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PABLO LONGORIA; En attendant 2024... Le président de l'OM est revenu, hier, sur la première partie de saison qui, malgré les tempêtes traversées, le satisfait. Il lorgne vers la seconde moitié d'exercice et notamment le prochain mercato.
La présidence de Pablo Longoria n'est pas seulement marquée de multiples transferts qui ont fait sa marque de fabrique depuis qu'il a remplacé au pied levé Jacques-Henri Eyraud à l'issue de la "révolution des cyprès", à l'hiver 2021. Elle est également jalonnée d'interventions médiatiques récurrentes, aux moments charnières des saisons. "Sans limite de temps, sans limite de questions", aime préciser le dirigeant espagnol qui sort d'une première moitié d'exercice éprouvante qui l'a vu passer par tous les sentiments, ou presque, et qui a vu l'inquiétude se muer en espoir, même si celui-ci se révèle ténu et l'équilibre précaire.
Le président de l'OM avait donc donné rendez-vous aux médias qui suivent le club hier en milieu de journée, dans la salle de conférence du Vélodrome, quelques heures seulement après l'ultime apparition de ses hommes en Ligue 1, accrochés à Montpellier (1-1).
La nuit s'est révélée assez courte, ce qui n'a pas empêché Longoria d'étayer ses arguments.
Super League et mercato hivernal
Deux thèmes ont polarisé l'attention pendant les soixante-dix minutes qu'a duré cette intervention présidentielle : les soubresauts autour de la Super League (lire en page suivante) et le mercato hivernal, sujet de toutes les attentions, alors que l'équipe s'apprête à être déplumée par la coupe d'Afrique des nations (13 janvier-11 février 2024 en Côte d'Ivoire), neuf Olympiens ayant été présélectionnés (*). Parmi eux Pape Gueye qui, après une première offre de prolongation, s'apprête à en recevoir une seconde, alors que son contrat s'achève au 30 juin prochain. L'OM espère que le milieu sénégalais prendra en compte tous les efforts consentis par le club pendant sa suspension et que ceux-ci pèseront favorablement dans la balance.
Pour le reste, Longoria a fini par admettre que l'effectif façonné l'été dernier était bancal, ce qui a contraint Gennaro Gattuso à abandonner son système préférentiel pour opter pour un 3-5-2 qui correspond davantage aux forces dont il dispose. Il n'a pas vraiment détaillé les postes ciblés, à l'exception de celui de latéral gauche où le seul Renan Lodi émerge et où Amir Murillo dépanne, le cas échéant.
"On aimerait renforcer toutes les positions de milieux centraux, qui permettent de jouer à la fois en 3-5-2 et en 4-3-3", a appuyé le dirigeant espagnol avant de mettre en avant un critère fondamental : la polyvalence.
"On cherche de la polyvalence, des joueurs capables d'évoluer à plusieurs positions. Il n'y a pas beaucoup d'ailiers purs dans cet effectif, parce qu'on avait calibré l'équipe pour un 4-4-2. Un joueur à droite capable de rentrer à l'intérieur, peut-être que ça nous manque." Selon nos sources, outre un latéral gauche, l'OM chercherait un joueur par ligne.
Commission technique
Alors que son nom circule depuis plusieurs jours, l'ancien Stéphanois Denis Bouanga, actuellement à Los Angeles, ne figure pas, selon nos informations, parmi les joueurs qui intéressent la direction, même si son nom lui a été récemment soufflé. Elle s'oriente vers d'autres profils soumis par un homme qui se trouve désormais au coeur du réacteur : Medhi Benatia.
L'ancien Olympien, nommé conseiller sportif il y a trois semaines, a la main sur le mercato. Mais toutes ses décisions seront validées par une nouvelle commission technique qui vient de voir le jour et où siègent également Longoria, Gattuso et son fidèle adjoint Luigi Riccio, le DG Stéphane Tessier, ainsi que Roberto Malfitano, responsable du scouting. Cette cellule s'est encore réunie lundi et son activité sera scrutée de près dans les prochains jours. Elle va avancer sur un fil, la situation ne lui permettant pas de remplacer tous les joueurs partant à la CAN ni les blessés (Correa, Rongier).
"Cette saison, on a pris un risque, on a une masse salariale de Ligue des champions, a posé Longoria. On ne peut pas l'augmenter, ce serait irresponsable. On va perdre 6 ou 7 joueurs pendant la CAN, mais on ne peut pas prendre 6 joueurs, c'est impossible. En même temps, il faut se renforcer. On est à l'écoute du marché, on va voir ce que va offrir le mercato, sans mettre en difficulté les finances, ni cette saison, ni la prochaine. On veut réduire l'impact de la CAN. Mais ce serait une erreur massive de penser le recrutement uniquement sur cette période, il faut aussi penser aux mois de mars, avril... Si on a trop de joueurs, ça va générer beaucoup de frustration."
Côté départs, Luis Henrique a vu son prêt à Botafogo se terminer et l'OM souhaiterait le vendre. Tarif réclamé : 8 millions d'euros, de source brésilienne. Il conserverait une belle cote sur sa terre natale où il aimerait rester et où plusieurs clubs "ont présenté des offres, refusées, parce qu'elles ne sont pas en rapport avec sa valeur. S'il était dans l'effectif, il pourrait nous donner satisfaction". Et poursuivre l'opération redressement opérée depuis l'arrivée de Gattuso, même si l'OM n'est pas encore là où il doit être.
"Vu toutes les difficultés vécues depuis le début de la saison, c'est positif d'avoir su inverser la tendance. On est revenu dans la course pour la Ligue des champions. Les résultats ne sont pas suffisants, mais on essaye de rester positif. On n'est pas encore à la moyenne de 2 points par match, l'objectif fixé en début de saison, mais je reste positif, on va y arriver. Je tiens à mettre en avant le parcours européen, où on est tombé dans un groupe relevé. Bien sûr, le dernier résultat (à Brighton) n'est pas celui que l'on souhaitait, mais je considère que le parcours est plutôt positif."
En 2024, il faudra continuer pour espérer une nouvelle qualification en Ligue des champions. Sinon, le prochain bilan pourrait être plus amer...
(*) Harit et Ounahi (Maroc), Gueye, Ndiaye et Sarr (Sénégal), Meïté (Côte d'Ivoire), Mbemba (RD Congo), Mughe et Ngapandouetnbu (Cameroun).
La Provence