en parallèle, ses deux seules pistes crédibles à ce jour. D'un côté, DAZN, le "Netflix du sport", qui a proposé 375 M€ pour un lot comprenant 8 des 9 rencontres programmées chaque week-end. De l'autre, Une chaîne 100 % Ligue 1, financée par la LFP, dont Warner Bros Discovery s'est porté candidat pour en être le distributeur (en y associant son catalogue sports, films et séries). Petit souci... autour de la table, personne n'est sur la même longueur d'onde. Certains pointent le flou autour des garanties bancaires chez DAZN, laissant planer le spectre du fiasco Mediapro. D'autres relèvent l'absence de revenus fixes pour la chaîne 100 % Ligue 1, dépendant de son nombre d'abonnés.
Dans ce contexte explosif, Pablo Longoria a donc pris les airs direction la capitale, où les réunions vont s'enchaîner jusqu'à jeudi soir, a priori. Avant de décoller, le président marseillais a néanmoins été interpellé, en clôture de la présentation de Roberto De Zerbi. "C'est un sujet prioritaire, pas seulement pour l'OM, mais pour tout le football français. C'est le moment de faire unité. On est dans un moment très important, on doit prendre les meilleures décisions pour notre avenir, a-t-il posé en préambule, avant de dérouler sur ce qu'il estime être le noeud du problème. Le championnat français est un des meilleurs en Europe, on ne peut pas accepter une dévalorisation du produit. Dans la société actuelle, on a mis le football au milieu de 100 000 polémiques, on ne parle pas assez de foot, on ne valorise pas assez le produit. Pourtant, on a beaucoup de choses positives comme ce stade incroyable, l'affluence, l'ambiance, même le niveau des joueurs qui est élevé. La semaine, dans les débats, on doit remettre le foot au centre de l'attention, et pas les ragots. On ne peut pas proposer juste un match en fin de semaine, il faut créer de la valeur le reste du temps."
L'Asturien, qui se battra aussi pour une répartition favorable en faveur de son club, "locomotive" notamment en termes d'audience, a dévoilé son autre cheval de bataille : la lutte contre la retransmission pirate des rencontres. "Cela revient à voler l'argent aux clubs, ce n'est pas normal cette augmentation des IPTV. On doit protéger nos droits. Le piratage détruit notre valeur", a pesté Longoria, avant de rejoindre la LFP. Cette même instance qui espère, au cas où la chaîne 100 % Ligue 1 est plébiscitée, convaincre deux millions de personnes de payer 30€ chaque mois pour accéder, "seulement", aux matches de notre si cher championnat.
La Provence