Les griefs exposés par les
supporters à Pablo Longoria
et ses acolytes de
l’état-major olympien,
lundi lors de la fameuse réunion
houleuse à La Commanderie,
sont nombreux (lire aussi en page
34). L’un d’eux concerne les féminines.
Il est ainsi résumé dans
le communiqué publié jeudi par
les Fanatics, MTP, South Winners,
Club des Amis de l’OM,
Dodger’s et HandifanClub OM:
"Notre mécontentement fait suite
au témoignage accablant de parents
d’enfants jouant au centre
de formation. Ces derniers ont décrit
des méthodes d’encadrement
douteuses qui auraient été mises
en place par la nouvelle équipe
gestionnaire du Campus (…) notamment
des sanctions dégradantes
qui auraient été infligées
à la section féminine."
Que s’est-il donc passé pour que
les groupes montent à ce point
au créneau ?
Le papa d’une adolescente
raconte : "
Nos filles ont
été obligées de se changer dehors
en culotte en plein hiver."
L’incident s’est produit une fois,
en cours de saison passée. Une
fois de trop, évidemment. Un
autre parent, écoeuré, détaille :
"Elles ont laissé le vestiaire sale.
Et encore, sale, c’est un grand
mot… Elles avaient juste oublié
quelques emballages de Twix.
Pour les punir, on les a obligées à
se changer dehors."
"Tout le monde a peur
de parler"
Dégoûté par ce type de méthodes,
ce père d’une joueuse de
seulement 13 ans n’a donc pas
voulu en rester là. Début août, il
s’est débrouillé pour croiser le
président olympien afin de lui
faire remonter l’accroc. Ce
jour-là, l’Espagnol était accompagné
par son compatriote Pedro
Iriondo, lequel chapeaute la
section depuis cet été, en sa qualité
de directeur général en
charge de la stratégie et du développement.
"Longoria semblait
vraiment prendre le problème en
considération, il lui a demandé
de s’en occuper. Un rendez-vous
a alors été programmé le 12 août
au Campus pour en discuter. Je
l’ai dit à tous les parents. Mais la
rencontre a ensuite été annulée."
Sur ce point, l’OM répond qu’il
s’agit d’un simple quiproquo :
l’Ibère avait prévu de voir ce papa
lors du premier match des féminines,
mais il pensait à la journée
inaugurale de la saison officielle
(le 1er octobre), et non à la
première rencontre amicale…
tombée le même jour que la réception
de Reims en Ligue 1.
Déterminé à faire remonter le
problème en haut lieu, le parent
a persévéré et a finalement vu
Stéphane Tessier, directeur général
adjoint en charge des finances
et des investissements, le
13 septembre à La Commanderie.
"Il m’a dit qu’il allait enquêter",
poursuit-il, tout en précisant
qu’il n’a plus eu de nouvelles
depuis. "Nous allons nous
regrouper avec tous les parents
pour nous faire entendre une
bonne fois pour toutes, renchérit
le premier père, tout aussi résolu
à faire la lumière sur les méthodes
d’encadrement des filles
à l’OM. Tout le monde a peur de
parler, par crainteque ça se répercute
sur elles. Dès qu’on dit
quelque chose, on se heurte à des
sourds."
L’OM confirme et condamneAu sein de la maison ciel et
blanc, on confirme et condamne
l’incident, mais on fait néanmoins
des précisions majeures.
"Ces entraînements se sont déroulés
au stade Eynaud, géré par la
municipalité, dans le cadre d’une
convention qui lie le collège
Grande Bastide, le Smuc, le District
de Provence et l’OM, nous explique-
t-on. Ce n’est pas la section
féminine à proprement parler,
nous ne sommes pas responsables
de la coordination de ces
entraînements qui se déroulent
sur un temps scolaire. Il faut savoir
qu’auparavant, le gardien
de ce stade, salarié de la ville,
n’ouvrait pas les vestiaires. Il l’a
fait à partir de la saison passée.
Mais comme les filles n’avaient
pas laissé propre, il les a refermés
lors d’une séance pour les punir."
Une justification suffisante pour
apaiser les tensions?
"C’est une section sportive de collège,
mais ce sont quand même
des encadrants de l’OM qui dirigent
et étaient présents ce
jour-là", relance le papa désabusé.
"Jamais le club ne s’est autant
investi dans sa section féminine",
insiste-t-on à La Commanderie,
où Pedro Iriondo, contrarié par
l’épisode, a prévu d’échanger
avec les parents mécontents afin
d’être totalement transparent.
Alexandre JACQUIN
ajacquin@laprovence.com