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L’état-major de l’OM commence à se dessiner. Trois semaines après lanominationdu«headofbusi- ness», Hugues Ouvrard, le club fi- nalise l’arrivée de son pendant sportif, le «head of football», le di- recteur du football. Il devrait s’agir de l’Espagnol Pablo Longoria, 33 ans, ancien directeur sportif du Valence CF (2018-2019), comme les médias ibériques l’ont an- noncé hier. Le club olympien a re- fusé de confirmer, mais le dossier pourrait aboutir dans les pro- chains jours, une fois l’arbitrage du propriétaire Frank McCourt ef- fectué.
Parlant plusieurs langues dont un français élégant, Longoria avait été auditionné à deux repri- ses en mai par le cabinet de chas- seurs de tête CAA, avant de sortir des radars. Il n’était pas dans la short-list établie à l'époque. Le dossier du head of football a été repris activement par le président Eyraud début juillet, après des re- cherches plus complexes que prévues. Les discussions avec
Longoria ont donc repris et été approfondies. Il s’agissait de pro- poser à McCourt un candidat français et au moins un candidat étranger. Les profils de Pep Se- gura (ex-Barça), Steve Hitchen (Tottenham) et Olivier Pickeu (ex- Angers) ont été un temps étudiés.
AVB le connaît de Huelva
André Villas-Boas l’a lui-même confirmé après le dernier match amical de l’OM, hier, contre DAC 1904 (1-2) : «Il est très proche de venir, oui, j’ai laissé la liberté to- tale à la direction sur ce sujet. J’ai fait le choix de rester en retrait. » Cette posture ne l’empêche pas d’avoir son avis et il a expliqué connaître déjà Longoria, qui a été recruteur à Newcastle, à l’Ata- lanta Bergame, à Sassuolo ou en- core à la Juventus. «C’est le pre- mier directeur sportif qui m’a appelé pour me proposer un poste quand il était à Huelva, en 2009, et moi assistant de Mourinho, a-t-il révélé. Même si nous ne nous som- mes pas vus depuis, il y a déjà eu des rapports entre nous, c’est une bonne chose.»
Un agent français qui a travaillé avec Longoria à son époque valencienne dresse un début de portrait flatteur : « Il a travaillé dans différents pays, dans différents clubs, certains très grands, d’autres plus modestes. Cela lui a ouvert l’esprit dans beaucoup de domai- nes. Même s’il est jeune, il a déjà un très bon réseau et des idées très précises. C’est un novateur. »
Un autre représentant, qui le fréquente depuis plusieurs sai- sons, complète : «Il connaît mieux la formation française que nombre de ses homologues en France... Il est carré, maîtrise la réglementa- tion hexagonale, est capable de vous réciter le type de contrat de chaque jeune espoir français. Il formait un trio efficace à Valence avec l’excellent DG Mateu Alemany et l’entraîneur Marcelino. Il a les idées claires, n’est pas attiré
par la lumière, est abordable éco- nomiquement pour l’OM. Il corres- pond bien au nouveau projet mar- seillais, moins clinquant, de valorisation de joueurs en post- formation.»
À la Juventus (2015-2018), il a œuvré à la cellule de recrutement en se concentrant sur les espoirs de L1, supervisant ainsi Jonathan Ikoné ou Boubakary Soumaré, notamment. Il a aussi planché sur le dossier Abdoulaye Dabo, qui est finalement resté à Nantes. Idem pour le marché sud-américain, où la Juve a connu des fortunes diverses (Rodrigo Bentancur s’est engagé à 20 ans, Gabriel Jesus a préféré Manchester City). Il a fini comme bras droit du directeur sportif Fabio Paratici, qu’il consi- dère comme son mentor. À Va-
lence, il a encore pris du galon, bâtissant l’équipe une comme la réserve. Avec toujours une forte coloration tricolore : il a ainsi re- cruté Mouctar Diakhaby (OL) ou les jeunes Koba Koindredi (Lens) et Noha Ndombasi (Bordeaux). Marcelino et lui rêvaient l’été der- nier de Florian Thauvin.
Depuis son départ de Valence, à l’automne 2019, Longoria a can- didaté au poste de directeur spor- tif de Monaco, rencontrant Oleg Petrov à plusieurs reprises l’hiver dernier, et a été sur les tablettes du groupe RedBull et du Betis Sé- ville. À l’OM, il devra faire le lien entre la formation et les pros mais aussi se révéler pointu sur le volet des ventes, un chantier essentiel pour équilibrer des comptes en souffrance