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Comment Longoria a repris la main apparaît ragaillardi au moment de retrouver l'un de ses anciens clubs, l'Atalanta. Explications d'un retournement de situation. Affaibli par la crise de septembre puis la montée en puissance interne de Stéphane Tessier, le président de l'OM
Onze années se sont écoulées depuis son départ de l'Atalanta Bergame, en juillet 2013, au terme d'une mission de recruteur longue de trois saisons, mais Pablo Longoria se sent toujours comme chez lui dans ce coin du Nord de l'Italie, à l'ombre de Milan. Quand il reviendra sur cette terre familière tout à l'heure après avoir honoré, hier, plusieurs engagements liés à l'arrivée de la flamme olympique à Marseille, il reverra avec plaisir des têtes connues, lui qui n'a jamais vraiment coupé le cordon avec cet ex.
On ne songe pas forcément à Sead Kolasinac, forfait ce soir, dont l'aventure olympienne s'est terminée en eau de boudin avant de dire oui au club bergamasque, ce qui est longtemps resté en travers de la gorge du président olympien. La raison ? Les agissements du Bosnien et de son clan qui assuraient réfléchir encore à la proposition de prolongation émise par l'OM, alors qu'ils avaient déjà dit oui à l'Atalanta et monnayé au prix fort un nouveau contrat ficelé depuis quelque temps. Des informations glanées par Longoria grâce à une connexion avec l'Atalanta qui n'a jamais été rompue.
Jamais bien loin de l'équipe pro
Longoria, qui suivra la rencontre de ce soir aux côtés de Vincent Labrune comme la semaine passée au Vélodrome, n'exerce pas seulement son influence loin du centre Robert Louis-Dreyfus. Il le fait de nouveau en interne et c'est plutôt nouveau après avoir laissé planer la menace d'un départ, en septembre dernier, puis affiché une authentique lassitude par la suite, après la réunion houleuse avec les supporters qui avaient réclamé le départ des quatre têtes pensantes du club (Longoria, Tessier, Iriondo et Ribalta). Même s'il a perdu tour à tour ses fidèles lieutenants Javier Ribalta et Pedro Iriondo, l'Asturien a repris de la vigueur et la main sur les affaires internes. Depuis le déplacement à Lisbonne, il passe de nouveau beaucoup de temps sur les hauteurs de La Commanderie pour bosser et préparer l'avenir. Il n'est jamais bien loin, non plus, de l'équipe pro. "Il est toujours avec nous, nous encourage, apprécie Jean-Louis Gasset. Il a confiance en nous, le dit aux joueurs, vient nous voir dans mon bureau. Lui aussi a connu des hauts et des bas. Si on pouvait finir en apothéose, ça lui ferait grandement plaisir."
Stéphane Tessier va être la première victime du regain de l'Ibère. Le directeur général avait pourtant pris de plus en plus de poids dans l'état-major olympien ces dernières semaines, quitte à passer - un peu prématurément - pour le futur patron du club, adoubé par certains groupes de supporters et prenant des décisions sans en informer sa hiérarchie. Il n'en sera rien et aujourd'hui, ce sont les pro-Tessier qui sortent affaiblis de cette guéguerre de pouvoir quand, il n'y a pas si longtemps, les pro-Longoria paraissaient délaissés, voire sur la sellette. Lors des comités de direction, tous ne s'adressaient pas la parole, d'ailleurs.
Relation au beau fixe avec Benatia
Une question affleure désormais : le départ annoncé de Tessier, qui ne sera pas du déplacement à Bergame, annonce-t-il d'autres mouvements ? Quid des survivants du clan des Stéphanois, un surnom peu apprécié en interne ? On songe notamment à Grégory La Mela, directeur commercial toujours aux basques de l'équipe pro, ou Ludovic Paradinas, responsable du scouting pour le centre de formation. Selon une version qui circule au centre RLD, le premier verrait, au contraire, ses prérogatives renforcées. Il arrive aujourd'hui en Lombardie, avec d'autres dirigeants, tout comme Longoria. L'ancien dirigeant de Valence cherche actuellement à savoir sur qui il peut compter. Il ne se pose pas ce genre de question avec Medhi Benatia à l'influence grandissante. Les deux hommes s'apprécient depuis leur passage commun à la Juventus et leur relation reste au beau fixe.
Depuis les États-Unis, Frank McCourt observe cette mouvante scène olympienne. Il est attendu à Marseille prochainement, dans un timing flou qui laisse pantois, les plus optimistes évaluant cette venue en jours, les pessimistes en semaines. Toujours est-il que le propriétaire de l'OM voudrait, selon certaines sources, conforter Longoria dans son rôle de président et lui offrir un peu plus de moyens. Une qualification pour la finale de la Ligue Europa, en Irlande d'où sa famille est originaire, renforcerait sans doute la volonté de l'actionnaire.
La Provence