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Samia Ghali (maire-adjointe de Marseille) : «Si un repreneur veut acheter le stade Vélodrome...»
Maire-adjointe de Marseille, Samia Ghali explique les enjeux de la vente du Vélodrome et évoque ses relations avec Jacques-Henri Eyraud et Frank McCourt : «On ne vient pas à l'OM pour faire du business.»
« Benoît Payan, le maire de Marseille, a réaffirmé mercredi son intention de vendre le stade Orange Vélodrome. Combien vaut-il ?
J'ai tout entendu, 150 M€, 200 M€, 350M€... Mais à l'heure où je vous parle, bien malin qui peut fixer un prix. Il faut qu'on demande aux Domaines de nous faire une estimation réelle. La situation est compliquée, il y a un « naming » (Orange)... Il faut voir aussi à quel prix la Ville de Marseille est prête à le lâcher. Tout cela fait partie de mon travail (comme maire-adjointe, elle est notamment en charge de la stratégie municipale pour les « projets structurants » et les grands équipements, et donc du stade Vélodrome).
Benoît Payan a également parlé de « gabegie financière » pour la municipalité concernant le Vélodrome. Il y a urgence à vendre ?
Ce n'est pas la vente seule du stade qui va améliorer les finances de la ville mais oui, il nous coûte de l'argent. Le loyer qu'on "fait" à l'OM est inférieur à celui qui devrait être pratiqué. Mais il y a un contrat, il faut voir ce qu'on peut juridiquement faire.
« On ne vient pas à l'OM pour faire du business, on y vient parce qu'on aime le foot, la ville, son club et ses supporters »
Cette porte ouverte peut-elle encourager un investisseur à reprendre le club ?
Je pense que c'est le but. Si demain il y a un repreneur et qu'il veut acheter le stade, nous nous mettrons autour de la table avec lui. Si c'est un argument pour vendre le club, tant mieux. Mais je rappelle qu'on ne vient pas à l'OM pour faire du business, on y vient parce qu'on aime le foot, la ville, son club et ses supporters. Sinon, ça ne fonctionne pas.
Vous pensez aux opérations immobilières que visait le propriétaire américain actuel, Frank McCourt, en rachetant le club en 2016 ?
Oui. Ça ne peut pas fonctionner dans ce sens-là, celui qui fait ça ne vient pas pour l'OM. Ce n'est pas audible.
Les supporters exigent avec insistance, et même violence, comme le 30 janvier, le départ du président, Jacques-Henri Eyraud. Pensez-vous qu'il puisse rester à son poste ?
Ce n'est pas à moi de le dire. A lui de voir s'il est à l'aise à l'OM. Je dis juste qu'il y a un malaise profond avec les supporters. On ne peut pas les mépriser à ce point et dire, par exemple qu'il y a trop de Marseillais au sein du club. Je rêve... Je n'ai jamais vu un chef d'entreprise local venir expliquer qu'il y a trop de Marseillais dans sa boîte.
Quelles sont vos relations avec Eyraud ?
Je ne vous cache pas qu'on a des échanges un peu durs en ce moment ! Il me dit ce qu'il pense et moi aussi. On ne peut pas mettre tous les supporters de l'OM dans le même sac, ce n'est pas sérieux. Quand ils mènent des actions solidaires et sociales, il ne s'en est jamais plaint. Aujourd'hui, il faut ramener le calme. Sans ça, ça ne pourra pas durer. Et celui qui a le plus à perdre dans cette histoire, c'est Jacques-Henri Eyraud.
Lui et Frank McCourt sont-ils toujours les bienvenus à Marseille ?
Je ne me permettrais pas de dire ça. A eux de voir s'ils se sentent bien. Mais je pense qu'il y a une rupture de confiance entre les supporters et eux. Il faut la regagner. Quand j'ai rencontré les différents groupes (mercredi), j'ai demandé qu'on retrouve un apaisement. Les supporters veulent être respectés et ils ont envie que leur club brille.
Où en est le supposé intérêt saoudien pour le rachat du club ?
(Hésitante). Je n'en sais rien, je ne sais pas de quoi vous me parlez. Je ne veux pas rentrer là-dedans. »